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Mise à jour juillet 2011
Cette liste OZP regroupe les lycées relevant de plusieurs dispositifs prioritaires.
I - Plan Espoir banlieues
– les 206 lycées du Dispositif expérimental de réussite scolaire (en lycée). Circulaire du 05.06.08. Historique
– les 33 lycées du dispositif "Sites d’excellence en lycée". Présentation
– les 102 lycées des 350 établissement des quartiers Espoir banlieues
Soit 341 lycées liés à Espoir banlieues
II – Dispositifs Education nationale
– les 28 lycées entrés dans le dispositif Clair à la rentrée 2010 et qui ont été maintenus à la rentrée 2011 dans Eclair.
– les 25 lycées "labellisés Ambition réussite". BO. n° 30 du 30.08.07. Ce label, tout à fait indépendant des réseaux RAR et RRS, semble toujours en vigueur.
Soit 42 lycées
III – Education prioritaire
– les 151 lycées figurant dans la liste des "établissements en ZEP-REP à la rentrée 2005".
Ces lycées ne sont plus en éducation prioritaire (depuis la création des RAR et RRS) mais continuent souvent de se présenter, ou d’être présentés, comme des « lycées ZEP » Exemple du LP de Goussainville (93).
Dans cette liste de 2005, quelques lycées indiqués comme "hors-ZEP" correspondent à des établissements qui ont été classés en REP (réseau d’éducation prioritaire) lors de la relance de 1998, avec pour conséquence pratique le non-bénéfice de la prime ZEP (indemnité de sujétion spéciale : ISS-ZEP).
Soit 151 « lycées ZEP » (dont 97 n’appartenant à aucune autre catégorie)
TOTAL tous dispositifs :
534 lycées, ce qui correspond dans la liste, en raison de l’appartenance de certains lycées à plusieurs dispositifs, à 407 items.
Nous n’avons pas pris en compte
– les lycées "sensibles " ou relevant du plan violence, dont la liste n’a pas été rendue publique en raison des risques de stigmatisation ;
– les lycées ayant signé une convention avec Sciences Po, qui relèvent de l’initiative d’une grande école privée ;
– les lycées concernés par le dispositif des "cordées de la réussite", dont la liste s’accroît régulièrement ;
– les lycées relevant des 33 CUCS expérimentaux récemment définis, la liste des établissements concernés n’ayant pas été publiée ;
– les lycées internats d’excellence « dédiés » (2 ou 3 sur 12).
Tous les liens vers les listes citées ci-dessus sont disponibles : ici
Nous n’avons pas non plus pris en compte
– les 344 lycées « où se concentrent les difficultés sociales et scolaires » et qui bénéficient d’assistants pédagogiques depuis 2006-2007
– le millier d’établissements (collèges et lycées) – dont la liste n’a pas été publiée – qui se répartissent les 5 000 médiateurs de la réussite scolaire (dont le contrat doit prendre fin à la rentrée 2011)
– les 102 établissements (collèges et lycées) de 17 académies constituant « le groupe renforcé de lutte contre l’illettrisme » [ndlr ou plutôt de « lutte contre le décrochage »] (BO du 01.01.09)
Voir aussi la fiche OZP détaillée sur les différentes catégories de lycées prioritaires (avec d’autres liens)
VOIR CI-DESSOUS LA LISTE DES LYCEES PRIORITAIRES
mais sans les commentaires
EN GUISE DE CONCLUSION
Le premier objectif de l‘OZP en établissant cette liste unique des lycées est d’ordre utilitaire et pratique. Il s’agit de répondre à la question : "A quel(s) dispositif(s) tel lycée appartient-il ?"
Le second objectif est plus hasardeux : tenter d’y voir plus clair dans le mille-feuille des dispositifs prioritaires concernant les lycées et de discerner une cohérence dans ce système de labels (qui est plus complexe que celui des collèges).
LES CONSTATS
I – Les trois dispositifs du plan banlieues (DERS, Site, EQEB) :
- 27 des 33 lycées en sites d’excellence sont également en DERS, ce qui révèle un taux de recouvrement fort (près de 90%). Comment expliquer alors l’existence de ces deux dispositifs ?
Les 30 sites d’« excellence », comme leur nom l’indique, visent davantage à favoriser l’élite des élèves « méritants » des quartiers. Leur objectif est officiellement de « renforcer l’attractivité de ces lycées ».
Le DERS, qui a une histoire compliquée, vise davantage l’amélioration de la réussite scolaire pour tous les élèves des établissements concernés (désignés au départ comme « les 200 lycées les plus en difficulté »). Son objectif officiel est de faire bénéficier les élèves « d’un appui personnalisé pendant l’année scolaire et lors de stages pendant les vacances ».
Lire la circulaire qui présente côte à côte les deux dispositifs
– le dispositif EQEB, lui, est bien distinct des deux autres. Seulement 31 lycées sur 308 (soit 10%) appartiennent à la fois à EQEB et à DERS ou aux Sites d’excellence.
Mais cette liste de 102 lycées en EQEB a été établie à partir de critères propres à la géographie de la politique de la ville (les 350 quartiers du plan banlieues) et non pas de critères proprement éducatifs. La logique de la constitution de la liste EQEB est différente (sans pour cela que sa cohérence fonctionnelle apparaisse clairement).
Au total cependant, le taux de concordance (ou de recouvrement) à l’intérieur des 3 dispositifs du plan Banlieues est très faible puisque 43 lycées seulement sur 341 (soit 13%) appartiennent à plusieurs dispositifs.
II – Les deux dispositifs Education nationale (Label Ambition réussite et Eclair)
Ces deux listes, qui comptent peu d’établissements, apparaissent toutes les deux un peu comme des traces résiduelles des hésitations ou des remords de l’administration.
En effet, pourquoi l’Education nationale a-t-elle créé en 2007 ce « label Ambition réussite » pour l’ignorer ensuite en insistant sur le fait que ces établissements n’avaient rien à voir avec les réseaux Ambition réussite ?
De même, les lycées Clair ont été créés à la rentrée 2010 avec l’objectif affiché de lutter contre la violence scolaire. Mais, devant les protestations soulevées par l’absence des écoles, l’Education nationale a réintroduit celles-ci dans le dispositif, qui devient « Eclair » à la rentrée 2011. Mais le MEN n’a pas pour autant jugé bon de faire entrer de nouveaux lycées, comme si le recentrage sur la liaison école-collège rendait caduque l’ancienne liaison collège-lycée.
Note : La solution cohérente qui aurait consisté à supprimer les lycées du nouveau dispositif s’est peut-être heurtée à un délicat problème de sigle : ECLAIR amputé du L serait devenu l’incongru ECAIR.
III – Les « lycées ZEP »
Cette appellation vient de l’ancienne carte des ZEP-REP, rénovée après la relance de 1999, qui comprenait des lycées et pas seulement des collèges. La très longue liste des établissement et écoles en ZEP datant de décembre 2005, désormais introuvable en ligne, a été sauvegardée à l’époque par l’OZP.
Officiellement, ces lycées ne sont plus en éducation prioritaire depuis la création des RAR et RRS en 2006. Cependant on fait encore souvent mention dans la presse de « lycées ZEP », parfois à l’instigation d’enseignants voulant souligner le caractère « difficile » de leur établissement.
Note : L’OZP ignore si quelques académies ont conservé à ces lycées les avantages dont ils bénéficiaient auparavant.
Relevons également que la répartition de ces lycées relève de choix académiques : ainsi l’académie de Lille ne comptait aucun lycée ZEP, Créteil n’en comptait que 11, Aix-Marseille 23 et Versailles 35.
Apparemment, le plan banlieues a peu pris en compte ces anciens lycées ZEP pour établir ses propres listes de lycées prioritaires puisque les 2/3 de ces lycées ZEP (97 sur 151) n’appartiennent à aucune autre catégorie.
Notons au passage qu’il en est différemment avec les collèges prioritaires : notre étude récente a révélé que 84% des collèges des quartiers Espoir banlieues étaient en éducation prioritaire (RAR et RRS)
IV - Le taux de chevauchement global
Si l’on ne tient pas compte des ZEP, le taux de chevauchement des différents dispositifs est faible (24%), c’est-à-dire que 76% (310 sur 383) des établissements n’appartiennent qu’à un seul dispositif.
Sur l’ensemble des dispositifs (ZEP compris), le taux de chevauchement est aussi relativement faible (un peu plus de 30%), c’est-à-dire que 69% des lycées (407 sur 534) n’appartiennent qu’à un seul dispositif.
Mais quel sens donner ici à la notion de chevauchement ? Répartir les labels prioritaires sur le maximum d’établissements est-il plus logique et fonctionnel que de les regrouper sur un petit nombre d’entre eux ?
V – Conclusion générale
La comparaison entre les différentes listes de lycées ne permet pas de dégager une véritable cohérence entre elles, en particulier en ce qui concerne le lien entre les dispositifs Education nationale et les dispositifs Ville.
L’ensemble donne plutôt l’impression d’une accumulation successive de listes au gré des aléas politiques (l’exemple de l’historique de DERS est significatif, celui d’Eclair également), de l’affaiblissement progressif de la politique éducative de la ville et des effets d’annonce.
Et encore n’avons-nous pas tenté d’étudier les avantages éventuels en moyens liés à chacun des dispositifs et à leur superposition pour certains établissements.
Deux tendances lourdes sont cependant notables
– l’imagination dont font preuve depuis quelques années les administrations ministérielles pour créer et empiler de nouvelles catégories. Avec celles que nous n’avons pas pris en compte dans notre étude, nous avons compté pas moins d’une quinzaine de listes d’établissements pouvant être qualifiés de "prioritaires".
– a contrario la perplexité des familles et des enseignants et même des chefs d’établissement devant cette accumulation de mesures, classifications, dispositifs, programmes, labels et listes prioritaires.
Que devient la lisibilité de la politique éducative prioritaire dans un tel découpage ?