Voir à gauche les mots-clés liés à cet article
Avec deux événements importants en une dizaine de jours, l’innovation pédagogique semble devenue une caractéristique du système éducatif français. Ce qui est sans doute très exagéré. Pour autant le discours sur l’innovation marque une rupture qu’il faut souligner.
Les médias ont souvent l’habitude d’opposer l’enseignant innovant à celui qui peine péniblement dans un collège de banlieue à transmettre de connaissances. Celui-ci serait totalement pris par les apprentissages, voire définitivement découragé. Celui-là pourrait innover car il aurait des élèves faciles et du temps. Cette vision est fausse. Une des conditions nécessaires à l’innovation c’est bien d’en ressentir le besoin. Or c’est justement dans les établissements difficiles que les enseignants cherchent en permanence des solutions pour enseigner plus efficacement. Toute l’histoire de l’Ecole montre que l’innovation pédagogique se construit sur les besoins et les difficultés que rencontrent les enseignants.
Sans l’aiguillon de la souffrance scolaire, pas d’innovation. Cette loi ancienne (qu’on pense à Decroly, Deligny, Itard, Pestalozzi etc.) reste valable. C’est des établissements difficiles ou isolés que viennent les projets les plus innovants, que les enseignants inventent au quotidien de nouvelles façons d’enseigner qu’ils n’auront pas toujours envie de baptiser du mot innovation.
[...] elle profite nettement plus aux établissements défavorisés qu’aux autres. L’innovation est par essence citoyenne.
Extrait de cafepedagogique.net du 03.06.11 : L’innovation est-elle un luxe ?
Lire le reportage du Café sur les journées
Note du QDZ :
Ces réflexions ne peuvent qu’encourager l’OZP à poursuivre la patiente entreprise de recensement et de valorisation des actions en ZEP, innovantes ou remarquables, y compris celles relevées dans la presse régionale, qu’elle mène depuis très longtemps dans sa rubrique "Pédagogie", avec classement par niveau et par discipline