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[...] Comment expliquer que la question des discriminations à l’école ne puisse être posée et que, à la place, ce sont toujours les problèmes de harcèlement, de stigmatisation, d’injures – sexistes, homophobes ou racistes – entre élèves qui reviennent comme des antiennes irrépressibles ?
Le rapport rendu au Ministre de l’Education Nationale en septembre 2010 entretient la confusion entre injure, discrimination et stigmatisation entre élèves. Le même Ministre a installé un conseil scientifique contre le harcèlement discriminatoire (entre élèves) en mars 2011. Le module de formation e-learning élaboré par la HALDE en collaboration avec l’Education Nationale ne traite lui aussi que du rejet de certains élèves par d’autres. Enfin, le séminaire national précité s’est centré sur la question de l’intégration d’élèves nécessitant un aménagement spécifique (primo-arrivants, gens du voyage,….)
Il est certes nécessaire de combattre les préjugés et la violence entre élèves mais cette démarche ne peut en aucun cas tenir lieu de politique de lutte contre les discriminations dans l’éducation. Faut-il le rappeler, les élèves ne peuvent commettre de discrimination au sens juridique du terme puisqu’ils ne délivrent pas de service, de bien, d’emploi ou de stage.
Lutter contre les discriminations à l’école, cela suppose de s’intéresser aux normes et aux pratiques institutionnelles et professionnelles de l’éducation.
Concrètement cela suppose d’interroger et de prendre en compte la valeur de non-discrimination en ce qui concerne notamment : • l’orientation scolaire ; • la relation pédagogique d’aide ; • la relation aux familles ; • les régimes de sanctions et d’exclusion ; • le placement des élèves en stage et le déroulement du stage (tâches plus ou moins adaptées à la formation selon les élèves…) ;
Aux discriminations qui concernent les élèves, il faudrait ajouter celles qui peuvent se produire dans le recrutement des professionnels et le déroulement des carrières.
En focalisant le débat et l’action publique sur les relations entre élèves, les gouvernants occultent la responsabilité de l’institution scolaire dans la production des discriminations. Il est vrai que ce déni permet d’alimenter le mythe d’une école républicaine, intégratrice et égalitaire, en dépit des études empiriques qui montrent que les processus de catégorisation et de discrimination ne s’arrêtent pas à la porte de l’école .
Si nous voulons nous rapprocher de cet idéal, cessons de faire diversion en pointant du doigt les comportements des élèves et acceptons de travailler sur les politiques et les pratiques éducatives pour les rendre moins discriminatoires.
Extrait du site de l’IRdsu le 21.06.11 : http://www.irdsu.net/Discrimination...
Le communiqué de l’IRDSU y faisant référence, voici le lien vers le texte de synthèse de la réflexion collective du RRS Colette de Saint-Priest sur la discrimination à l’école : La discrimination à l’école, de quoi parle-t-on ?
Outre une tentative de clarification des concepts, il se veut aussi une réflexion sur ce que pourrait être l’Education Prioritaire...