"Vie du groupe et apprentissages", un dossier sur l’articulation du pédagogique et de la vie scolaire et sur le rôle du préfet des études (la Lettre des Réseaux Delay, juin 2011)

7 juillet 2011

vie du groupe et apprentissages

Editorial, par Joël Gilbert,
Inspecteur d’académie, IPR, Établissements et vie scolaire

Il est souvent nécessaire de revisiter le passé et de s’intéresser à l’histoire de nos
institutions éducatives pour mieux comprendre et éclairer le chemin qu’il reste
à construire. La thématique de ce nouveau numéro de Réseaux Delay sur l’articulation entre vie scolaire et vie pédagogique n’échappe pas à cette exigence.

L’école primaire se caractérise avant tout par une polyvalence toujours interrogée
du professeur des écoles, reposant sur l’« unicité » du maître, constante depuis Guizot et Duruy. En 1866, Duruy ne parle-t-il pas du « missionnaire de toutes les idées utiles et saines » ? La question de l’articulation entre vie scolaire et vie pédagogique est au coeur de ses préoccupations dans la déclinaison d’une action quotidienne au service d’une vie collective respectueuse de l’individu et garante de ses apprentissages.

Au collège et au lycée apparaît une dichotomie entre ces deux pôles, résultat historique d’une lente évolution depuis le lycée napoléonien. Il s’agissait de permettre une plus grande spécialisation didactique d’un corps enseignant pourtant chargé jusque-là d’accompagner les élèves dans l’étude, au sens du philosophe Olivier Reboul.

Parallèlement, le répétiteur s’est positionné peu à peu comme le garant de ce
cadre d’étude pour devenir progressivement surveillant – général ou pas – avant de
devenir conseiller principal d’éducation ou assistant d’éducation. Entre la vie scolaire,
gardienne du bon fonctionnement de l’établissement et la vie pédagogique,
tournée vers les objectifs d’instruction, s’est imposée l’exigence éducative, à la fois
comme condition nécessaire et enjeu d’apprentissage.

Aujourd’hui, la vie scolaire, dans une acception plus large dépassant le cadre fonctionnel du service de vie scolaire, a besoin de la cohésion de l’ensemble des adultes pour parvenir à instaurer un climat serein qui vise le bien-être de tous et soit propice aux enseignements et aux apprentissages. Elle est le creuset dans lequel vont se traiter les questions éducatives et pédagogiques essentielles à la formation du futur citoyen. Les règles communes de vie au sein de l’établissement doivent être élaborées et partagées par l’ensemble des équipes éducatives et, une fois adoptées,
respectées par chacun de leurs membres. L’élève est lui aussi convoqué et encouragé à s’inscrire dans cette dynamique de responsabilisation et de participation
à travers les conseils d’élèves, de classe, de la vie collégienne ou lycéenne ou la maison des lycéens.

L’actualité nous apporte sa contribution… Le programme Clair – Collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite –, expérimenté en 2010, a mis en scène un nouvel acteur : le préfet des études est, sous l’autorité du chef d’établissement, le responsable pédagogique et éducatif du niveau de classe qui lui est confié, avec la possibilité de suivre une cohorte d’élèves d’une année sur l’autre. Professeur d’une discipline d’enseignement ou conseiller principal d’éducation
responsable de la vie de l’élève dans l’établissement, le préfet des études se retrouve au coeur de cette tension positive, génératrice d’éducation. Même s’il doit devenir le catalyseur et le garant d’une plus grande cohérence de ce qui structure et nourrit le parcours scolaire de l’élève, il ne saurait priver tout acteur de la
communauté éducative de son double rôle, pédagogique et éducatif, au service d’une vie scolaire offrant à tous sérénité, envie et perspective.

Extrait de delay.ac-lyon.fr : Vie du groupe et apprentissages

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"Vie du groupe et apprentissages", un dossier sur l’articulation du pédagogique et de la vie scolaire et sur le rôle du préfet des études (la Lettre des Réseaux Delay, juin 2011)

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