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Extrait de « maville.com » du 26.05.05 : un tableau noir, mais des solutions
Trois responsables d’établissement des quartiers sud vident leur cartable
« Plus le milieu est défavorisé, plus les résultats scolaires sont faibles. Ici, 80 % des élèves sont de milieu défavorisé. » Deux directrices d’école et un principal de collège des quartiers sud font un état des lieux, à la demande des accompagnateurs scolaires du centre social Ronceray-Glonnières. Le tableau est noir mais les initiatives nombreuses et pleines d’espoir.
« Beaucoup d’élèves de notre collège ignorent le nom de leur ville. » Christian Ronné, principal du collège du Ronceray, placide, repose ses lunettes sur son bureau. Il reprend son antisèche, poursuit la liste des statistiques et éléments qu’il a pu observer dans son établissement : « Chez nous, un élève sur deux a du retard scolaire (sur 33 entrées en 6e, 15 élèves avaient un an de retard) ».
Christian Ronné explique également aux accompagnateurs scolaires du centre social que 40 % des élèves qui rentrent en 6e connaissent de grosses difficultés sur les travaux numériques, la géométrie et les outils basiques de la langue, que 60 % de ses élèves seront orientés vers la voie professionnelle et 40 % vers la 2de générale. C’est le mouvement inverse dans les autres collèges du Mans, hors ZEP (zone d’éducation prioritaire). Autres constats : l’absence totale de liens à l’information, à l’actualité et encore moins à la représentation d’un travail personnel.
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Et les parents, dans l’histoire ? « 70 % assistent aux réunions organisées par l’école. Comparé aux autres collèges du Mans, c’est plus que le double » se félicite le principal. Un chiffre qui récompense la politique menée en ce sens dans le secteur. Et ce n’est pas chose facile. « Les parents ont peur de franchir les grilles, explique Marie-Christine Loiseau. Ils sont tétanisés et craignent qu’on leur dise : « Vous n’êtes pas de bon parents « . Déjà en CP, c’est fou la pression que certains mettent à leur enfant. « Il va réussir, il ne sera pas comme nous ! « se disent-ils. » L’éducation des enfants passerait-elle, d’abord, par celle des parents ? Pour l’instant, sécuriser et rassurer pères et mères semble être la règle d’or en primaire, aux Glonnières. Sans oublier le respect de l’autre et la chasse aux conflits.
Thierry Soufflard