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"Huit questions sur l’éducation prioritaire", par un adhérent de l’OZP (5 p.)

20 août 2011

Nous avons reçu d’un adhérent le texte de réflexion et de propositions suivant :

 

Huit questions sur l’éducation prioritaire

1. Quelle étendue et quelle cohérence avec la politique de la Ville ?

En nombre relativement limité lors de leur création en 1981-82, les ZEP ont dépassé le millier après la relance manquée de 1998-99 et le calamiteux colloque de Rouen organisé par Ségolène Royal. Il y a alors 18% des collégiens en ZEP, ce qui est tout à fait déraisonnable.

Cette situation résulte à la fois d’un intense lobbying des élus locaux pour obtenir « leur » ZEP et d’une confusion entre les difficultés ordinaires rencontrées par les collèges des banlieues populaires notamment, et les situations exceptionnelles du point de vue de la vie scolaire et des résultats pédagogiques, qui seules devraient relever de l’éducation prioritaire. Autrement dit, il ne devrait pas y avoir plus de 5% de collégiens en éducation prioritaire, ce qui est d’ailleurs l’effectif actuel des collégiens en RAR.

De ce point de vue la réforme initiée par le ministre de Robien en 2006 est
allée plutôt dans le bon sens : elle classait les collèges et les écoles qui les alimentait en trois catégories :
 EP1, les réseaux ambition réussite (RAR), au nombre de 254 constituant le véritable cœur de l’éducation prioritaire ;
  EP2, les réseaux de réussite scolaire (RRS), catégorie intermédiaire, environ 800 ;
  EP3, établissements ayant vocation à sortir de l’éducation prioritaire

Cette classification n’a pas encore été formellement supprimée malgré l’intégration de la quasi-totalité des RAR dans le nouveau programme ECLAIR.

Un problème récurrent tient au fait qu’il n’y a jamais eu adéquation entre la carte des établissements prioritaires et celle de la politique de la Ville, notamment celle des ZUS. C’est une des raisons qui peut expliquer les réticences et les difficultés rencontrées pour faire participer l’éducation nationale à des projets éducatifs territoriaux.

 

Lire le texte intégral en version PDF ci-dessous.

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2 Messages de forum

  • Ah ! Voilà un texte tonique.

    Ces 8 questions sont utiles à poser maintenant.
    Certes, je ne reprends pas tout à mon compte, la 6ème notamment, où l’on parle des parents d’élèves de façon irréaliste, à mon avis, et, pour le partenariat, de façon trop succincte.
    Mais voilà un texte d’une grande richesse dont il faudrait reprendre chaque § pour le discuter, le compléter, le nuancer ou le renforcer. Ce serait bien long. Limitons-nous à quelques points :

    1. Oui, il faudra bien un jour décider ce qu’on fait des EP2 et des EP3. Les gouvernements successifs depuis 2005 n’ont jamais eu le courage de le dire et ont laissé le poisson crever au fil de l’eau. Résultat, les zones concernées additionnent les inconvénients d’une stigmatisation apportée par l’étiquette ZEP (ou assimilé) et ceux d’une illusion de moyens supplémentaires qu’aurait apportés l’appartenance à l’éducation prioritaire. Les programmes des candidats à la présidentielle devraient s’expliquer clairement à ce sujet.

    2. Oui, il y a eu, malgré tout le négatif, un acquis durant ces 10 dernières années : les professeurs référents (ou professeurs complémentaires) et les assistants pédagogiques dans les RAR. On a évalué leur apport essentiel là où ils ont existé vraiment, c’est-à-dire là où ce sont des collègues reconnus par leurs pairs, soutenus par leur administration, intervenant dans le premier et le second degré, décidés à rendre plus efficaces les pratiques pédagogiques et capables de convaincre une partie (faut pas rêver, hélas ! ) des équipes pédagogiques dans l’éducabilité de leurs élèves. Alors ? On garde ? On supprime ? On développe le nombre et la qualité des référents et des assistants pédagogiques dans les Eclair ? Il nous faudra des réponses.

    3. Oui, l’abaissement du nombre d’élèves par classe n’est pas prioritaire, mais dans des limites tout de même à préciser localement. Il devrait y avoir un plafond. Tous les gouvernements se sont toujours refusé à édicter un plafond national, mais on pourrait, localement, au vue des réalités, fixer de tels plafonds valables pour une période donnée. A la place d’un abaissement de 2 ou 3 élèves par classe, ce texte propose trois excellentes mesures dont la limitation « 2 heures par semaine par exemple » du temps d’enseignement devant les élèves pour permettre une concertation au sein des équipes pédagogiques : ah ! Oui !

    4. Enfin, on reparle du rapport d’Anne Armand et de Béatrice Gille ( http://www.ozp.fr/spip.php?article6405 ) Il est ahurissant de constater que cette somme n’a pas été promue par l’Education nationale. Publié, certes, diffusé, assurément, mais ce rapport qui va au fin fond des questions pédagogiques, qui va traquer dans les classes les pratiques quotidiennes entraînant soit l’échec soit la réussite des élèves de l’éducation prioritaire, n’a pas été partout l’objet d’un travail de présentation, d’explication, de discussions, d’expérimentations… On trouve encore des enseignants de RAR qui en ignorent l’existence. Merci à l’auteur de ce texte de nous en rappeler la validité et l’intérêt.

    5. Enfin, relevons que ce texte souligne que l’éducation prioritaire n’a pas été créée pour résoudre les problèmes scolaires des enfants de milieux populaires, mais ceux de territoires en déshérence : combien de collègues croient encore à l’absurde méthode de calcul mise au point au ministère à partir de 1998 selon lequel les ordinateurs indiqueraient où sont les ZEP par exploitation des catégories socioprofessionnelles des parents ! En toute bonne foi, ces collègues, confrontés à de véritables difficultés face à des élèves majoritairement issus de milieux populaires, croient que l’appartenance à l’éducation prioritaire est leur planche de salut. Il est de la responsabilité des candidats à la présidentielle de dire ce que signifie l’éducation prioritaire pour eux.

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  • Étrange que ce document ne soit pas signé. Ai-je loupé quelque chose ? Cordialement, JY Rochex

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