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L’étude "Banlieue de la République" (Institut Montaigne, octobre 2011), menée en Seine-Saint-Denis sous la direction de Gilles Kepel, comprend un chapitre Education : orientation, cantine, port du hijab... Luc Chatel publie un communiqué

4 octobre 2011

Adoptant une démarche transversale, cette enquête s’intéresse à l’ensemble des dimensions qui permettent de "faire société" : le logement et la rénovation urbaine, l’éducation, l’emploi, la sécurité. Elle se termine en se demandant à quel point ces dimensions influencent le rapport des personnes interrogées au fait politique et aux questions religieuses.

Extrait de institutmontaigne.org : Banlieue de la République

 

[...] Clichy-Montfermeil a fait partie du premier groupe de territoires classés en Zone d’Education Prioritaire (ZEP) dès 1981. Malgré les moyens affectés et les différents dispositifs mis en oeuvre
depuis trois décennies, le territoire scolaire de Clichy-Montfermeil reste très en-deçà des taux de réussite nationaux. Plus de la moitié des élèves de l’agglomération, au sortir du collège, sont orientés
en CAP ou en BEP et ne parviennent à intégrer ni le lycée général, ni le lycée technologique. Les handicaps sociaux et culturels y sont particulièrement lourds et une ségrégation de fait sépare les
« collèges pour pauvres » classés en ZEP à Clichy-sous-Bois (et de manière plus nuancée à Montfermeil où enfants de la cité des Bosquets et enfants des pavillons fréquentent les mêmes
établissements) des « collèges pour riches » des communes voisines à prédominance pavillonnaire.

Les aléas de l’orientation
Apparaissant pour de nombreux enquêtés comme le seul levier de l’ascension sociale et porteuse
d’espoirs immenses, l’école est également l’objet des ressentiments les plus profonds en cas d’échec
scolaire, apparaissant comme le lieu de reproduction des inégalités sociales. La figure la plus détestée
par nombre de jeunes est celle du conseiller d’orientation à la fin du collège, loin devant les policiers.
Il cristallise sur sa personne l’inadéquation entre formation et insertion sociale.

La socialisation à l’école
[...] L’un des temps de l’articulation à l’école entre enseignement et socialisation est la demi-pension - la
« cantine ». Conçue pour faciliter la tâche aux parents qui travaillent, elle fournit également un espace
de encadré et surveillé. Or dans les cités de notre enquête, la restauration scolaire fait l’objet d’une très
faible fréquentation et cristallise paradoxalement les questions sociales qu’elle avait vocation à
faciliter. L’arbitrage économique en défaveur de la cantine scolaire – dont le coût revient souvent plus
cher que le repas cuisiné à la maison par la mère au foyer – s’accompagne souvent d’un argumentaire
culturel. En effet, certaines familles refusent la cantine, considérée comme n’offrant pas de nourriture
halal. D’autres trouvent des accommodements raisonnables entre foi et vie sociale [...]

L’un des débats les plus passionnés concernant la mise à distance culturelle de l’école et la
relativisation des valeurs qu’elle porte a tourné autour du port du hijab par des jeunes filles
musulmanes, depuis la première « affaire du voile » de l’automne 1989 au collège Gabriel Havez de
Creil, dans l’Oise. Nourrie d’avis contradictoires du Conseil d’Etat, de prises de positions politiques
multiples, la polémique a abouti à la nomination d’une commission de réflexion « sur l’application du
principe de laïcité dans la République » par Jacques Chirac, alors Président de la République, au
printemps 2003, dite « commission Stasi » – qui a formulé un certain nombre de recommandations.
Seule celle qui concernait la prohibition des signes religieux ostentatoires dans l’espace scolaire a eu
force de loi. Nombre d’enquêtés musulmans comme Hassan, d’origine marocaine ont le sentiment
qu’elle ne vise que les musulmans : « Officiellement, elle était pour tout le monde. Mais, on sait très
bien qui c’est qu’elle vise. J’ai travaillé dans le milieu scolaire. Je voyais même des profs avec des
croix, c’est pas pour autant qu’on leur interdisait d’entrer. » L’un des points les plus importants qui
ressortent de l’enquête est que la loi est respectée ; mais il est également notable que pour un grand
nombre de répondants, la loi n’a pas été comprise, surtout chez les musulmans, mais pas
exclusivement, et le déficit d’explication qui a suivi les délibérations de la « commission Stasi » est
patent.

Lire le résumé intégral du chapitre 2 : l’éducation (3 p.)

 

Voir le diaporama

 

Lire le résumé de l’ensemble de l’étude (31 p.)

 

Luc Chatel répond à l’étude (communiqué)

Le ministre relève que dans le chapitre consacré à l’éducation, le parti pris a été de ne donner la parole qu’aux habitants et non aux acteurs institutionnels qui ne peuvent nuancer des propos souvent à charge. Néanmoins, sur un certain nombre de sujets, le rapport reflète sa perception et son analyse propres : la politique de l’éducation prioritaire, telle qu’elle est conçue et menée depuis trente ans, n’a pas donné les résultats escomptés. Ce chapitre confirme aussi que, si l’Éducation nationale consacre aujourd’hui plus d’un milliard d’euros à l’éducation prioritaire, la réussite dans les quartiers n’est pas seulement affaire de moyens. [...]

Extrait de agglotv.com du 05.10.11 : http://www.agglotv.com/?p=18869

 

Une réaction sur le blog du Monde

 

[Article de La Croix.com du 05.10.2011>http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/Des-banlieues-francaises-face-a-l-adversite-sociale-_EP_-2011-10-05-719765]

 

Article L’Express.fr du 05.10.2011

 

L’interview de Malek Boutih dans Atlantico.fr du 06.10.11

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