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Une note de Terra Nova sur l’éducation prioritaire prône une adéquation des cartes ZEP et ZUS, des postes à profil pour les équipes de direction, la consolidation des référents et AP, du temps de concertation plutôt qu’une réduction des effectifs des classes, etc.

12 décembre 2011

Education prioritaire : redonner du sens à la réussite de tous, Note par Magali Prato

L’éducation prioritaire a 30 ans : née en 1981, sa vocation était de rétablir l’équité en donnant plus aux établissements défavorisés. Dans les années 2000, elle a fait l’objet de nombreuses réformes, occupant une place de choix dans le discours du pouvoir à partir de 2007. Celui-ci a imposé aux ZEP un nouveau paradigme, en concentrant les efforts sur une poignée d’élèves « méritants », abandonnant la masse des élèves en difficultés, en faisant de l’éducation prioritaire un laboratoire de la transformation du service public, comme l’illustre le projet ECLAIR. Cette note montre que la transformation à l’œuvre depuis 2007 n’a résolu aucun problème, laissant de nombreuses questions en suspens : articulation des ZEP avec la politique de la ville, accueil des enseignants débutants et constitution d’équipes stables, diffusion des bonnes pratiques, stratégies d’excellence au service de la réussite de tous, implication des parents…

Extrait du site de terra nova le 09.12.11 : Education prioritaire : redonner du sens à la réussite de tous »

 

La synthèse du rapport

Les 30 ans d’une ambition novatrice devenue un élément du paysage éducatif

Depuis 1981, l’Education prioritaire (connue sous le sigle Zones d’Education Prioritaire ou ZEP) a connu une extension forte, à tel point que 18 % des collégiens sont aujourd’hui dans des établissements prioritaires. Une logique purement quantitative a longtemps prévalu, avec une allocation de moyens supplémentaires et une relative routine de gouvernance. De fait, celle-ci n’était temporairement bouleversée qu’à l’occasion de crises ou d’évènements ponctuels, comme le mouvement de mobilisation en Seine-Saint-Denis sous le ministère de Claude Allègre.

Dans les années 2000, les ZEP ont été l’objet de nombreuses réformes, avec une distinction des établissements prioritaires en trois catégories (réforme de Robien en 2006). La première regroupe 254 établissements à qui doivent être alloués des moyens véritablement différenciés, car c’est en leur sein que se concentrent les problèmes et en conséquence que doivent se concentrer les moyens.

Une transformation profonde depuis 2007 qui n’a résolu aucun des problèmes

Depuis 2007, l’éducation prioritaire connaît de profonds changements, liés à des choix idéologiques marqués. Les ZEP (dites désormais RAR) sont réorientées vers l’extraction d’une « élite des quartiers », au moyen de dispositifs fortement médiatisés, coûteux et structurellement limités à une petite minorité d’élèves. Si cette politique est légitime quand elle est accompagnée d’autres dispositifs (et en s’intégrant dans une politique éducative visant l’ensemble d’une classe d’âge), elle est discutable quand elle devient une fin en soi, abandonnant la masse des élèves en difficulté.

Dans le même temps, les ZEP sont devenues un territoire d’expérimentation de la réforme de l’administration, avec le projet ECLAIR qui transforme l’éducation prioritaire. Renforcement du pouvoir hiérarchique, multiplication des recrutements locaux, le projet ECLAIR tend à faire des ZEP des laboratoires de la transformation du service public, sous prétexte de « stabiliser les équipes ».
De plus, il ne règle pas d’autres problèmes créés depuis 2007 : l’affaiblissement de la formation des enseignants, ainsi que de la recherche pédagogique en France. Or, sans personnels bien formés et soutenus par une réflexion sur les pratiques éducatives, aucun projet prioritaire ne peut réussir. De même, la prétention d’attirer les « meilleurs enseignants » ne peut faire oublier la nécessité d’accompagner plus efficacement les jeunes enseignants, surreprésentés en ZEP.

 

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