> Vie scolaire : Climat, Décroch., Internats, Santé > Climat scolaire, Harcèlement > Climat Scolaire (Mouvements d’enseignants et parents en EP) > Mouvements enseignants après un jet d’acide dans la ZEP de Villeneuve-la-Garenne

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Mouvements enseignants après un jet d’acide dans la ZEP de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine (janvier 2004)

14 janvier 2004

Extrait du « Parisien » du 30.01.04 : conclusion dans la ZEP de Villeneuve-la-G.

« La balle est dans notre camp »

Avec ses 8 années d’enseignement à Edouard-Manet, Jocelyn Royé fait figure de vétéran. Comme dans beaucoup de collèges classés ZEP et « PEP IV », les profs ne s’attardent pas des dizaines d’années. Pour cet ancien instituteur devenu professeur, syndiqué au SNES, et présent place Beauvau mercredi soir pour négocier avec Nicolas Sarkozy, la suspension du protocole est un gage de satisfaction de la mobilisation croissante de tous ceux qui refusent que la police prenne ses quartiers à l’école.

L’enseignant de français sait bien que suspension ne veut pas dire annulation. « Mais, pour nous, il est évident que, si on travaille sur de nouvelles propositions, ce n’est pas pour réclamer la présence d’un policier au collège ! La balle est dans notre camp. A nous tous, profs, parents... de trouver un terrain d’entente et d’imaginer, par exemple, de nouvelles missions du personnel déjà existant, comme par exemple celles de l’officier de prévention afin qu’il vienne davantage, ou de réclamer plus de rondes de police à l’extérieur mais notre priorité est l’éducation. »

Trois surveillants et un CPE de plus restent au cœur des revendications des enseignants, certes surpris d’avoir à négocier avec un ministre de l’Intérieur alors que leur ministre de tutelle ne les a toujours pas reçus. « On espère que les choses vont s’apaiser, mais je suis sûr que cette période constitue un temps de réflexion précieux », conclut Jocelyn Royé, toujours convaincu que « l’éducation reste un moyen de sortir de la spirale de l’échec ».

Carole Sterlé.

 

Extrait du « Parisien » du 14.01.04 : suite de l’incident de la ZEP de Villeneuve-la-Garenne

Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine) : un collégien interpellé après l’explosion d’une bouteille d’acide.

Épilogue, hier, de l’affaire de la bouteille explosive jetée dans la cour du collège Edouard-Manet. Un collégien de 17 ans, élève de troisième, a été déféré hier après-midi au parquet de Nanterre, après avoir reconnu les faits, sans toutefois les expliquer clairement. Vendredi dernier, l’adolescent qui venait de trouver près d’un conteur à poubelles une bouteille d’acide avait eu l’idée d’y ajouter des pastilles d’eau de javel et du papier d’aluminium avant de la jeter dans la cour de l’établissement. Il est aux alentours de 16 h 30 ce vendredi lorsque le cocktail artisanal explose au beau milieu des élèves et des enseignants du collège Edouard Manet classé en zone d’éducation prioritaire (ZEP).
Particulièrement émus par cette manifestation de violence inexpliquée, les professeurs avaient rapidement fait savoir qu’ils avaient voté le droit de retrait, estimant que la sécurité n’était plus correctement assurée, et pour dénoncer, notamment, un encadrement insuffisant. Interrogé, comme d’autres collégiens de l’établissement qui ont été mis hors de cause, l’auteur présumé des faits, déjà connu des services de police, a seulement assuré qu’il avait fait cela « sans raison », « comme ça, juste pour effrayer les gens », mais sans intention de blesser qui que ce soit.

Les enseignants veulent des réponses claires

Pourtant, dans l’enceinte de l’établissement, le jet de la bouteille n’a pas été considéré comme une simple plaisanterie de potache. Non seulement la direction a porté plainte, dès vendredi soir dernier, mais les cinquante-deux enseignants, réunis en assemblée générale, ont décidé de cesser le travail, et reconduit, hier encore, à la quasi-unanimité, le mouvement « dans l’attente de réponses claires de la part des différents intervenants en charge de la sécurité des élèves ».
Cécile Beaulieu.

 

Extrait du « Parisien » du 13.01.04 : grave incident dans la ZEP de Villeneuve-la-G

Les profs mobilisés après l’explosion d’une bouteille d’acide Collège Manet à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine).

Acide, pastilles d’eau de javel, papier d’aluminium. Le tout dans une bouteille en plastique jetée dans la cour du collège Edouard-Manet. Ce cocktail explosif, qui a précisément explosé vendredi, à la sortie des classes, peu après 16 heures, a vivement ému les enseignants et les élèves de cet établissement classé ZEP (zone d’éducation prioritaire). Au point que les profs ont cessé le travail depuis hier.
Alors qu’ils s’apprêtent à quitter le collège, les élèves sont rassemblés classe par classe. Les surveillants et le conseiller principal d’éducation (CPE) veillent pour éviter tout chahut. Soudain, une bouteille, lancée au-dessus de l’enceinte de l’établissement, atterrit dans la cour. L’engin explose quelques secondes plus tard, sous l’œil médusé des adultes et élèves, heureusement tous épargnés par le projectile. Réunis en assemblée générale hier matin, les enseignants ont décidé d’exercer leur droit de retrait. « Nous estimons que la sécurité des élèves, du personnel d’encadrement et des professeurs n’est pas assurée », explique Bruno Hérot, enseignant du collège et délégué syndical du Syndicat national des enseignants du second degré (Snes).

« L’ensemble des enseignants présents a voté le droit de retrait, poursuit Bruno Hérot. Et une majorité d’entre nous a décidé de reconduire ce droit de retrait demain (NDLR : aujourd’hui). » Tant que le ou les coupable(s) ne sont pas identifiés, les profs demandent que les abords du collège soient sécurisés, « par la police nationale », précise Bruno Hérot.
« Il n’y a pas assez d’adultes dans cet établissement »
Les enseignants dénoncent par ailleurs « un encadrement insuffisant ». « Il n’y a pas assez d’adultes dans cet établissement » de 750 élèves, dit « sensible ». Classé en ZEP, le collège bénéficie également d’un plan antiviolence et du dispositif PEP IV, qui vise à fidéliser les enseignants au collège. Une délégation d’enseignants doit être reçue ce matin au rectorat.
La direction du collège a porté plainte dès vendredi et trois collégiens auraient été interrogés par les enquêteurs du commissariat de Villeneuve-la-Garenne hier. L’un d’eux aurait revendiqué ce jet de bouteille explosive. Les langues se délient peu à peu et l’on murmure que le conseiller d’éducation était directement visé par le projectile.
VM.

Répondre à cet article