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"5 partis politiques face à l’éducation prioritaire". L’Expresso et Tout Educ publient des comptes rendus détaillés de la rencontre OZP

19 janvier 2012

L’Observatoire des Zones Prioritaires (OZP) réunissait mercredi 18 janvier, sous la présidence de Marc Douaire, les représentants de cinq partis candidats à l’élection présidentielle : Olivier Masson pour Europe Ecologie-Les Verts, Jacques Grosperrin, membre de la commission des affaires culturelles et de l’Education pour l’UMP, Bruno Julliard pour le PS, Henriette Zoughebi pour le PC (au nom du Parti de Gauche) et Sylvain Canet (directeur d’école en ZEP) pour le MODEM, pour confronter leurs bilans et leurs propositions concernant l’éducation prioritaire, en présence de représentants de syndicats enseignants, de coordonnateurs ZEP, d’enseignants, journalistes et universitaires.
En dix minutes d’intervention chacun, et un bref temps de réponses au public, a été dressé un tableau assez complet des positions politiques sur la question, malgré la propension – annoncée mais non évitée – d’élargir les interventions bien au-delà du thème de la soirée.

Par Jeanne-Claire Fumet

Lire la suite sur le site du Café pédagogique Education prioritaire : plus de chefs ou plus de moyens ?

 

Education prioritaire, socle commun, constitution d’équipes enseignantes et définition des établissements : l’OZP (Observatoire des zones prioritaires) réunissait hier, mercredi 18 janvier, les représentants des principaux candidats à l’élection présidentielle (hors le FN). Voici les principaux éléments de leurs déclarations.

Jacques Groperrin précise que le programme du candidat de l’UMP est "encore en gestation" et qu’il s’exprime au nom de sa famille politique, mais aussi en son nom personnel. Dans le bilan de Nicolas Sarkozy en matière d’éducation, il met en exergue "la relance du socle commun", et conteste que le président de la République y renonce [comme son discours de voeux avait pu le donner à penser, ndlr, ici et ici]. Il cite encore parmi les acquis de la mandature la "culture du résultat" et le "développement d’une ambition scolaire", alors que les enseignants auraient tendance à dire à certains de leurs élèves que les études longues, "ce n’est pas pour toi". Il ajoute : "on est persuadé de l’importance de l’effet maître", mais aussi de l’effet "chef d’établissement". Il est partisan de la mise en place d’écoles du socle commun et il est convaincu qu’il faut "mettre le paquet" sur les grandes sections, le cours préparatoire et le CE1, peut-être avec des formules du type 3 classes pour 4 enseignants.

Interrogé sur la formation des enseignants, il estime qu’il aurait fallu "réfléchir autrement", et pense que le concours d’admissibilité devrait être placé au niveau L3, accueillir 120 à 130 % d’étudiants par rapport au nombre de postes ouverts, leur donner une formation pendant deux ans, pour un concours au niveau M2 "très professionnel".

Olivier Masson, qui représentait Europe Ecologie les Verts, estime nécessaire de "repenser l’éducation prioritaire", marquée par un "empilement de dispositifs". Il insiste sur "l’approche territoriale" des écologistes, et sur la nécessité de raisonner sur des "bassins de vie" plutôt que sur des "bassins d’éducation". Il estime par ailleurs qu’il faudrait "rendre publics les budgets des établissements", de façon qu’on se rende compte que les établissements de la périphérie sont moins bien dotés que ceux du centre ville.

EELV propose de limiter à 12,5 % le nombre des établissements en éducation prioritaire, de valoriser la mobilité des élèves, de donner un rôle à l’éducation populaire, et de soutenir l’innovation avec des équipes d’enseignants volontaires, dont la constitution suppose qu’ils aient le temps de mûrir un projet. Il évoque aussi la constitution, à l’intérieur d’établissements, d’équipes qui pourraient se voir confier, sur deux ans par exemple, le suivi d’un groupe d’élèves.

Bruno Julliard précise d’emblée que tous les arbitrages ne sont pas rendus, mais que François Hollande appellera "à une transformation en profondeur" d’un système scolaire "profondément sélectif". Il est, pour lui, nécessaire de réformer la formation des enseignants, mais la question de la position du concours n’est pas encore tranchée. Il évoque une formation continue rendue obligatoire et souligne l’importance des pré-recrutements.

En ce qui concerne le socle commun, il en accepte "la conception d’origine" mais considère qu’il faudrait "en repenser en partie le contenu", et il évoque, "à terme", des "écoles du socle commun", ou du moins une "rupture atténuée" entre l’élémentaire et le collège. Partisan d’une "relance de l’éducation prioritaire", il sait bien qu’une mandature ne suffira pas à rééquilibrer la répartition des moyens avec les établissements de centre ville, mais la publication des budgets en euros, et non pas en postes constituerait "un électrochoc".

Pour favoriser la stabilité des équipes, il pense qu’on pourrait, par exemple, dans les établissements difficiles, diminuer le temps de service devant élèves, "mais pas le temps de présence dans l’établissement". Il faut aussi que les attributions de moyens fassent l’objet d’un engagement relatif à leur pérennité. Il insiste sur la nécessité d’une réelle démocratie dans les établissements.

En ce qui concerne les internats d’excellence, qui sont "très coûteux" et pour lesquels on attend un rapport "cinglant" de la cour des comptes, ils n’ont pas "vocation à perdurer longtemps", même s’il sera impossible de les supprimer immédiatement. De même pour le programme Eclair, qui "fait partie des points en arbitrage".

Au nom du PCF, Henriette Zoughebi veut "redonner à l’école un sens général dans la société" et veut qu’elle ait "la même ambition pour tous les jeunes". Il faut donc redéfinir les programmes en pensant à "l’élève qui n’a que l’école pour réussir", et penser "la globalité" du système scolaire, plutôt qu’établissement par établissement. Il faut également "investir dans la recherche en sciences de l’éducation" pour "repenser les pratiques". Pour que tous les élèves acquièrent une culture commune, il faut en effet travailler sur la formation des enseignants et sur leur nombre. Elle considère que la scolarité des deux ans constitue "une aide aux acquisitions de base".

Elle demande que soient articulées politique scolaire et politique du logement, avec une lutte contre les ghettos, "y compris les ghettos de riches". Elle précise que la Région Ile-de-France, dont elle est vice-présidente, "n’a pas mis un centime dans les internats d’excellence", qui constituent "une terrible arnaque".

Interrogée sur les budgets des établissements, elle insiste sur l’importance, à côté du budget global, d’éléments qui peuvent sembler marginaux, mais qui sont très importants : "nous [la Région IdF, ndlr] venons de décider une augmentation des crédits pédagogiques pour les lycées" qui ont le plus d’élèves relevant des systèmes sociaux, un tiers environ des établissements.

Sylvain Canet, intervenant au nom du Modem, insiste sur le nombre d’élèves en difficulté, et parle de "situation d’urgence". Il faut pour lui "dès le primaire, agir sur les fondamentaux", "sanctuariser les moyens" de l’Education nationale à défaut de pouvoir les augmenter, "rassurer et rassembler la population enseignante", repenser la formation initiale pour "mieux professionnaliser", notamment en ce qui concerne la gestion de conflits et les rapports au quartier, "identifier les bonnes pratiques" et les expériences qui peuvent être menées par les établissements, les territoires et les associations d’éducation populaire, par exemple pour l’accueil des enfants dont les mères ont des horaires atypiques... Il faut "libérer du temps" pour que les enseignants travaillent avec leurs partenaires extérieurs. Mais il insiste aussi sur la nécessité d’un "pilotage de proximité" et prend pour exemple le temps consacré à la lecture au cours préparatoire, qui varie du simple au double selon les enseignants.

Extrait de touteduc.fr du 19.01.12 : Education prioritaire, socle commun, définition des établissements : les propositions des candidats

Note : Le compte rendu de "Tout Educ" est reproduit intégralement avec l’aimable autorisation de l’agence.

 

Lire le compte rendu rédigé par l’OZP Présidentielle. Election 2012 : 5 partis politiques face à l’éducation prioritaire (compte rendu de la Rencontre OZP du 18 janvier 2012)

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1 Message

  • Ces candidats, comme d’autres certainement, n’ont pas compris la nature des problèmes de la plupart des élèves en difficultés scolaires, et vraiment il y a de quoi être en colère. Il en va de l’avenir de notre société.
    Bien évidemment, le nombre d’élèves par classe a une incidence sur l’accueil des enfants et la relation que l’enseignant peut établir avec chacun, et ceci est extrèmement important ;
    Bien évidemment, la formation des enseignants est indispensable, et en particulier une connaissance de l’évolution d’un enfant, des rythmes biologiques....

    Mais les enfants ne sont pas des oies : on ne peut les gaver en pensant qu’avec un surplus de nourriture ( intellectuelle)ils seront meilleurs.
    Si certains élèves ont des difficultés à suivre le rythme des apprentissages, la majorité a des difficultés dues à l’image que l’école leur renvoie.
    Pour certains, dès le plus jeune âge, l’école parait menaçante : " Tu vas aller à l’école, il faudra être sage et bien écouter la maitresse". A la fois menace d’être puni et menace de ne pas être à la hauteur pour représenter la famille ... L’enfant s’installe alors dans une image négative de lui même et ne peut faire alliance avec l’école.
    Pour d’autres, l’école ne peut que rechercher les causes extérieures au comportement de l’enfant, sans pouvoir y remédier. Les enfants sont alors bien involontairement"étiquetés" comme "élève ayant des difficultés" et la situation est alors bloquée.Alors qu’avec un peu d’aide, les relations pourraient être modifiées et élèves comme enseignants pourraient retrouver un espoir de changement positif.
    C’était jusqu’à présent le travail des membres des RASED, pas assez nombreux pour s’occuper de tous les enfants signalés par les enseignants mais souvent très efficaces pour remettre un enfant dans une dynamique d’apprentissage. Or les membres des RASED sont en voie d’extinction : plus de formation, nombreux postes fermés ( tous les postes de certains départements)...
    Qui va aider ces enfants ? La société peut elle se permettre d’abandonner certains de ses enfants qui n’entreront pas dans les apprentissages, qui n’auront qu’une image négative d’eux mêmes et qui alors courront des risques bien connus : avant même d’évoquer le chômage, on peut se tourner vers le Japon et constater le nombre élevé de suicides d’enfants dans une école de la performance. On peut aussi interroger les sociologues et les psychologues qui rencontrent un grand nombre d’enfants qui, faute de trouver une place valorisante dans la société, en recherche une dans leur groupe d’appartenance en devenant délinquant, prouvant à leurs pairs leur capacité à se venger et leur force contre les adultes, voire les forces de l’ordre qu’ils ne craignent pas de braver.

    Entourée d’enfants, je souhaite comme tout le monde, leur réussite dans la société et je voudrais que, s’ils rencontrent une difficulté à l’école, il y ait des professionnels compétents pour les écouter, chercher avec eux et leur famille les causes et trouver des pistes de rémédiations.
    Aidez moi à tenir ce discours.
    Il est criminel de supprimer les RASED dans les écoles alors qu’il faudrait les augmenter et en créer dans les collèges où un nombre important d’élèves aurait besoin de leur aide.

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