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Compte rendu (par Tout Educ) de la Rencontre OZP du 07.03.12 sur les effets de l’assouplissement de la carte scolaire, avec Philippe Tournier (SNPDEN)

8 mars 2012

"Le système actuel n’est pas tenable", même s’il peut encore dériver lentement, et sans clash, estime Philippe Tournier, qui évoquait hier 7 mars la situation créée par l’assouplissement de la carte scolaire, mais aussi par les tensions entre rectorats et collectivités, à l’invitation de l’OZP (Observatoire des zones prioritaires).

Le secrétaire général du SNPDEN (le principal syndicat des personnels de direction) confirme les résultats de l’enquête de 2010 (voir ToutEduc), la libéralisation de la carte scolaire n’a pas changé la donne pour les établissements les plus demandés, déjà pleins, ni pour ceux qui étaient déjà en perdition, mais a pu déstabiliser des établissements moyens.

Il donne l’exemple d’une petite ville qui compte trois collèges. Celui du centre continue de miser sur l’excellence. Celui de la périphérie a choisi l’éducatif, l’épanouissement des élèves, et s’en sort bien. L’établissement intermédiaire, qui n’a pas d’autre projet que de "courir derrière" celui qui accueille les enfants des notables, a perdu d’avance.

De plus, le système des affectations des élèves établit des hiérarchies qui n’ont pas lieu d’être. Dans le 4ème arrondissement de Paris, les élèves sont amenés à classer par ordre de préférence lorsqu’ils remplissent leur fiche de voeux 3 lycées qui se trouvent à 150 m de distance, et de fait, si l’un est toujours en tête, il recevra tous les meilleurs, le second tous les moyens et le 3ème tous ceux dont les résultats sont faibles. Le système d’affectation des élèves va les différencier, alors qu’ils ont des projets et des enseignants similaires.

Or, ajoute Philippe Tournier, les situations ainsi créées sont pratiquement irréversibles. De même qu’il serait impossible de revenir sur les assouplissements de la carte scolaire, sauf à renvoyer dans leurs établissements les quelques excellents élèves qui ont été admis dans des lycées de centre-villes. S’il n’y a pas de solution globale, et s’il y aura toujours des gens pour penser qu’ "ailleurs, c’est mieux", il faut minorer les conséquences de ces mouvements. L’une des solutions serait de créer des établissements multi-sites, une autre d’instaurer des quotas en fonction de la diversité des niveaux scolaires (et non pas de l’origine sociale).

Au-delà, Philippe Tournier constate que le système de gestion, par l’Etat, des politiques scolaires territoriales ne fonctionne pas, et que, si on veut, comme son syndicat, éviter "la régionalisation" de l’Education nationale, il faut créer une véritable autorité au niveau académique. Cela suppose que les recteurs, si on conserve le système rectoral, disposent d’un mandat, par exemple de 3 ans renouvelable, et que les collectivités, même si ce ne sont pas elles qui les nomment et qui décident des politiques, aient leur mot à dire lors de leur nomination et de la définition de leur mission.

Extrait de touteduc.fr du 08.03.12 : Carte scolaire et gestion académique : "le système actuel n’est pas tenable" (Ph. Tournier, SNPDEN)

 

Lire le compte rendu de cette rencontre rédigé par l’OZP

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