Voir à gauche les mots-clés liés à cet article
Ne pas nommer sa cible pour mieux la combattre : une stratégie de bonne guerre dans les batailles électorales, mais qui vise à côté de la plaque quand il faut prendre la mesure des discriminations ethniques et raciales, estime François Héran, ancien directeur de l’Institut national d’études démographiques (Ined).
[...] Aveugle à la couleur, la République antiraciste opérait déjà les yeux bandés. On lui demande de viser plus que jamais à côté de la plaque : les "jeunes de banlieue", les "cités", les ZEP et les ZUS, et autres "quartiers". Le problème de ces cibles de substitution est que, faute de mesure directe, nul ne sait à quel degré elles recoupent la véritable cible des discriminations raciales, alors que l’urgence est de cerner ces dernières en tant que telles.
[...] De la même façon, nous saurions peu de choses du sort des "secondes générations" nées en France sur le marché de l’emploi ou du logement. Depuis peu, heureusement, les enquêtes de l’Insee ou de l’Ined peuvent comparer la situation des "enfants d’immigrés portugais", "descendants de migrants subsahariens", "filles de père algérien et de mère française", etc., avec celle du reste de la population.
Extrait de nouvelobs.com du 24.04.12 : Les statistiques ethniques "interdites" en France : une belle hypocrisie
Voir aussi une prise de position de l’OZP en février 2007 Contre des fichiers informatiques à caractère ethnique en ZEP