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Participation d’élèves d’établissements prioritaires de Stains et de Sevran (Seine-Saint-Denis) « Mon corps, mon lieu » mis à l’honneur, entre danses, images et carnaval.
Avril fut un mois important pour les participants de « Mon corps, mon lieu » et plus globalement pour toutes les personnes qui les ont accompagnés. Deux évènements ont en effet permis de concrétiser et de valoriser leur travail chorégraphique de toute une année : le vernissage de l’exposition photographique « Stains » de Benoît Grimbert aux Archives nationales, restitution de l’atelier mis en place à Stains en 2010-2011, ainsi que la présentation de performances dansées et chantées par les élèves sevranais ayant participé à l’édition 2011-2012 de « Mon corps, mon lieu ».
Atelier intergénérationnel de sensibilisation et de pratique de la danse contemporaine, mis en place en Seine-Saint-Denis depuis six ans par les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis et la Fondation Culture & Diversité, « Mon corps, mon lieu » s’était déroulé à Stains en 2010-2011. Accompagnés du chorégraphe Thierry Thieû-Niang, du photographe Benoît Grimbert et de l’écrivain Maylis de Kerangal, les participants au projet - 25 lycéens de Maurice Utrillo [site d’excellence, ex-DERS], 25 élèves de maternelle de l’Ecole [ECLAIR] Paul Vaillant-Couturier et 15 séniors de Stains - avaient alors travaillé toute l’année sur le thème de la mémoire individuelle et collective, en lien avec l’implantation des Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine.
A l’occasion de ces ateliers, Benoît Grimbert avait réalisé deux séries de photographies à Stains, Pierrefitte-sur-Seine et Saint-Denis qu’il expose actuellement, et jusqu’au 11 juin, aux Archives nationales à Paris. La première série constitue un ensemble de variations paysagères aux abords du nouveau bâtiment des Archives nationales et la seconde, conçue comme un reportage photographique, restitue l’atelier « Mon corps, mon lieu », témoignant ainsi de cette rencontre intergénérationnelle. Maylis de Kerangal a par ailleurs écrit « Pierre feuille ciseaux », roman entre réalité et fiction, qui reprend les photographies de Benoît Grimbert et relate, à partir de sa propre expérience de « Mon corps, mon lieu », l’histoire de différentes générations habitant les quartiers de Stains. « Il s’agissait d’inventer une place pour l’écriture afin qu’elle ne soit pas assignée à la seule restitution d’un projet, mais qu’elle puisse faire naître un livre » précise-t-elle.
Lors du vernissage de l’exposition de Benoît Grimbert le 3 avril, les lycéens de Maurice Utrillo et les séniors venus de Stains ont donc eu le plaisir de découvrir, tout comme les nombreux invités du secteur artistique, éducatif et culturel, le travail du photographe et l’ouvrage de l’auteur.
Thierry Thieû-Niang résume bien la dynamique de cette intense année de travail : « Je veux témoigner de la puissance invitante d’un tel projet, où chacune et chacun, petits et grands, amateurs et professionnels se sont investis généreusement et joyeusement dans un respect incroyable des différences, des parcours, des origines et des histoires. »
Quelques jours plus tard, le 7 avril, un esprit de joie et de partage régnait à Sevran. 71 élèves du groupe scolaire Anatole France-Voltaire [RRS] et du Collège [RRS] Evariste Galois présentaient en effet plusieurs performances dansées et chantées, fruit du travail réalisé toute l’année avec la chorégraphe Julie Dossavi, accompagnée de la danseuse Marguerite Mboulé et de la chanteuse Moïra Conrath.
En lien avec le Carnaval de la ville de Sevran, les élèves ont donc investi le centre commercial Beau Sevran, partenaire du projet. Chants, danses et performances se sont ainsi déroulés toute la matinée pour le plus grand plaisir du public, composé des parents et des amis, ainsi que de nombreux passants. Christelle Kongolo, chargée du projet pour les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis avec Amanda Castillo, témoigne : « En dansant, en chantant dans ce lieu, les enfants ont donné une nouvelle dimension à cet endroit, ils se le sont réappropriés. »
Après un déjeuner tous ensemble, public et apprentis danseurs se sont retrouvés devant le centre de loisirs Jules Verne pour une nouvelle série de performances, cette fois-ci en plein air. Ils ont ensuite rejoint la parade du Carnaval de Sevran. Au rythme des chants et des percussions, les participants se sont rendus au Parc des Sœurs où se déroulait le « Grand Bal Dossavien ». Julie Dossavi, maîtresse de cérémonie, a alors fait découvrir aux personnes présentes quelques extraits de son répertoire. Accompagnée de musiciens et de danseurs, elle a ensuite entraîné petits et grands dans des pas de danse, pour le plus grand bonheur de tous.
L’artiste résume bien en ces quelques mots l’enthousiasme, le partage et le plaisir de la découverte qui ont animé les participants tout au long de l’année : « Les élèves de maternelle, de CP et de CM2 m’ont énormément surprise de par leur accueil, leur participation et leur ouverture face aux propositions faites par l’équipe de la compagnie ! »
Extrait de la Newsletter 38 - Avril 2012 de la Fondation Culture & Diversité : « Mon corps, mon lieu » mis à l’honneur, entre danses, images et carnaval