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Stabilité des recteurs, méfiance envers la décentralisation, reconnaissance du pouvoir d’évaluation des chefs d’établissement, le Snpden, syndicat très majoritaire des personnels de direction, a affirmé avec force sa singularité dans le discours de son secrétaire général, Philippe Tournier, le 7 mai.
Il a souligné la nécessité de reconnaître les recteurs et mis en garde contre toute territorialisation de l’éducation. " On ne peut pas imaginer des politiques éducatives territoriales qui aient du sens si les recteurs sont gérés de manière préfectorale. D’ailleurs si on les gère de manière préfectorale, il y en a déjà un qui suffit. S’il faut une autorité académique spécifique, c’est qu’elle doit justement être d’une autre nature... Nous sommes hostiles au transfert de l’éducation aux collectivités territoriales non qu’elles feraient mal ou ne sauraient pas faire mais que, dans un pays dont l’école est déjà rongé par l’inégalité, ce serait l’inégalité suprême." Il met en garde également contre les "poisons" laissés derrière lui par le gouvernement partant :le TEPA (heures supplémentaires défiscalisées) et l’assouplissement de la carte scolaire. Dans les deux cas il est impossible de revenir brutalement à l’état ancien.
Extrait de cafepedagogique.net du 10.05.12 : Le congrès du Snpden appelle à une autre gouvernance
ToutEduc : Quelle place voyez-vous pour les collectivités territoriales ?
Philippe Tournier : Les compétences partagées, ça ne marche pas. Dans le quart des académies, les relations sont exécrables entre les autorités académiques et les collectivités territoriales [...] nous ne sommes pas favorables à la régionalisation de l’Education nationale, alors qu’elle est déjà rongée par les inégalités. Il faut imaginer une autorité académique où les collectivités aient leur place.
Extrait de touteduc.fr du 10.05.12 : Le SNPDEN dresse le tableau de la situation politique de l’Education nationale à la veille de l’alternance
"Il faut garder le décret sur la gouvernance". Ancien directeur d’IUFM, ancien recteur, responsable de la revue de Sèvres, Alain Bouvier n’a pas peur d’aller dans le sens contraire du vent. Appuyé sur les rapports du Haut Conseil de l’Education (HCE) il plaide l’autonomie et une nouvelle décentralisation au nom de la confiance...
[...] Au niveau de l’établissement, je pense qu’il faut aller dans la même direction. Il faut une démarche contractuelle avec les établissements et favoriser la responsabilité collective. Le moment me semble venu d’aller vers des contrats tripartites Etat, collectivité territoriale et établissement. Il faut bien voir que les collectivités locales paient un quart de la dépense intérieure d’éducation et cette part va croissante alors que celle de l’Etat (la moitié) diminue. Il est normal de les associer à ces contrats. D’autant que François Hollande dit vouloir aller vers une nouvelle décentralisation.
Extrait de cafepedagogique/net du 10.05.12 : Alain Bouvier : vive l’Etat régulateur ?
Voir aussi sur le site de l’OZP "Les effets de l’assouplissement de la carte scolaire en éducation prioritaire", avec Philippe Tournier (SNPDEN) (compte rendu OZP de la Rencontre du 7 mars 2012)