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Concertation. Pierre Frackowiak, sur "Educavox", commente les travaux du (sous-)groupe 3 "Une école plus juste pour tous les territoires" sur la gouvernance...

1er septembre 2012

Suite des travaux du groupe 3 sur le thème « Une école juste pour tous les territoires » qui a alterné plénières et sous-groupes, l’un sur la gouvernance, l’autre sur l’évaluation.

[...] Les ruptures qui seraient indispensables pour garantir un avenir démocratique et humaniste au système éducatif n’apparaissent jamais dans leurs interventions qui créent un certain malaise renforcé par le sentiment confus qu’il est devenu incorrect, inconvenant, impoli, de faire l’état des lieux.

Il est vrai que les débats manquent d’un cadre de pensée, en grandes tendances, d’une vision de l’école du futur à longue échéance, d’une réflexion prospective sur la place de l’école dans la société de la connaissance et de la communication. On ne parle que du passé.

[...] Prenons l’exemple traité dans l’un des groupes, de la formation des enseignants. Comment peut-on en parler sans avoir préalablement une réflexion sur ce que pourrait être l’enseignant du futur dans la société de la connaissance qui bouge à grande vitesse et dans l’éducation tout au long de la vie qui devrait s’imposer ?

Si les modèles encore en vigueur en 2012, comme le principe « une heure, une classe, un prof, un cours », ou comme le cloisonnement des disciplines scolaires, sont à l’évidence déjà décalés par rapport aux évolutions de la société, qu’en sera-t-il dans 10 ou 15 ans ? Au-delà de l’affirmation réitérée « il faudra toujours des profs », ne serait-il pas urgent d’oser se dire : « oui, mais quels profs et quelle formation neuve ? ». La mastérisation qui a renforcé magistralement le déni de la pédagogie, savamment construit, est aux antipodes d’une formation professionnelle pour le futur.
Alors, quelle rupture ?

[...] Prenons l’exemple de la gouvernance. Pyramidale, autoritaire, par tuyaux d’orgue pour la descente et parapluies à chaque étage pour la remontée. Scolaro-centrée. Il faudra bien mettre plus d’horizontalité, de confiance, d’espace et de temps pour la mobilisation de l’intelligence collective. Il faudra bien envisager la place des collectivités qui ne pourront se satisfaire encore longtemps d’être des tiroirs caisses sans participation réelle au projet d’établissement qui devient un projet de territoire. On pourrait en arriver à faire financer par des collectivités à majorité progressiste des mesures destinées à renforcer des pratiques conservatrices. Evidemment, le problème est considérable mais il sera impossible de le contourner : autonomie par rapport à des pouvoirs politiques soumis aux alternances quand, en éducation, rien ne peut se réaliser à court terme, importance du rôle de l’Etat, démocratie, etc.

Extrait de educavox.fr du 31.08.12 : Refondation. La peur des ruptures

 

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