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Au moment où la concertation sur la « Refondation de l’ école » s’achève et où le Ministre de éducation nationale s’apprête à concrétiser ses intentions réformatrices, le rapport remis par l’IGEN et l’IGAENR sur « les composantes de l’activité professionnelle des enseignants » repose fort opportunément la question de la définition du service des enseignants.
Alors que le métier enseignant s’est totalement transformé en 30 ans, et qu’il est appelé à se transformer encore, il est de plus en plus urgent que les textes réglementaires reconnaissent la réalité du travail des professeurs et leur donne le cadre stable dont ils ont besoin pour exercer sereinement leur métier. Dans cette perspective, le rapport propose des évolutions qui, si elles ne constituent pas un aboutissement idéal, sont néanmoins suffisamment concrètes et pragmatiques pour initier la négociation.
Partisan depuis longtemps d’un service « toutes tâches comprises » pour les enseignants de la Maternelle à l’Université, le Sgen-CFDT appelle donc à l’ouverture d’une négociation sur le statut des enseignants et leurs obligations réglementaires de services. Il y fera valoir ses exigences et ses principes.
Le but d’une réforme statutaire doit être d’abord d’assurer aux enseignants reconnaissance et sécurité : reconnaissance du travail réel pour en finir avec l’insupportable fiction d’un métier qui se réduirait au face-à-face pédagogique, et sécurité face aux mutations de l’école qui se traduisent trop souvent par une prolifération anarchique des tâches. A ce titre, l’idée d’observatoire de la condition enseignante est particulièrement intéressante.
Pour le Sgen-CFDT, une réforme doit être également l’occasion d’affirmer l’unité des métiers enseignant en réaffirmant leurs missions communes. Partisan du corps unique, il souligne aussi que l’éclatement statutaire de la profession est, notamment, un obstacle à la mobilité professionnelle interne que le rapport entend promouvoir.
L’activité « hors classe » des enseignants fait moins peser le risque d’une annualisation de tâches qui le sont déjà que celui d’un contrôle excessif et infantilisant du travail accompli. L’exemple des 108 heures, insuffisamment globalisées dans le service des Professeurs des écoles, montre à quel point l’éducation nationale a du mal à faire confiance à ses personnels pour accomplir sincèrement leurs missions. Pour le Sgen-CFDT, la redéfinition du service doit donc s’accompagner d’une « révolution culturelle » dans les rapports entre la hiérarchie et les personnels.
Le Sgen-CFDT est également favorable à ce que les obligations de services soient modulées en fonction du type d’établissement d’exercice – école, collège, lycée, lycée professionnel, éducation prioritaire… pistes que le rapport n’évoque malheureusement qu’au détour d’une phrase et au conditionnel. Des obligations uniformes fondées sur le seul corps d’appartenance ne sont pas une garantie d’égalité mais une injustice faite à ceux de nos collègues qui travaillent dans les conditions les plus difficiles. Plusieurs de ces remarques s’imposent aussi aux missions des CPE et, en cas de redéfinition du métier enseignant, la réécriture des missions des personnels d’éducation est plus que jamais nécessaire.
Enfin, au-delà de la redéfinition des missions des enseignants, l’évolution de l’école a fait apparaître de nouveaux besoins fonctionnels, que ceux-ci existent déjà (directeurs d’école) ou soient seulement envisagés par le rapport (« coordinateurs de cycles », « cadres intermédiaires des établissements du second degré »). Si de telles mutations devaient être actées, le Sgen-CFDT entend les lier à la question de la structuration du premier degré et, plus généralement, à la gouvernance des établissements scolaires. Il est par ailleurs hostile à une rémunération de ces nouvelles fonctions par des mesures indemnitaires et rappelle sa préférence pour des décharges de service compensatrices ou pour l’instauration de grades d’accès fonctionnels.
Extrait de cfdt.fr : Refondation de l’école. Le SGEN-CFDT appelle à une négociation sur le statut des enseignants
Le rapport des inspections générales sur l’activité des enseignants
Note du QdZ : Le rapport des IG souligne (pp. 105 et 106) le rôle des préfets des études comme "cadres intermédiaires" et suggère d’expérimenter dans le primaire la création de "coordonnateurs de cycle", fonction qui est déjà celle des préfets dans le secondaire.