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« Refaire la cité. Avenir des banlieues », par Michel Kokoreff et Didier Lapeyronnie (Le Seuil 2013). Un point de vue "Disperser la pauvreté", la tribune d’une universitaire américaine dans Libération"

16 janvier 2013

« Il y a des discours sur la banlieue qui victimisent et dépolitisent »

Interview recueilli par Alice Géraud.

Les sociologues, Michel Kokoreff et Didier Lapeyronnie, spécialistes des quartiers populaires, publient cette semaine au Seuil un essai, « Refaire la cité », où ils expliquent que l’exclusion actuelle des banlieues est de nature politique. […]

« Refaire la cité. Avenir des banlieues »,
Michel Kokoreff et Didier Lapeyronnie,
éd. Seuil-la République des idées, 128 pp., 11,80 €
Date de parution : 10.01.2013
ISBN : 978-2-02-108796-3
Refaire la cité

Extrait de Libération du 8 janvier 2013

 

Entretien avec Michel Kokoreff, professeur de sociologie à l’Université Paris 8 Saint-Denis et Didier Lapeyronnie, Professeur de sociologie à l’Université Paris-Sorbonne sur France-Culture

Extrait de franceculture.fr du 05.01.2013 : Refaire la cité - L’avenir des banlieues

 

« Disperser la pauvreté ? »

Un point de vue d’une universitaire américaine, Iona Marinescu http://www.liberation.fr/economie/2013/01/07/disperser-la-pauvrete_872233

Les quartiers sensibles, en concentrant la pauvreté, concentrent aussi insécurité, chômage et échec scolaire. Les politiques de la ville ont tenté de répondre à ces problèmes sociaux en créant un empilement de zones à statut spécial tel que les contrats urbains de cohésion sociale (Cucs), les zones urbaines sensibles (ZUS), les zones de redynamisation urbaine (ZRU) et les zones franches urbaines (ZFU). A cela s’ajoutent les ZEP ou zones d’éducation prioritaire, dont j’ai moi-même fait l’expérience en tant que collégienne. Pourtant, malgré tous ces efforts, la Cour des comptes constate, dans un rapport de juillet, que ces zones n’ont pas rattrapé leur retard par rapport au reste du territoire. […]

Extrait de Libération du 07.01.13

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1 Message

  • Merci pour ces 3 articles. Le 3ème est surprenant. L’auteure, Ioana Marinescu, professeure d’économie à la Harris School of Public Policy de l’université de Chicago, y explique qu’il ne faut pas disperser les pauvres qui sont regroupés dans des quartiers « ghettos ». Et elle décrit l’évaluation d’une opération de suppression d’un quartier de pauvreté par la dispersion de ses habitants dans des quartiers ordinaires, grâce à des aides financières. Conclusion : tous les indicateurs sont mauvais, mieux valait les laisser ensemble.

    Les lecteurs du site de l’OZP sont probablement, pour une part, lecteurs également de « Libération ». Aussi, il me semble nécessaire d’ajouter à cet article l’information suivante : en 1964, aux Etats-Unis, Kennedy et son entourage conçurent un plan d’action sociale en faveur de la petite enfance défavorisée, mis en œuvre ensuite par Johnson. La ville de Baltimore était particulièrement concernée. Des efforts divers furent entrepris, notamment la dispersion des pauvres en question. Evaluation faite 5 ans après : tous les indicateurs sont mauvais, mieux valait dépenser l’argent à d’autres tâches.

    Mais une nouvelle évaluation fut faite 25 ans après, précisément avec les mêmes enfants, devenus parents à leur tour. Et là, surprise, tous les indicateurs sont bons. Tous : scolarité, insertion professionnelle et sociale, santé, toxicomanie, engagements associatifs…

    Il est curieux, pour ne pas dire ahurissant, que cet article ait été publié dans « Libération » sans exposer la suite prévue. Dans quel but ? D’autant plus que l’auteure, universitaire, ne pouvait ignorer qu’il fallait, dans ce domaine, attendre une génération pour évaluer l’opération.

    Ajoutons qu’en France cette question a engendré des débats en novembre 1982 lorsque le gouvernement Mauroy décidait de mettre au point un plan de résorption des cités de transit qui étaient des « cités ghettos ». Selon les départements, cette résorption s’est faite par la dispersion (par exemple dans les Hauts-de-Seine avec 1 500 familles nombreuses pauvres et immigrées dispersées sur 31 communes du département) ou par la reconstruction sur place avec la même population (par exemple dans les Bouches-du-Rhône).

    L’évaluation des résultats scolaires, suite aux relogements des Hauts-de-Seine de 1982-86, faite 5 ans après, a été décevante. Aujourd’hui, il faudrait refaire l’évaluation à la génération suivante pour compléter les informations éparses positives. L’évaluation à Marseille, hélas, à la première comme à la seconde génération, on le sait, est mauvaise.

    La dispersion des familles pauvres dans des quartiers ordinaires est difficile : les personnes concernées les plus âgées sont partagées (ruptures de liens et inquiétude devant l’avenir, mais les jeunes, eux sont enthousiastes et veulent sortir du ghetto), les élus des communes d’accueil sont unanimement contre, les pouvoirs publics trouvent que ça coûte cher et même, certaines associations ou partis politiques extrêmes préfèrent avoir sous la main des réservoirs de pauvreté… Mais pourtant il faut savoir si l’on veut ou non maintenir des poches de pauvreté, ce que l’OZP a appelé parfois les « vraies ZEP ».

    La question de la dispersion – ou non – des habitants des quartiers en déshérence concerne l’OZP : que les enseignants d’ECLAIR travaillent chaque jour à réaliser la pédagogie la plus efficace, heureusement, c’est leur fonction. Mais ils peuvent aussi, de temps à autres, se questionner sur le pourquoi de leur situation. Pourquoi existe-t-il des écoles et des collèges où il n’y a que des enfants pauvres ?

    Ne serait-il pas plus intelligent de les disperser dans d’autres lieux ? Et pas de façon uniquement scolaire par des transports en car, mais définitivement par habitat dans des quartiers ordinaires.

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