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La FSU et les emplois de vie scolaire (EVS)

26 août 2005

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Extrait du site « Nouvel Observateur.com » le 25/08/05 : « "Ça ressemble beaucoup à du bricolage"

Entretien avec Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU.

Que pensez-vous de l’annonce de la création de 45.000 emplois de vie scolaire ?

 La première chose est que le chiffre de 45.000 est un peu un tour de passe-passe et une supercherie. La réalité est plus compliquée. Tout d’abord sur ces 45.000 emplois, 27.000 sont des Contrats emploi solidarité (CES) qui existent déjà et qui vont être reconvertis. Donc 20.000 emplois sont en réalité concernés par ces nouvelles mesures et sont à mettre en relation avec tout ce qu’on a perdu ces dernières années. 30.000 emplois d’aides éducateurs ont été supprimés et sur les 60.000 CES qui existaient il y a deux ans, il n’en reste que 27.000. Ma première réaction est que ça confirme nos positions lorsque l’on dit qu’il faut du monde pour l’éducation. Gilles de Robien a d’ailleurs qualifié nos revendications de "légitimes".

Selon vous, les contrats d’accompagnement à l’emploi peuvent-ils être un premier pas pour sortir de la précarité ?

 Les emplois créés ne seront satisfaisants ni en quantité ni en qualité. Avant, le Contrat emploi jeune était d’une durée de 5 ans, aujourd’hui le Contrat d’accompagnement à l’emploi est de six mois minimum. Il y a une dégradation de ces emplois et les nouveaux dispositifs sont de plus en plus précaires et nuisent à l’action éducative. Les conditions de salaires et de travail sont de moins en moins intéressantes. Par ailleurs le public visé étant des jeunes en difficulté, je m’interroge sur les missions qui leur seront confiées. Car avoir une activité éducative nécessite un minimum de qualification et de professionnalisation. Je suis très interrogatif de ce point de vue. D’autant que je ne sais pas ce qu’on va vraiment leur offrir comme formation. Là où l’on aurait besoin de personnel qualifié sur des emplois stables, on va de plus en plus vers des emplois précaires et non qualifiés. Il y a tout de même un retournement du gouvernement par rapport à la politique de ces dernières années mais ça ressemble beaucoup à du palliatif, voire à du bricolage.

Quant à la possibilité des gens d’avoir un débouché vers un vrai emploi, je suis sceptique. Avec les Contrats emploi jeune il était déjà difficile de déboucher sur un emploi stable mais la plus grande précarité va rendre les choses encore plus compliquées.

Pour un certain nombre de gens, c’est un progrès de pouvoir retrouver un emploi, même provisoire. Mais j’ai des doutes sur le fait que ces contrats soient efficaces pour sortir véritablement du chômage.

Que pensez-vous du dispositif de réussite éducative ?

 Ce n’est pas seulement à l’école que se joue la réussite scolaire. Dire que l’on va faire quelque chose dans ce domaine est un aspect positif. Mais je regrette que ce soit conçu de manière individualisée et non pas par exemple en direction de quartiers. Par ailleurs, il me semble que la conception est un peu trop médicalisée. Et je me pose la question de l’articulation avec l’école. On désigne les élèves en difficulté et on les aide en dehors. Avec la loi Fillon et les choix budgétaire qui ont été fait, on a enlevé à l’école la possibilité d’individualiser l’enseignement, alors qu’aujourd’hui on va aider les élèves en dehors. Cela ma paraît un peu contradictoire. Il faudrait une cohérence entre ce qui se fait à l’école et à l’extérieur.

Propos recueillis par Manuelle Tilly (le jeudi 25 août 2005)

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