> Dédoublement, PDMQDC (1er degré) > Dédoubl., Pdmqdc : Positions (et publications) militantes > "Plus de maîtres que de classes" : Il ne s’agit pas seulement de "faire à (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

"Plus de maîtres que de classes" : Il ne s’agit pas seulement de "faire à deux ce qu’on fatigue de faire tout seul" (Sylvain Granserre, ICEM-Freinet, aux Cahiers pédagogiques)

12 mars 2013

Dossier Plus de maîtres que de classes

Directeur d’école et représentant ICEM-Freinet, Sylvain Grandserre est l’auteur d’essais sur l’école et la pédagogie ainsi que de guides pour les parents. Chroniqueur presse et radio (RMC), il a aussi souvent écrit pour le Nouvel éducateur et les Cahiers pédagogiques.

[...] On se rend compte qu’un enjeu fort pour le dispositif "Plus de maîtres que de classes" va tourner autour de la capacité à travailler en collectif. Qu’est-ce qui aide à travailler mieux ensemble selon vous ?

L’institution réclame des garanties, notamment la nécessité d’une réflexion collective autour du rôle joué par cet enseignant surnuméraire. Mais la confiance réciproque reste la clé tant les enseignants sont victimes d’un isolement qu’ils entretiennent du fait que la pédagogie reste taboue, notamment parce que cette mise en acte est révélatrice de nos conceptions éducatives.

Vous connaissez bien la pédagogie Freinet. Voyez-vous des éléments Freinet qui pourraient aider dans ce dispositif nouveau ?

En favorisant l’autonomie, l’expression des élèves mais aussi certaines formes d’individualisation (fichiers, plan de travail), la pédagogie Freinet peut apporter des réponses singulières. Ça peut être dans la relation aux élèves, aux collègues ou aux parents, dans le suivi des projets ou la recherche documentaire (BCD, internet). Surtout, je retiens une conception humaniste du métier faite d’optimisme, de proximité, de souplesse et de bienveillance avec un adulte qui cherche moins à enseigner qu’à faire apprendre.

Trois éléments essentiels selon vous pour réussir "Plus de maîtres que de classes" ?

Je vois surtout bien des manières d’échouer devant cette fausse évidence selon laquelle un maître en plus ce serait des problèmes en moins ! Tout d’abord, les collègues bénéficiaires doivent s’attendre à… travailler plus ! Discuter, s’accorder prend du temps et de l’énergie. Ensuite, on doit développer une vision innovante qui ne soit pas juste pour faire à deux ce que l’on fatigue de faire tout seul. Enfin, l’utilisation du maître en plus doit être évolutive. Les besoins ne seront pas les mêmes au fil du temps. Voilà d’ores et déjà trois conditions parmi d’autres pour espérer voir les élèves eux aussi bénéficier de cet apport humain.

Extrait du site des Cahiers pédagogiques : Plus de maîtres que de classes

Répondre à cet article