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Un dispositif expérimental visant à favoriser le retour vers une formation qualifiante de jeunes non diplômés en rupture scolaire a été évalué par le Céreq. L’absence d’impact sur les parcours mesuré par une méthode randomisée contraste avec la satisfaction des acteurs et des bénéficiaires ;
Au regard des moyens humains et financiers engagés, les résultats semblent maigres et acteurs et évaluateur pourraient être découragés. Le bilan de l’évaluation est pourtant loin d’être négatif. D’une part, l’évaluation a été l’occasion d’améliorer certaines connaissances. Alors que l’Éducation nationale estimait le nombre annuel de jeunes en rupture scolaire à environ 500 sur le bassin marseillais, la prise en compte des informations de la mission locale a permis d’en recenser plus du double.
Le croisement des données issues de la mission locale et de l’Éducation nationale a également montré que les jeunes étaient rarement repérés par les deux institutions, ce qui laisse penser qu’il existe en réalité un nombre plus important d’individus en rupture et qui n’ont pas été identifiés. D’autre part, l’évaluation par la méthode randomisée d’APIPAQ a montré que les objectifs recherchés en matière de retour en formation n’étaient pas atteints, allant ainsi à l’encontre du sentiment globalement positif des parties prenantes. Les acteurs de la prise en charge affichent leur satisfaction relative au fonctionnement des EAP et à la qualité de l’accompagnement réalisé. Les jeunes à qui l’on a proposé de participer à un EAP l’ont rejoint dans 9 cas sur 10, manifestant une forte acceptabilité du dispositif. L’adhésion a ensuite été élevée puisque 8 jeunes sur 10 pensent que l’EAP les a aidés à définir leur parcours.
Dans leur ensemble, les résultats de l’évaluation interrogent la pertinence d’une injonction générale à la rescolarisation faite pour des jeunes en rupture scolaire.
Extrait de espacedelapresse.com du 18.03.13 : Evaluer un dispositif de lutte contre la rupture scolaire