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Journée nationale de la "réussite éducative" (MEN et Ministère Ville) : comptes rendus des ateliers 1 (Persévérance scolaire), 3 (Bien-être à l’école), 7 (Pratiques artistiques)

18 mai 2013

Les ateliers 1 (persévérance scolaire) et 7 (pratiques artistiques) (comptes rendus des Cahiers pédagogiques)

 

Atelier 1 : persévérance scolaire

L’atelier 1, animé par notre ami Régis Guyon, abordait la question du décrochage sous l’angle de la « persévérance scolaire »

Les questions :
Comment passer d’une approche stigmatisante à un regard positif ?
Quelle deuxième chance au sein du système scolaire ?
Question du retour à l’école après le décrochage
Quelles médiations et coordination entre les acteurs d’un même territoire ?
Quelle articulation entre les actions de prévention et de médiation ?

Le concept de persévérance a été abordé : venu du Québec il met en avant l’idée de faire des efforts (sans tomber dans l’acharnement ou la souffrance) en étant accompagné et celle de continuité du parcours scolaire du jeune, tout en sachant qu’il n’y a pas de modèle de réussite scolaire. La prise en compte est globale. Par ailleurs l’accent est mis sur la prévention du décrochage.

Certaines causes de décrochage sont traités par la refondation de l’école :
Le problème de transparence de l’orientation
La rigidité du système (rythmes d’apprentissage par ex)
L’autoprotection du système qui exclut certains et les met en opposition avec l’école

Des préconisations
La nécessité de faire du jeune et de sa famille des acteurs à part entière du parcours scolaire
Offrir une réponse individuelle ou individualisée à chaque situation
Le constat est fait que le décrochage est multifactoriel donc la réponse doit être partenariale (l’éducation nationale n’est pas la seule responsable)
Les initiatives sont nombreuses il faut une cartographie et une mise en cohérence car il y a un manque de lisibilité

Des réflexions à mener
Penser le pilotage des dispositifs de prévention et de raccrochage
Reformer la formation des enseignants et des cadres
Mettre en place une formation pluridisciplinaire de tous les acteurs
Donner un cadrage national (des pistes, une orientation) affirmer une volonté forte de l’Etat
Tirer profit de l’existant (redynamiser les conseils de classe pour en faire une réelle instance de réflexion autour de l’orientation, travailler au rapprochement des équipes pédagogiques et de vie scolaire au sein même des établissements)

Oihandi Bordonaba, Anne-Marie-Sanchez

 

Même atelier, autre écho :

L’atelier intitulé « vers une nouvelle conception du décrochage scolaire : la persévérance scolaire » était présidé par Régis Guyon (CNDP, revue Diversité) et les intervenants étaient Claude Bisson-Vaivre (IGEN), Laurence Girard (Acsé), Frédéric Bourthoumieu (Anaré) et Guillaume Balas (président du groupe socialiste à la Région Ile-De-France).

Frédéric Bourthoumieu a rappelé la définition de la notion de persévérance scolaire : agir sur la poursuite par les jeunes d’un programme d’étude le plus longtemps possible jusqu’à l’obtention de la certification d’acquis en termes de connaissances et de compétences qui permette une insertion professionnelle qui assure la réalisation de soi. Cette notion implique qu’il n’y a pas de modèle de réussite unique.
Les intervenants sont revenus sur les facteurs de décrochages : l’insuffisance de la mixité sociale, l’orientation, les rigidités et la temporalité du système éducatif, les procédures d’évaluations qui restent trop sommatives, les volumes horaires et les programmes en vigueur, le recours encore trop fréquent à l’exclusion, les pratiques enseignantes, l’absentéisme, la précarité sociale… face à ces multiples facteur, l’intervention d’acteurs différents s’impose.

Les interventions étaient convergentes et sans langue de bois sur le fait que pour travailler à la persévérance scolaire, il faut que l’école accueille ses partenaires, s’allie avec eux, développe une culture de la bienveillance éducative. Pour cela il est nécessaire de penser en conséquence la formation des enseignants et des cadres de l’Education nationale.
Le consensus s’est aussi dégagé à la tribune sur l’intérêt d’une relance des dispositifs existants et de leur mise en cohérence : classes relais, micro-lycées, programmes de réussite éducative.

Monsieur Balas a présenté rapidement le plan d’action contre le décrochage scolaire que la région Île-de-France vient d’adopter. Pour lui l’école ne porte pas seule la responsabilité du décrochage. C’est la responsabilité de la société tout entière. En accord avec ce qu’ont exposé les autres intervenants et notamment les représentants de l’Etat il a malgré tout souligné que l’Etat et ses administrations déconcentrées ont parfois du mal à répondre aux propositions des collectivités en matière d’ouvertures de structures (type micro-lycée par exemple) et il s’interroge sur le devenir des PRE dans le cadre de la redéfinition des zones relevant de la politique de la ville.

Les interventions des participants ont concerné
les RASED,
le temps à redonner aux personnels de l’Education nationale (via la réduction des heures supplémentaires dans les dotations et la redéfinition des rythmes et programmes) pour qu’ils puissent travailler en cohérence avec les partenaires de l’école et en accompagnement plus efficace des élèves,
les modalités pour permettre à toutes les familles et leurs enfants qui en auraient besoin d’accéder à l’aide qui peut avoir lieu en dehors de l’école (accompagner au CMPP sur le temps professionnel des parents et scolaire de l’enfant n’est pas à la portée de tous même si ensuite l’action du CMPP est gratuite du point de vue des familles,
l’enjeu de la plus grande cohérence des exigences des cadres de l’Education nationale concernant les méthodes d’enseignement pour restaurer la confiance des familles dans l’école et diminuer la concurrence de fait entre établissements

Il n’y a pas eu d’engagement pris dans la journée sur des réponses à ces questions. Mais le ton et la teneur des débats de cet atelier m’ont rappelé les journées vécues il y a quelques temps dans le cadre des Assises nationales de l’Education ou de l’appel de Bobigny. Moi qui travaille dans un établissement où les seuls dispositifs qui trouvent grâce aux yeux de l’administration locale sont élitistes et bénéficient toujours aux mêmes élèves (ce qui n’est pas nécessairement à rejeter absolument dans un lycée qui recrute en ZEP) ça fait du bien de pouvoir réfléchir, y compris avec des cadres de l’Education nationale à ce que nous devons faire pour celles et ceux que notre système pyramidal a trop souvent tendance à laisser progressivement de côté.

Reste à savoir ce que deviendront toutes ces louables intentions dans les mois qui viennent, c’est le chantier d’une vraie refondation.
La clôture était plus paillette et people, la société d’hypercommunication et les protocoles républicains imposent leurs codes…
Catherine Nave-Bekhti

 

Atelier 7 : les pratiques artistiques

L’atelier 7 a réfléchi sur ce que les pratiques artistiques, culturelles et sportives apportent à la réussite individuelle et collective. Cette problématique a été traitée autour de trois axes.

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Jacques-Bertrand de Reboul, sous-préfet à la ville et à la cohésion sociale, Hauts-de Seine - Sylvie Freyermuth, Principale de collège, Nancy - Patrick Kanner, président CG du Nord - Vincent Maestracci, IGEN, enseignement et éducation artistique

Les vertus du collectif sont tout d’abord mises en évidence à travers l’exemple de l’orchestre d’un collège ÉCLAIR, Claude Le Lorrain, à Nancy. L’expérience montre un effet positif sur les résultats scolaires par le développement de compétences telles que la concentration, l’écoute, le respect. Par ailleurs cela apporte aux élèves et à leurs familles, la fierté de changer l’image de l’établissement. Quelques conditions pour une telle réussite : que le projet soit ambitieux : même s’il ne s’agit pas de former de futurs musiciens, on parle d’apprentissages et pas d’animation « ludique » ; d’autre part c’est un engagement fort via le projet d’établissement et l’ensemble de son volet culturel, qui se mobilise pour trouver les partenaires et les financements (Conseil général, Préfecture, entreprises).

Les pratiques artistiques, culturelles et sportives sont présentées par ailleurs comme un pas de côté : elles se déroulent ailleurs, les bons ne sont pas forcément les mêmes que dans les activités scolaires, ils sont avec d’autres enfants et d’autres adultes. Elles mettent en avant d’autres qualités (prise d’initiative, responsabilité, créativité, agilité, concentration), valorisent la singularité qui est souvent laissée de côté à l’école, dans les travaux de groupe.
Quelques questions sont demeurées en suspens : ce pas de côté peut-il être fait à l’école ? Si c’est à l’extérieur de l’école qu’on les développe, comment fait-on le lien, comment capitalise-t-on ?

Enfin le président de son Conseil Général du Nord a tenu à préciser que l’implication du département dans la prise en compte globale de l’enfant n’est pas un acte philanthropique : ce qui n’est pas investi dans l’éducation aujourd’hui, sera à payer dans la reconstruction sociale demain. Chaque minute, jour et nuit, dit-il, représente pour son département 1000€ au titre du « RSA-socle », soit au total un budget annuel supérieur à celui dont bénéficie le Ministère de la ville.

Quelques éléments me gênent, dans cet atelier, comme dans l’ensemble de la journée.
Tout d’abord le poids des symboles. Cette journée était un temps de mobilisation au service de ceux à l’encontre desquels le fonctionnement scolaire (et universitaire) traditionnel redouble l’impact de la sélection sociale. Or, la journée a été rythmée par la référence, parfois révérencieuse, aux « temples du savoir » dans lesquels nous nous trouvions, le grand amphithéâtre de la Sorbonne et Louis-le Grand.

Deuxième gêne : à plusieurs reprises, il a été dit qu’une clé de la politique de réussite éducative serait la désegmentation des actions. Or les discours n’ont eu de cesse de segmenter les acteurs. Séparation entre parents et enseignants, entre enseignants et associations partenaires, entre… Si on veut vraiment œuvrer à la réussite éducative, ces différences ne sont productives que si on accepte d’interroger ses propres pratiques à partir du regard des autres, si on s’interroge sur les complémentarités.

Dominique Seghetchian

Extrait de cahiers-pedagogiques.com du 16.05.13 : Faire réussir : les bonnes questions]

 

Atelier 3 : « Quelle place pour le bien-être à l’école ? » (compte rendu Education & Devenir)

-* Michel Lussaut, IFé, Cécile Blanchard, FCPE, Colette Gissot, adjointe au maire de Caen, Jérôme Carpentier, proviseur Créteil.
-* Rapprocher « Bien-être » et Ecole pourrait apparaître comme une provocation ! Le proviseur a admis que ce n’était pas une priorité évidente pour une équipe de direction soumise aux contraintes de la DGH, des emplois du temps, du Bac et des autres examens… Cependant, le projet d’établissement peut être une opportunité pour développer une politique du « bien-être », de l’estime et de la confiance, de « l’accueillance » (Québec) et de la citoyenneté.
-* Débat riche et très bien conduit par Michel Lussaut. Il y a bien eu quelques tentatives d’autojustification, vite remisées dans un « sac à malices » face à la réalité de la situation. Il est clair que cette préoccupation devrait structurer fortement les PEL, les projets d’école et d’établissement. Enfin, elle pose la question de la gouvernance globale du système et des hommes qui y travaillent ; si les personnels perçoivent du « bien-être » dans l’exercice de leur métier ils seront d’autant plus disposés à mettre en œuvre une politique de « bien-être » en direction des élèves. Le plaisir est un puissant facteur de réussite. Il faut donc cesser d’infantiliser les acteurs du système, réformer les corps « d’inspection », redéfinir le rôle des services et des cadres de la pyramide. Ce pourrait-être une idée pour la Refondation, la vraie ! Pas cet « ersatz » qui risque fort de se traduire par un traitement cosmétique des travers du système.

Extrait de educationetdevenir.fr du 16.05.13 : la journée de la réussite éducative vue par Gérard Moreaur

 

Voir aussi
Une convention EN / Ville établira une meilleure cohérence entre les dispositifs de réussite éducative (ACSE et collectivités) et les actions de droit commun du MEN (discours d’ouverture de la journée nationale)

Journée nationale de la réussite éducative : les annonces du discours de clôture de George Pau-Langevin

Journée nationale de la réussite éducative (MEN et Ministère de la Ville, 15 mai 2013) : les tables rondes

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