> Taille des classes (principalement en EP) > Taille des classes (Positions) > Que penser des petits effectifs en CP dans une ZEP d’Amiens ? (Fenêtre sur (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Que penser des petits effectifs en CP dans une ZEP d’Amiens ? (Fenêtre sur cours)

5 septembre 2005

Extrait de « Fenêtres sur cours » n°272 du 04.09.05 : Métier

Les enseignants de l’école primaire Etouvie B dans une ZEP d’Amiens jugent positivement les dispositifs de réduction des effectifs en CP : ils sont très bénéfiques pour leurs élèves.

Dans un quartier très défavorisé de la ZEP à Amiens, l’école primaire Etouvie B voisine 3 autres groupes scolaires. Un projet de restructuration du quartier peine à voir le jour et il faut souvent se battre pour offrir aux élèves qui vivent dans des conditions déjà difficiles un cadre de travail correct. Les liens avec les services sociaux fonctionnent mais « dans nos quartiers il y a une tendance à banaliser certains faits qui ne relève pas de la maltraitance directe : on constate une certaine carence éducative, mais il y a des situations plus urgentes », regrette Jean-Bernard Garesse, directeur de l’école.

C’est pourquoi les écoles du quartier ont saisi, à la rentrée 2002, l’opportunité de l’expérimentation des CP à 10. De septembre 2002 à juin 2004, l’école d’Etouvie B a bénéficié de 3 classes de CP (sur les 7 mises en place dans l’académie) avec un véritable engagement au niveau de la circonscription. Cependant toute l’expérimentation s’est faite à moyens constants : le demi-poste de maître surnuméraire pour les cycles 2 et 3 a été réquisitionné, le cycle 3 a des effectifs plus lourds.
L’évaluation de l’expérimentation a mis en évidence une meilleure progression que celle des CP témoins du dispositif, particulièrement lorsqu’il y a des assistants d’éducation ou des maîtres surnuméraires. « Mais chaque école fait un peu à sa façon selon sa situation, ses effectifs...d’où une grande diversité. De plus les éléments statistiques portent sur de trop petits nombres et il faut voir d’où partent les gamins ! » nuance J-B Garesse, également membre du groupe de pilotage du Plan de lutte contre l’illettrisme. Cette année l’expérimentation ayant pris fin en juin 2004, le poste du 3ème CP s’est transformé à nouveau en poste d’enseignant surnuméraire. L’école a choisi d’organiser tous les matins 3 groupes de 10 CP. Les après-midi, les classes de CP sont organisées en ateliers. D’une manière générale les enseignants sont satisfaits, l’équipe est stable et le travail du maître surnuméraire, enseignant expérimenté, est central dans le projet. l’oral ». « Beaucoup de mots sont déformés et les élèves se comprennent souvent dans une langue qui n’est pas le français. Par exemple certains enfants ne font plus entendre le féminin à l’oral ».

L’enseignant est aussi beaucoup moins en situation frontale et il favorise les interactions. Les avantages du petit groupe sont indéniables aussi bien pour les meilleurs qu’on isolait trop rapidement dans du travail individualisé que pour les plus en difficultés qui sont mieux pris en charge par le groupe. L’organisation assez complexe repose sur un important travail en équipe pédagogique avec des réunions à midi et le samedi matin : les élèves sont alors pris en charge par le directeur et un enseignant de Tice. Cette façon de travailler n’est pas facile mais « un vrai travail en équipe doit permettre de gagner du temps, de se soulager d’autres tâches ».

Michelle Frémont

Répondre à cet article