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"Je hais les pédagogues", par Pascal Bouchard, éditions Fabert (août 2013)

28 août 2013

Note du Quotidien des ZEP du 01.09.13 : Une erreur dans le découpage des différents extraits rendait leur compréhension difficile. Voici la notice corrigée

 

Je hais les pédagogues
Pascal Bouchard
Pascal Bouchard, agrégé de lettres [et responsable du site Tout Educ, ndlr], propose ici une réflexion incisive sur le système pédagogique actuel et surtout, sur ses acteurs français.
Prix public : 9,00 €

Présentation éditeur
Le processus de refondation provoque des bouleversements profonds, que le corps enseignant avait, pour partie, anticipés, et dont la nécessité est, plus ou moins, admise. Il est pourtant profondément divisé, depuis 30 ans au moins, entre réformistes et partisans de la tradition, entre " pédagogues " et " Républicains ". L’opposition est très artificielle. Le camp des pédagogues n’existe pas. Quant aux " Républicains ", leurs textes, même ceux de leurs meilleurs représentants, sont mal renseignés et mal argumentés. Ils ont pourtant trouvé hier, des oreilles attentives parmi les enseignants, et plus généralement, parmi les intellectuels.
Comment une ligne de fracture fictive finit-elle par structurer les débats ? De quoi ces textes sont-ils révélateurs ? Pourquoi une telle réception alors que leur faiblesse est manifeste ? À quelles conceptions ontologiques de la relation de l’individu au savoir et à l’autorité, renvoient-ils ? Que nous disent-ils de la nature profonde de la relation pédagogique et de sa fragilité ?
Et surtout, cette opposition, pour l’instant sourde, peut-elle demain embraser notre système scolaire, dresser les uns contre les autres, et bloquer toute évolution ?

Extrait de fabert.com Je hais les pédagogues

 

L’analyse de Claude Lelièvre
La première surprise de ce livre [...] est que Pascal Bouchard s’en prend d’abord aux...’’anti-pédagogues’’, en faisant une galerie de portraits que d’aucuns trouveront caricaturaux (mais on dit que les caricatures peuvent être plus ’’vraies’’ que ’’nature’’, même si elles sont ’’injustes’’). Quelle est la ’’vérité’’ qui se dégage du défilé des nombreux protagonistes mis en scène par Pascal Bouchard (Natacha Polony, Jean-Paul Brighelli, Charles Coutel, Jean-Robert Pitte, Sophie Coignard, Natahalie Bulle, Alain Finkielkraut, Jacques Muglioni) ?

Elle apparaît indissolublement liée à un déni des réalités complexes des processus éducatifs [...] car ils se situent avant tout dans l’idéal, dans la défense et illustration d’un idéal culturel (qui a un certain écho en raison de la ’’crise de la culture’’.

[...] La seconde surprise (outre le choix des deux figures emblématiques mises en cause, à savoir Philippe Meirieu mais aussi le sociologue François Dubet) réside dans le principal reproche que Pascal Bouchard fait aux ’’pédagogues’’ (ou plutôt aux ’’démocrates pédagogues’’) :« ils s’imaginent qu’il suffit d’avoir raison pour avoir raison ». [...] "Ces deux-là , comme la plupart de leurs amis qui sont aussi les miens, n’ont rien compris. Ils sont de ces gens qui s’imaginent qu’il suffit d’avoir raison pour avoir raison. On ne démontre pas à un croyant que Jésus n’a pas pu marcher sur les eaux en lui expliquant le principe d’Archimède […]. Partir du principe que l’Ecole est faite pour que les élèves travaillent, réussissent et que les savoirs participent de leur éducation, de leur transformation, c’est s’obliger à raisonner en fonction des élèves tels qu’ils sont, c’est entrer dans un principe de négociation avec le réel, ce que leurs adversaires ne supportent pas pour toutes les raison de nature ’’métaphysique’’ que j’ai exposées » (p.59).

On ne peut donc rien attendre d’une réitération d’une guerre ouverte entre ’’républicains anti-pédagogues’’ et ’’démocrates pédagogues’’. Mais ses braises sont toujours là, prêtes pour un nouvel embrasement toujours possible.

Le mieux, pour Pascal Bouchard, est d’instituer un nouveau type d’espace de discussion et de décision susceptible de déplacer cet affrontement sans fin (dans tous les sens ) et de contribuer à transformer effectivement le système éducatif. D’où, dans un chapitre intitulé « Pour une autre organisation administrative et démocratique », deux propositions qu’il développe et justifie longuement : la création d’ ’’établissements publics de bassin’’, assortis de ’’ conseils économiques, sociaux et environnementaux’’ : « cette double solution permettrait un dialogue équilibré entre l’école et la société, sans que l’un prenne le pas sur l’autre, et sans bloquer les nécessaires adaptations aux évolutions du temps »(p. 104).

A lire et à méditer.

Extrait de mediapart.fr du 23.08.13 Je hais les pédagogues

 

La présentation par Tout Educ

"L’école pourra-t-elle éviter une nouvelle guerre de religion ?" interroge le sous-titre de l’ouvrage "Je hais les pédagogues". Son auteur, Pascal Bouchard, ancien enseignant et producteur à France-Culture, co-fondateur d’une agence de presse spécialisée dans les questions d’éducation, dirige aujourd’hui le site ToutEduc.

Pour lui, la violence des débats sur l’école égale parfois celle qui prévalait avant la Saint-Barthélémy, et il interpelle tous ceux "qui s’imaginent détenir la vérité". Il commence par les pédagogues, qui, dit-il, ne comprennent rien à l’hostilité qu’ils suscitent, qui évitent même de s’interroger sur les causes profondes des attaques qu’ils subissent. Pascal Bouchard espère qu’ils n’y verront pas une dangereuse collusion avec leurs adversaires, alors qu’il se considère comme l’un des leurs. Mais ce livre, pense-t-il, déplaira plus encore aux anti-pédagogues, dont il dénonce le manque de sérieux, y compris de ceux qui se réclament de la philosophie ou de la recherche scientifique, et parce qu’il fait le travail théorique qu’ils n’ont pas entrepris. Car cette querelle révèle, considère-t-il, les fondements anthropologiques de notre école, et du métier d’enseignant. Depuis quelques années, des évolutions profondes, souterraines, sont en cours, et semblent renvoyer au passé les vieux antagonismes. Le parti de la réforme a une fenêtre d’opportunité, et bénéficie d’un relatif et fragile consensus. Mais pourra-t-il en tirer parti ? Et à quelles conditions ?

Ce livre ouvre des pistes de réflexion en ce sens. La première porte sur notre système scolaire, et la seconde amorce une révolution démocratique. Si ’école est au fondement de notre société, en même temps qu’elle en est le reflet et qu’elle en est le fruit, on ne peut la "refonder" sans remettre en cause notre système politique...

"Je hais les pédagogues", Pascal Bouchard, Editions Fabert, 116 p., 9 euros, en librairie le 29 août

Extrait de touteduc.fr du 27.08.13 : Ouvrage : une autre organisation du système scolaire et plus de démocratie pour refonder l’école (Pascal Bouchard)

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