La question des moyens

"Rapport" de l’INSEE : la CGT défend les ZEP

20 septembre 2005

Voir sur ce sujet l’important article "Faut-il supprimer les ZEP ?"

Extrait de "Grasse à gauche" du 19.09.05 : S’en prendre aux ZEP, c’est se tromper de cible !

Communiqué de presse du Sden-Cgt

Les Zones d’Education Prioritaires viennent de faire l’objet d’un rapport de l’Insee dont la presse s’est largement fait l’écho. Cette enquête statistique pourrait être utile si n’en étaient pas tirées des conclusions pour le moins hâtives. Il ressortirait de cette enquête que les ZEP n’auraient pas réduit les écarts entre les élèves de ZEP et les autres en 24 ans. Quand l’on sait l’écart grandissant, sur le plan des conditions de vie, sur le plan social et culturel, entre les quartiers populaires rongés par le chômage de masse et la pauvreté d’une part, et les autres quartiers d’autre part, le fait de ne pas reproduire l’agrandissement de cet écart sur le plan scolaire n’est certes pas suffisant, mais montre bien que les ZEP ont largement " limité la casse ".

Pour le Sden-Cgt, faire croire que l’Ecole à elle seule pourrait résoudre l’ensemble des problèmes sociaux ou réduire la fracture sociale relève du mensonge et de la manipulation. Les politiques d’urbanisme, les politiques sociales, les politiques de l’emploi menées depuis de nombreuses années sont à l’origine* *des inégalités sociales et spatiales et des écarts grandissants qui en découlent. Pour l’essentiel, ce sont ces politiques qui empêchent les ZEP de donner leur pleine mesure et de réduire davantage l’échec scolaire des enfants et des jeunes issus des milieux populaires. Le manque de courage par rapport à la sectorisation des élu-e-s locaux et nationaux mais aussi du Ministère de l’Education Nationale est aussi à l’origine de la " ghettoïsation " grandissante de nombre d’établissements en ZEP.

Le rapport de l’Insee démontre aussi, mais cela n’est pas mis en valeur par les médias, que les moyens réels ne sont pas donnés aux ZEP pour réussir : l’écart du coût d’un élève scolarisé en ZEP et un autre élève n’est que de 8%. La moyenne par classe des collèges en ZEP est de 22 contre 24 dans les autres collèges, ce qui est dérisoire lorsque l’on sait que le rapport (Catégories SocioProfessionnelles, difficultés scolaires...) entre le collège le plus favorisé du département des AM et le plus défavorisé est de près de 1 à 4 ! Le Sden-Cgt réaffirme son attachement à la politique des ZEP, salue les personnels qui dans des conditions de plus en plus dégradées et avec un soutien de moins en moins affirmé de leur hiérarchie, continuent à se mobiliser pour que les enfants qui leur sont confiés puissent réussir et croire en leur avenir.

Le Sden-Cgt exige la mise en place d’une véritable politique éducative et culturelle pour les quartiers défavorisés. Cette politique ne saurait être déconnectée de choix économiques et sociaux qui devraient être menés au service du plus grand nombre et pas des intérêts économiques des milieux financiers et des actionnaires.
Le Sden-Cgt revendique que de réels moyens soient mis à la disposition des établissements scolaires de ZEP, et que soient associés au pilotage des ZEP les personnels et les usagers du service public d’Education.

Note de l’OZP : Voir la position du syndicat lycéen, la FIDL sur l’INSEE et les ZEP

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