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Le coordonnateur de ZEP : NOTE DE TRAVAIL OZP pour le ministère de l’Éducation nationale (février 1998)

1998

Association Observatoire des Zones Prioritaires
2O, rue Henri Barbusse
92230 GENNEVILLIERS

04.02.98.

Note de travail pour le ministère de l’Éducation nationale sur la fonction de coordonnateur de ZEP

Pour établir cette note de travail, l’Observatoire des zones prioritaires a d’abord mis au point, en novembre 1997, un texte général faisant le point sur la fonction de coordonnateur de ZEP, reprenant la courte histoire de ce nouveau métier, évoquant la diversité des tâches à accomplir et recensant les difficultés comme les aspects positifs.

Ce premier texte a été suivi d’une réunion de travail, le 3 décembre, de 8 coordonnateurs de ZEP adhérents de l’OZP qui l’ont amendé sur différents points et y ont ajouté un chapitre sur leur devenir professionnel.

Cette seconde version a été envoyée aux 200 correspondants de l’OZP à travers la France (mais majoritairement en région Ile-de-France).
Un questionnaire y était joint de façon à savoir de quelles catégories de ZEP émanaient les réponses.

Parallèlement, l’OZP organisait le 14 janvier 1998 une réunion publique à Paris pour discuter de la fonction de coordonnateur. Une quarantaine de personnes y ont participé, enrichissant ainsi la réflexion collective.

Un dépouillement des 25 réponses écrites reçues a été mené par deux membres du bureau de l’OZP : on constate que ce sont principalement les coordonnateurs de ZEP de province qui y ont répondu, ceux d’Ile-de-France ayant eu la possibilité de venir à la réunion publique.

A partir des réflexions de décembre, de janvier et des réponses écrites, un projet de texte a été établi et soumis au Conseil d’administration du 4 février. C’est le résultat des débats de cette dernière séance qui est présenté ci-dessous.

Les positions et propositions décrites ici ne sont en rien le résultat d’une consultation nationale des coordonnateurs de ZEP : bien qu’une soixantaine de coordonnateurs ait été amenée à donner son avis, le nombre n’est pas représentatif et l’OZP a gardé toute sa responsabilité dans le choix des propositions.

Enfin, l’OZP s’est placé uniquement du point de vue du bon fonctionnement du dispositif prioritaire : un point de vue syndical devrait compléter utilement celui présenté ci-dessous.

Le coordonnateur de ZEP

A. Des situations extrêmement variées, des textes rarement appliqués.

L’observation de la situation des coordonnateurs de ZEP en 97-98 montre une variété extrême : de l’absence de coordonnateur, ou sa réduction à une attribution de titre sans contenu, jusqu’à des professionnels compétents, indispensables au fonctionnement de la ZEP, ayant fait émerger un nouveau métier... tout se trouve en France à ce jour.

Les circulaires de février 90 et décembre 92, pour ce qui concerne la fonction de coordonnateur, ayant montré leur utilité lorsqu’elles étaient respectées, c’est d’abord à leur application sur tout le territoire que l’on pense.

B. Trois exigences fondamentales.

 Le rapport Moisan-Simon a pointé et développé la première exigence : la cohérence et la compétence du tandem responsable / coordonnateur. Compétence, stabilité, confiance réciproque, choix raisonné des nominations, définition claire des rôles... aussi bien de l’un que de l’autre.

 Seconde exigence, la clarté de la fonction du coordonnateur dans le dispositif prioritaire et celle de sa mission pour l’élaboration, la conduite et l’évaluation régulatrice du projet de zone, ou du futur contrat de réussite : des lettres de mission doivent être adressées à chacun ainsi qu’un cahier des charges.

 Enfin, la rupture de l’isolement actuellement constaté et déploré : d’abord par des rencontres régulières entre coordonnateurs d’un même département, mais aussi grâce à une part active prise dans un réseau reliant autour de centres de ressources les différents acteurs des ZEP, leurs organismes de formation et leurs partenaires.

C. Des moyens à confirmer, à développer ou à créer ; des règlements à modifier.

La variété des situations étant grande, il est nécessaire de doter certaines ZEP des moyens des plus élémentaires dont elles sont dépourvues. Dans d’autres, il faut les développer. Enfin, pour certaines, la question des moyens ne se pose pas, si ce n’est dans leur ajustement permanent, par exemple avec l’introduction d’internet.

Sur le plan matériel, de nombreux coordonnateurs ne disposent d’aucune possibilité de secrétariat, voire même d’accès facile au téléphone. Beaucoup de coordonnateurs ne peuvent être remboursés de leur déplacements et bien d’autres questions de cet ordre restent à régler. Il convient donc de changer la réglementation actuelle, selon laquelle le conseil de zone pourvoit aux besoins, ce qui semble impossible à mettre en œuvre.

Le mode de financement des ZEP, par ailleurs, préoccupe directement les coordonnateurs de ZEP puisqu’il les amène, tout au long de l’année, à gérer de façon contraire à la comptabilité du Service public les sommes disponibles. Une note détaillée a été établie par l’OZP en 1997 : on en trouvera une copie ci-jointe.

Enfin, il faut sortir de l’apprentissage sur le tas : s’il était inévitable au démarrage du dispositif ZEP, il est maintenant absurde que les nouveaux coordonnateurs ne trouvent jamais, ou presque, de formation à ce métier nouveau mais connu et objet possible d’information, de formation, d’accompagnement, d’animation et de soutien : tuilage de fonctions, stages d’accueil, stages de spécialités, informations partenariales, rencontres formatives entre pairs... Les expériences, bien que limitées en nombre, ont montré leur utilité.

D. Une fonction à gérer institutionnellement.

Le mode de recrutement, le tuilage (présence simultanée sur le poste de celui qui va partir et de celui qui arrive), la prise de fonction, l’exercice de la fonction et de la mission, les débouchés professionnels pour la suite de la carrière, doivent être gérés, alors qu’ils sont ignorés couramment de l’administration. Les CAPD, CAPA et CAPN pourraient examiner les questions posées.

Le recrutement pourrait être lié à la durée du contrat de réussite, que ce soit pour le coordonnateur ou pour le responsable de la ZEP : des expérimentations pourraient être engagées en ce sens.

Les débouchés professionnels doivent être l’objet d’une réflexion par le pilotage national : des pistes sont développées dans le texte joint. En tout état de cause, il s’agit d’abord d’une bonne gestion des ressources humaines. Si une partie des anciens coordonnateurs reprendra naturellement une classe et qu’une autre deviendra IEN ou chef d’établissement, il reste une troisième partie dont les compétences doivent être reconnues et utilisées, ces compétences (gestion, animation, montage et suivi de dossiers, partenariat, liaisons interdegrés...) étant nécessaires à l’évolution du système éducatif.

E. La recherche et les centres de ressources, enfin.

On pourra s’étonner de voir cette note se terminer par deux domaines qui sembleront annexes pour les coordonnateurs de ZEP. Pourtant, leur fonction les amène d’une part à assurer le transfert des résultats de la recherche pédagogique, d’autre part à se trouver interfaces entre les centres de ressources et les acteurs de leur zone.

Le développement de la recherche pédagogique dans les domaines qui intéressent les élèves de ZEP et celui du réseau des centres de ressources, concernent donc au premier chef les coordonnateurs : sans eux, ces progrès resteront inutilisés.

Dans l’évolution générale du Service public de l’Éducation nationale pour s’adapter aux réalités variées que présentent les élèves, les coordonnateurs, ignorés souvent, méprisés quelques fois, promus à nouveau, comme dans le rapport Moisan - Simon, constituent un groupe réduit à quelques cinq ou six cents personnes. Mais ils exercent un métier nouveau et essentiel. Ils attendent beaucoup de la relance en cours.

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