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La refondation de l’éducation prioritaire, une "urgence" pour la FSU

12 décembre 2013

Bernadette Groison : "Il y a urgence à réfor­mer l’éducation prio­ri­taire, la refon­da­tion de l’école doit pas­ser par là", a affirmé ce mer­credi matin Bernadette Groison, secré­taire géné­rale de la FSU. Quelque 1.750 per­son­nels de l’Education natio­nale, dont une majo­rité d’enseignants, ont répondu à une enquête de la FSU sur l’éducation prio­ri­taire.

Les deux prin­ci­paux constats de cette étude : deux répon­dants sur trois (69,65%) jugent que leurs condi­tions de tra­vail ne sont pas satis­fai­santes, et près de trois sur quatre (73,46%) estiment que les effec­tifs par classe sont trop lourds.

"Dans leur ensemble, les per­son­nels consi­dèrent qu’ils n’ont pas la pos­si­bi­lité de diver­si­fier leurs pra­tiques pro­fes­sion­nelles", pré­cise Bernadette Groison, et les son­dés regrettent notam­ment de ne pas tra­vailler davan­tage avec de petits groupes d’élèves, en co-intervention, ou en équipe.

Fin du dis­po­si­tif Eclair
La réduc­tion des effec­tifs par classe est consi­dé­rée par les per­son­nels comme la mesure prio­ri­taire pour amé­lio­rer la réus­site des élèves, sui­vie de plus de temps "pour une réflexion péda­go­gique col­lec­tive". Pour rendre les établis­se­ments en zone d’éducation prio­ri­taire plus attrac­tifs, ils reven­diquent en prio­rité "l’amélioration des condi­tions d’enseignement" et "plus de temps dégagé pour le tra­vail en équipe". Ils demandent en outre à l’institution d’accorder davan­tage de sou­tien aux équipes et aux per­son­nels, et de garan­tir la péren­nité des dis­po­si­tifs et des moyens engagés.

La FSU reven­dique la fin du dis­po­si­tif Eclair, "qui ne marche pas bien et qui est rejeté aujourd’hui par les per­son­nels", et du pro­fi­lage des postes. Elle demande par ailleurs que la carte sco­laire soit repen­sée. La liste des établis­se­ments en zone d’éducation prio­ri­taire doit deve­nir "évolu­tive", mais sans "sor­tie bru­tale" du dis­po­si­tif des établis­se­ments qui amé­lio­re­raient leurs résultats.

Observatoire de la for­ma­tion des enseignants
Bernadette Groison a annoncé que la FSU mène­rait une autre étude sur un sujet cru­cial pour beau­coup d’enseignants, celui de leur for­ma­tion. La fédé­ra­tion syn­di­cale va ins­tal­ler début jan­vier 2014 un Observatoire de la for­ma­tion des ensei­gnants, qui ana­ly­sera "ce qui se passe dans chaque ESPE" et col­lec­tera des retours "des for­ma­teurs et des étudiants".

Bernadette Groison craint que le ministre de l’Education natio­nale Vincent Peillon ne prenne pas de mesures assez éner­giques cette année, alors qu’elle observe "des uni­ver­si­tés en dif­fi­culté sur la mise en place des maquettes de for­ma­tion" et de nom­breuses incer­ti­tudes liées aux recru­te­ments, aux concours, aux condi­tions d’études et au sta­tut de la recherche dans la for­ma­tion ini­tiale et continue.

"Nous ne vou­lons pas attendre", déclare Bernadette Groison, qui annonce un pre­mier point en avril pro­chain sur les dys­fonc­tion­ne­ments observés.

Extrait de vousnousils.fr du 11.12.13 : La refondation de l’éducation prioritaire : une urgence oiur la FSU

 

Comment diminuer le nombre d’élèves par classe ?
Pour les enseignants, la mesure la plus évidente pour améliorer le niveau des élèves de l’éducation prioritaire c’est diminuer les effectifs élèves. Cette opinion des enseignants a été confirmée il y a quelques années par deux économistes, Piketty et Valdenaire qui ont pu calculer que ramener à 15 élèves par classe les effectifs aurait un effet important sur la réussite éducative. Une autre mesure est défendue par les enseignants : il faut pouvoir travailler en équipe enseignante et équipe élargie. Ca pose indirectement la question de la stabilité des enseignants qui est l’autre grand problème de l’enseignement prioritaire.

Oui mais comment faire ? Piketty et Valdenaire proposaient d’augmenter les effectifs dans les beaux quartiers pour pouvoir les baisser en zep. Pour la FSU la situation est déjà tellement dégradée partout que la solution réside dans l’embauche de nouveaux enseignants. "On se félicite des 60 000 postes", explique B Groison. "Et du choix de rétablir la formation des enseignants. C’est une bonne chose mais les nouveaux postes vont là alors qu’on en a besoin pour l’enseignement prioritaire. Au regard des besoins il faut davantage de postes. " "Il faut augmenter les poste smis aux concours pour apporter un sang neuf", estime Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes. "Or les concours 2014 ne permettront que le remplacement des départs en retraite". Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp, prend en exemple les enseignants surnuméraires du "plus de maitres que de classes". 900 ont été installés en 2012.Ils ne sont que 300 en 2013. C’est donc le plafond des 60 000 postes promis par F Hollande que la Fsu entend faire exploser.

Comment stabiliser les équipes ?
L’autre sujet c’est la stabilité des équipes. La Fsu veut qu’il y ait une amélioration des conditions de travail, de la formation continue et des bonifications d’ancienneté. La pondération d’1,1 heure pour 1h de cours, proposée par V Peillon, lui semble une bonne chose. Le Snuipp voudrait être certain que ce sera aussi valable pour le primaire.

Mais c’est poser aussi la question de la carte de l’enseignement prioritaire. Le syndicat veut mettre un terme au réseau Eclair dont "les fondements sont rejetés par les personnels". V Peillon voudrait regrouper l’action publique que un nombre réduit d’établissements, probablement 300 collèges et les écoles qui leur sont rattachées. La FSU est favorable à une carte évolutive, incluant les lycées et L.P. Quant aux sorties du dispositif, la Fsu souhaite que l’on maintienne les avantages du personnel (la prime par exemple) jusqu’à leur départ de l’établissement. [...]

Extrait de cafepedagogique.net du 12.12.13 : La FSU et l’enseignement prioritaire : La mobilisation n’est pas la guerre

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