> Dédoublement, PDMQDC (1er degré) > Dédoublement, PDMQDC (Actions/Situations locales et acad.) > B* Activités croisées et co-intervention maths – français en Aide (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

B* Activités croisées et co-intervention maths – français en Aide Personnalisée au collège ECLAIR Jules Romains de Nice

6 août 2014

Activités croisées math – français en Aide Personnalisée

Réunion : professeurs référents – Fréjus, nov 2013.
Rodrigue Maville, Emmanuelle Ham.

- Pourquoi avoir choisi un temps de co-intervention (math français en Aide Personnalisée) pour mener des activités transdisciplinaires ?

Le langage mathématique a la particularité d’utiliser des mots de vocabulaire courant dans un sens spécifique (croissant, produit, valeurs...) et nécessite l’apprentissage d’un code.
D’un point de vue théorique, le français a donc sa place dans un cours de mathématiques. On conçoit donc la grande difficulté que peuvent rencontrer des élèves de collège face aux énoncés mathématiques. On entrevoit aussi les situations de décrochage auxquelles cette difficulté de langage peut conduire.

- Les palliatifs disciplinaires.

Les enseignants de mathématiques perçoivent très bien cette difficulté. Certains hésitent à la traiter pensant empiéter sur le territoire du professeur de français, d’autres tentent de pallier le problème en expliquant le sens d’un mot dans sa polysémie ou de réduire la part de langage au profit de schémas. Ces solutions sont des palliatifs insuffisants car ils ne traitent la difficulté que de manière ponctuelle et écartent le problème du langage. Or, les textes mathématiques (énoncés de problèmes ou de programme de construction) sont bâtis à partir du langage et il faut s’y confronter.
La co-intervention peut souvent être une solution au décloisonnement des disciplines, afin qu’il y ait la possibilité d’en (re)découvrir une, puis de devenir plus « expert » par la pratique et l’avancement dans la théorie. L’altérité permet de mieux préciser et de voir ce qui fonde la spécificité de chacun, sa pratique et son mode de fonctionnement.

- Des pratiques de « fond ».

En fait, il faut traiter le problème dans sa double dimension : en français et en mathématiques. La co-intervention, lorsqu’elle est possible, est une prise de conscience tant pour les élèves que pour les enseignants. L’objectif premier de ces pratiques est de limiter (voire supprimer) les difficultés de langage qui nuisent à la compréhension des consignes mathématiques. L’objectif sur le long terme est d’éviter des situations de blocage qui conduisent aux situations d’illettrisme. La co-intervention permet une prise en charge collective des connaissances et donc un travail sur le débat, la contradiction, le questionnement. L’élève est mis plus volontiers en situation d’exploration, de recherche et de confrontation. La notion d’effort à fournir réapparaît.

(Art. La formation de compétence langagières en interdisciplinarité math / français – GUERIN MARMIGERE et NIEDZWIEDZ, collège Vauban, Maubeuge – 2011 / 2012)

- Public concerné.
Une classe de 6ème, pendant une période, en l’AP (1h30 / semaine)

- Diagnostic / observations ayant généré le projet.
Lecture (compréhension) non acquise par tous à l’arrivée en 6ème ( =difficulté pour le prof. de maths qui dépasse son champ d’intervention).

- Difficultés des élèves les plus faibles (dont PPRE) :

Incompréhension des consignes car ne maîtrisent pas :
• le vocabulaire (parfois différent en math / français)
• la syntaxe
• le déroulement du schéma narratif d’un texte (conte, énoncé)

- Difficultés de tous (même des meilleurs) :
Mauvaise analyse de l’énoncé car :
 ne pratiquent qu’une sorte de lecture : parcourir des yeux le texte une fois sans retour en arrière.

- Objectifs du projet :

• Objectifs généraux.
◦ Travail de la maîtrise de la langue, hors cours de français (lire, dire, écrire).
◦ Consolider les compétences « lire seul et comprendre un énoncé, une consigne » « répondre à une question par une phrase complète » (socle commun, compétence 1, palier 2).
◦ En réf. aux textes officiels (socle commun) : insister sur la nécessité de « donner du sens à la culture scolaire fondamentale, en se plaçant du point de vue de l’élève et en construisant les ponts indispensables entre les disciplines (…) ».
◦ Croiser les disciplines, travailler différemment pour réactiver la motivation.

• Objectifs de séquences / séances.

◦ 1) Analyse de l’énoncé.
Ex : relire un énoncé pour y trouver des informations (obligation à relire par un système de questions) dans différents types de textes : narratif, tableau, plan, diagramme, schéma, étiquette, image, carte routière, recette,… - distinguer énoncé et questions : relier énoncé et questions, compléter les énoncés, trouver informations utiles et inutiles, problèmes sans consignes (à inventer), trier des questions en fonction de critères (questions auxquelles l’énoncé permet / ne permet pas de répondre, celles qui nécessitent un calcul),…

◦ 2) Déroulement « narratif » : parallèle énoncé et texte littéraire.
Ex : texte puzzle à reconstituer – reconstitution conte et énoncé.

◦ 3) Syntaxe.
Ex : sens des connecteurs (conjonctions de coordination, prépositions) – types de phrases : négation, déplacement de la négation ; transfo. phrases interrogatives en phrases injonctives ; écriture de phrases réponses à partir des mots exacts des questions.

◦ 4) Vocabulaire.
Ex : transformer certains termes mathématiques par des synonymes - relier étiquettes ayant le même sens – différents sens du mot point – remplacer et et ou par des synonymes.

- Description du projet, moyens.

• Utilisation du temps d’AP (1h30 / semaine, partagée en 3 créneaux de 30 minutes).
• Présence simultanée de 2 prof. référents math et français.
• Classe partagée en 3 groupes homogènes de 7 élèves (prise en charge des deux groupes les plus en difficulté par les prof. réf.).

- Evaluation du projet, bilans.
A venir…

◦ Activités déjà menées l’an passé (co-intervention prof. réf. français et prof. math).
◦ Elèves investis, bons résultats pour certains élèves plutôt démotivés d’ordinaire.

- Remédiations, évaluation, améliorations envisagées ou souhaitées cette année.

◦ Augmentation du temps consacré (30min / semaine l’an passé : nettement insuffisant) : y consacrer les 3 créneaux d’AP hebdomadaires pendant une période.
◦ Il serait intéressant de poursuivre cela en cours (pas qu’en AP).
◦ Structuration des activités selon les objectifs.
◦ Groupes de niveaux mieux définis  activités différenciées.

Exemples d’activités.
1) Analyse de l’énoncé.
Ex : distinguer énoncé et questions : relier énoncé et questions, compléter les énoncés, trier des questions en fonction de critères (questions auxquelles l’énoncé permet / ne permet pas de répondre, celles qui nécessitent un calcul),…

Extrait du site du CAREP de l’académie de Nice : Activités croisées math – français en Aide Personnalisée, J. Romains

Répondre à cet article