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Une étude de la DARES ( ministère du Travail) sur les Ecoles de la deuxième chance

4 septembre 2014

En France, une quarantaine d’écoles de la 2e chance (E2C), réparties sur une centaine de sites, proposent un accompagnement global pour favoriser l’insertion sociale et professionnelle des jeunes sortis sans diplôme du système scolaire, les « décrocheurs ». 14 000 jeunes ont été accueillis en 2013.

Afin de mieux connaître le fonctionnement et les pratiques de ces écoles de la 2e chance, la Dares a fait réaliser en 2012 une étude qualitative. D’après cette enquête monographique, les jeunes accueillis ont connu des ruptures scolaires, souvent associées à des difficultés sociales et personnelles. Leur entrée en E2C est souvent conditionnée à leur motivation.

Toutes les écoles partagent les mêmes principes d’individualisation des parcours et d’alternance en entreprise. Toutefois, chacune possède son identité avec ses propres pratiques, en rapport avec son territoire d’implantation.

Dans l’école, le parcours des stagiaires est organisé en alternant successivement trois volets : une remise à niveau sur les savoirs de base, des stages en entreprise et des activités d’ouverture sur l’extérieur. Deux axes forts charpentent le modèle développé par les écoles : la stabilisation du parcours des jeunes et le développement de liens étroits avec les acteurs économiques locaux.

Il est encore difficile de mesurer le devenir des jeunes à la sortie du dispositif, les pratiques de suivi étant trop hétérogènes entre les écoles.

Extrait de travail-emploi.gouv.fr du 03.09.14 : 2014-068 - L’École de la 2e chance, la "grande école" des décrocheurs motivés

 

[...] 9 jeunes sur 10 n’ont pas de diplôme de niveau V ou supérieur (niveaux VI, Vbis, V sans diplôme et IV sans diplôme). 32 % habitent dans
des territoires de la politique de la Ville, c’est-à-dire des quartiers ayant signé un contrat urbain de cohésion sociale (Cucs) ou des zones urbaines
sensibles (Zus).

[...] Encadré 1

Les écoles de la 2e chance
Le concept d’école de la 2e chance (E2C) est né d’une initiative européenne et s’inscrit dans le cadre de « l’Europe de la connaissance ». En 1995, le livre blanc « Enseigner et apprendre. Vers une société cognitive » pose les principes fondateurs du dispositif. Le projet E2C a été présenté comme l’un des outils promus par la Commission européenne pour investir dans l’intelligence et pour réduire le nombre de jeunes ne poursuivant pas à leur terme leurs études ou leur formation.

Ces écoles devaient respecter cinq principes clefs :
 un public cible exclusivement composé de jeunes qui ne sont plus, en aucune manière, soumis à l’obligation scolaire ;
 un partenariat actif des collectivités territoriales, des services sociaux, des associations sociales et du secteur privé ;
 une approche pédagogique ciblée sur les besoins, les aspirations et les capacités de l’individu et stimulant un apprentissage actif et constructif
avec un rôle central donné à l’acquisition de compétences en informatique et dans les autres technologies nouvelles ;
 un emploi du temps flexible permettant la combinaison de l’apprentissage de qualifications de base (lire, écrire, compter, s’exprimer) et des modules de formations pratiques réalisés par et dans les entreprises ;
 une implantation dans des quartiers défavorisés « où vivent et se rencontrent les jeunes » afin de favoriser une stratégie intégrée de rénovation urbaine qui vise à donner à la fois de nouvelles perspectives aux jeunes et à leur environnement.

C’est dans le respect de ces principes que l’E2C de Marseille voit le jour en 1997, suivie par sept autres écoles jusqu’en 2004. Ces huit E2C
forment un groupe d’écoles pionnières, qui sont encore aujourd’hui motrices dans la stratégie et la réflexion sur l’avenir des E2C. En 2004, les
écoles se fédèrent autour du Réseau E2C France. Les écoles créées par la suite sont nées du succès des anciennes et des volontés locales. Elles
ont consolidé le concept du dispositif en bénéficiant de l’appui des écoles pionnières et sont aussi source d’innovations. En 2007, le dispositif
entre dans le paysage institutionnel avec la loi n° 2007-297 du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance et l’inscription dans
le code de l’éducation.
Aux termes de l’article L. 214-14 du code de l’éducation, « les écoles de la 2e chance proposent une formation à des personnes de seize à vingt-cinq ans dépourvues de qualification professionnelle ou de diplôme. Chacune d’entre elles bénéficie d’un parcours de formation personnalisé. Ces écoles délivrent une attestation de fin de formation indiquant le niveau de compétence acquis de manière à faciliter l’accès à l’emploi ou à une certification inscrite au répertoire national des certifications professionnelles ».

Le décret n° 2007-1756 du 13 décembre 2007 relatif aux E2C précise le cadre d’application du dispositif et crée les articles D214-9 à D214-12 du code de l’éducation. À partir de l’année 2009, l’État s’engage dans le financement de ces écoles dans le cadre du Plan Espoir Banlieues, lancé en 2008, ce qui permet de favoriser l’essaimage du dispositif.

Pour assurer la qualité du dispositif, le Réseau des E2C met en place en 2009 un processus de labellisation. Le référentiel de labellisation
précise les principes et pratiques des E2C en France, sur avis conforme des ministères chargés de l’éducation et de la formation professionnelle.

Les structures de formation répondant à ces critères se voient délivrées le label « école de la 2e chance » pour une durée de quatre ans, renouvelable.

En 2012, le budget de fonctionnement de l’ensemble des E2C s’élève à 65 millions d’euros, hors investissement et rémunération des stagiaires
(tableau A). À l’origine d’un tiers des financements, les régions sont les principaux financeurs des E2C, en tant qu’acteurs pivots de la formation
professionnelle. D’autre part, la région est l’unique organisme qui finance la rémunération des bénéficiaires comme stagiaires de la formation
professionnelle. L’État et le Fonds social européen (FSE) assurent respectivement 21 % et 20 % du financement des écoles. Les écoles
bénéficient aussi d’apports de fonds privés via la collecte de la taxe d’apprentissage et le mécénat (12 %). Le cofinancement réunit en outre les collectivités territoriales et l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé), qui participent respectivement à hauteur
de 11 % et 3 %. Pour consolider les financements des E2C, confrontées à une baisse des crédits du FSE, le décret n° 2009-221 du 24 février
2009 permet aux écoles de collecter la taxe d’apprentissage.

Extrait du rapport (sept. 2014, 13 p.)

 

Le compte rendu de la Rencontre OZP du 14 novembre 2012 sur les Ecoles de la deuxième chance

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