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"Tout le monde est d’accord sur le fait qu’il faut reconcentrer les moyens. Mais personne ne veut être concerné", déclare Marc Douaire à Louise Tourret dans un article sur les sorties de ZEP

26 novembre 2014

Théoriquement, tout le monde était favorable à l’évolution des ZEP. Concrètement, personne ne veut voir ses aides supprimées par une réduction du nombre de zones prioritaires.

[...] Depuis leur création, le nombre de ZEP a été multiplié par trois. Marc Douaire, qui préside l’Observatoire des ZEP (une association qui publie des infos sur la question) rappelle qu’à l’origine, la ZEP était « un projet conçu comme volontairement restreint par Alain Savary et ses équipes, pour mener une action là où le service public, dans son fonctionnement ordinaire, ne peut plus agir. D’ailleurs il n’y avait que 363 Zep au départ ».

[...] D’autres zones considérées comme favorisées incluent des protestations du Snes – qui appelle à la grève le jeudi 27 novembre– : les Hauts-de-Seine notamment, où huit réseaux prioritaires disparaissent. A Paris aussi, des arrondissements considérés comme favorisés incluaient des ZEP. Les arrondissements à 1 chiffre n’en auront plus.

[...] La réforme est délicate concède Marc Douaire, mais il faut peut-être savoir choisir : « Car tout le monde est d’accord sur le fait qu’il faut reconcentrer les moyens. Mais personne ne veut être concerné !! »

Reste une vraie interrogation : la péréquation doit-elle se faire entre les établissements défavorisés ? Car certes on ne peut pas étendre l’éducation prioritaire à l’infini mais on pourrait aussi imaginer que les moyens, la répartition des postes (jeunes enseignants et professeurs expérimentés) soient pensés autrement. Comme le montrait la Cour des comptes en 2012, les élèves parisiens coûtent beaucoup plus cher que ceux du 93. Nous avons aussi en France un lycée très onéreux si l’on compare le coût d’un élève à celui des pays européens, avec des options nombreuses et coûteuses. Et ceci alors que notre école élémentaire est chroniquement sous-dotée. La réforme des prépas, initiée par Vincent Peillon, très critiquée, a fait long feu et le texte qui prévoyait une refonte de la rémunération des professeurs a été repoussée sine die.

La (plus) juste répartition est un sujet qui dérange à l’Éducation nationale, un monde dans lequel on ne prend jamais, jamais, aux riches. Najat Vallaud-Belkacem, qui doit présenter la nouvelle carte globale de l’éducation prioritaire mi-décembre, créerait une énormissime surprise en brisant ce tabou.

Louise Tourret

Extrait de slate.fr, du 25.11.14 : ZEP : prendre aux pauvres pour donner aux pauvres

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