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Les nouvelles mesures de la mobilisation pour la mixité sociale vues par des chercheurs et les fédérations de parents d’élèves

26 janvier 2015

[...] Des textes récemment publiés (décret en juillet, circulaire le 7 janvier), donnent la possibilité aux départements de créer des secteurs avec plusieurs collèges, « à l’intérieur d’un même périmètre de transports urbains », pour instaurer plus de mixité, avec le soutien de l’Éducation nationale. Les parents pourront classer leurs voeux. Les élèves handicapés, puis ceux bénéficiant d’une prise en charge médicale près du collège demandé, resteront prioritaires.

« Le principe est louable, mais la mesure n’est pas à la hauteur du problème », selon le sociologue Pierre Merle, auteur de « La ségrégation scolaire ». Il l’estime « limitée », en raison de son caractère sans doute facultatif, d’une décision qui ne dépend pas seulement des recteurs, ou du fait que « la mise en oeuvre prendra un certain temps ».

[...] L’affectation dans les collèges publics est une « responsabilité partagée entre conseils généraux et inspections académiques », souligne la sociologue Agnès Van Zanten, co-auteur des « Marchés scolaires », jugeant « difficile par une annonce nationale de changer cette situation » de manque de mixité sociale. « On peut avoir un infléchissement national comme en 2007, par exemple si on change les critères des dérogations, mais je ne vois pas ce qu’on va pouvoir changer radicalement ».

Extrait de lagazettedescommunes du 26.01.15 : Plus de mixité au collège : objectif louable, mission compliquée

 

[...] C’est une bonne idée, réagit le sociologue Pierre Merle. Mais cela ne marchera pas bien, parce que cela ne concerne que les établissements publics. Des parents trouveront toujours un moyen d’échapper aux deux collèges proposés en mettant leur enfant dans le privé."

Lui avance trois pistes. D’abord, supprimer les options différentes d’un établissement à l’autre : "Cela sert souvent de prétexte aux parents pour obtenir une dérogation." Ensuite, obliger les établissements privés à ne pas choisir leurs élèves : "Le privé, qui a besoin d’entretenir ses bâtiments, accueille en grande majorité les enfants des catégories aisées. À leurs yeux, l’élève est aussi une ressource…" Enfin, supprimer le label "éducation prioritaire", instauré par la gauche en 1982 : "Dans l’esprit des gens, cela revient à dire "établissements concentrant les classes populaires et les immigrés". On peut donner plus de moyens aux établissements en difficulté sans leur coller une étiquette !"

[...] Côtés parents d’élèves, on n’attend pas de bouleversement immédiat. « Dans certains départements, ça peut changer un petit peu la donne, je pense qu’en majorité ça ne changera pas grand chose », estime Valérie Marty, présidente de la Peep. « Les collèges sont tributaires des quartiers dans lesquels on les a implantés, c’est très lié à la politique de la ville ».

« Ça ne va pas changer grand chose », dit aussi Paul Raoult, président de la FCPE, « on ne change pas une carte scolaire aussi facilement, c’est un long débat, un long processus ».

Extrait de lejdd.fr du 25.01.15 : Najat Vallaud-Belkacem face à l’école de… l’inégalité républicaine

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