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Piketty : réduire la taille des classes en ZEP, surtout dans le primaire

10 novembre 2005

Extrait du « Figaro » du 10.11.05 : Thomas Piketty : « Trop d’élèves par classe en ZEP »

Dans une étude réalisée en 2004, Thomas Piketty considère qu’une réduction de la taille des classes dans les établissements défavorisés aurait un effet sensible sur les résultats scolaires, tandis qu’une légère augmentation des effectifs ne pénaliserait pas les autres écoles

Le Figaro - La baisse du nombre d’élèves par classe n’est-elle pas un faux problème alors que les ZEP ne réussissent pas à réduire l’inégalité des chances ?

Thomas Piketty - Si cela ne fonctionne pas, c’est parce que l’on ne concentre pas suffisamment les moyens budgétaires. Actuellement, la taille moyenne des classes de CE1 est de 22 élèves en ZEP, contre 23 ailleurs. La différence est minime. Mais pour réduire l’échec scolaire, il n’y a pas pour autant besoin de passer à 10 élèves par classe. D’après mes simulations, l’inégalité de réussite scolaire pourrait être réduite de 40% avec une taille moyenne de classe de 18 élèves en ZEP et de 24 élèves hors ZEP, à budget global constant évidemment !

Il faut selon vous davantage réduire la taille des classes des ZEP en primaire que dans le secondaire.

Selon la nouvelle étude que je suis en train de terminer, c’est d’une importance fondamentale pour les plus jeunes élèves défavorisés. Il faut prendre le mal à la racine. Au collège, il est déjà beaucoup plus difficile de s’attaquer aux inégalités.

Les écoles plus favorisées ne seraient-elles pas pénalisées à leur tour si l’on réduisait leurs moyens ?

Ajouter un enfant au maximum par classe dans les établissements plus favorisés ne changerait pas grand-chose, car les effets de taille de classe sont faibles pour ces élèves. Mais ce sont les parents favorisés socialement qui sont les plus mobilisés pour les tailles de classe... Pour cibler les moyens, il faudrait que parents et enseignants acceptent des fermetures de classe dans les zones favorisées où le nombre d’enfants a beaucoup baissé. Réduire l’inégalité des chances, c’est encore possible

Propos recueillis par MEP

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1 Message

  • Il faut arrêter de mettre tous les quartiers populaires en ZEP, de classer toute la Seine Saint Denis en "zone violence" et de travailler sur des indicateurs réels : Pour être ZEP, il faudrait que des indicateurs précis soit remplis. Et que trois sous de courage permettent de les définir...
    Et il faut moduler entre l’aide à toutes les familles en difficulté (qu’elles soient en ZEP ou non) : aide à la cantine, à l’étude, aux colonies de vacances, aux séjours à l’étranger, ....et l’aide aux écoles : (matériel scolaire, projets, classes transplantées, arts et culture...)

    Il y a le nombre d’élève par classe, mais il y a aussi de nombreux autres facteurs :
    un médecin scolaire ET une aide médicale gratuite (lunettes, orthophoniste, ...), même pour les élèves sans CMU ou AME
    un psychologue scolaire ET un centre médico psy qui ne donne pas des rendez vous dans 8 mois...
    un enseignant de RASED pour 8 classes
    un enseignant supplémentaire pour permettre les échanges, les formations, les coordinations....

    Il y a la nécessité d’une politique qui ne change pas de nom, d’objectif, de moyen et de procédure chaque année...
    Des aide éducateurs, assistants d’éducation, assistants de vie scolaire, ... qui restent un peu stable : nous n avons eu 1, puis 3, puis 2, plus plus aucun, à nouveau 2 1/2 et prochainement 3 1/2. L’an prochain : mystère...boule de gomme...

    Moins de dispositifs (contrat de ville, zone sensible, REP, ZEP, ZRU, GPV, GUP, ) gourmants en papiers et compte rendus et avares en budgets clairs et perennes.
    Moins de déclarations péremptoires (surtout sur les banlieues, de type : tous des racailles, tous des sauvageons, tous des dealers, tout est de la faute des polygames,...) plus d’écoute des nécessités que le terrain fait remonter.

    Bon, la taille des classes aussi. Surtout si cela pouvait aider des équipes à rester, à s’impliquer...
    Mais disons d’abord, le plus important, ce serait de la modestie de la part des chefs et du soutien pour les équipes qui restent.
    Juste un exemple : dans ma ZEP, nous changeons d’inspecteur chaque année. Le nouvel arrivant n’a le temps que d’inspecter les débutants, car les enseignants aussi changent ....Bilan, ceux qui restent ne sont pas inspectés et ne peuvent montrer leur travail lorsqu’il le sont... Tous les échelons se grimpent donc au tout petit choix....pour ceux qui s’impliquent et qui s’accrochent au lieu de bénéficier des 45 points de "zone violence" pour partir...

    Mais croire qu’un seul indicateur (la taille des classes) peut résumer toutes les difficultés, comme une seule expression pourrait englober la réalité complexe de l’ensemble des quartiers pauvres, c’est une vision déjà mal partie.
    Il faudrait plus de démocratie pour écouter les besoins de la base : faire des cahiers de doléances..
    Il faudrait plus de volonté et de courage pour y répondre par des actions claires et efficaces.

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