Claude Thélot pour l’apprentissage à 14 ans sous conditions

13 novembre 2005

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Extraits de « France-Inter » le 12.11.05 : Claude Thélot sur France-Inter

Sur France Inter le samedi 12.11.05 (émission "C’est arrivé cette semaine", de Dominique Souchier) : Claude Thélot, invité spécialement pour donner son point de vue sur l’apprentissage à 14 ans, a développé en substance l’argumentation suivante :

 1°) Il ne faut en aucune façon toucher au droit du travail en ce qui concerne la scolarisation obligatoire jusqu’à 16 ans. Mais l’apprentissage étant une voie de formation, il n’y a pas incompatibilité avec le projet actuel.

 2°) Comme la commission l’avait souhaité, il est nécessaire de diversifier les modes d’acquisition des savoirs fondamentaux. L’objectif essentiel reste l’acquisition de ce socle commun, mais cela peut passer par l’apprentissage.

Conclusion : On peut accepter un apprentissage à 14 ans à deux conditions :

 1°) L’apprentissage doit aider à la maîtrise de fondamentaux : il faut être intraitable sur cet objectif

 2°) Les décisions doivent être prises au cas par cas.

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1 Message

  • Je suis déçu par cette prise de position de Claude Thélot dont le rapport offrait, à mon avis, des perspectives bien plus riches que ce que l’on en a dit, à droite et à gauche, début 2004.

    Aujourd’hui, il appuie cette décision de baisser l’obligation scolaire de 16 à 14 ans. Il aurait dû, auparavant, écouter le responsable national des PME à la radio samedi 12 matin : en substance, il indiquait que les PME ne voudraient pas de ces élèves, rejetés par l’école, qui arriveraient sans un bagage de formation générale suffisant, qui seraient rétifs aux instructions patronales et obligations des entreprises (venir chaque jour, être à l’heure, bien se comporter...). Il estimait que leur exclusion se ferait rapidement, d’abord par les autres travailleurs qui détestent voire arriver ce genre d’apprentis dénaturant la valeur du travail, puis par les petits patrons qui, de leur côté, se verraient contraints de dépenser beaucoup de temps pour l’apprentissage avec de tels enfants et, sauf minorité, les renverraient rapidement afin de conserver la rentabilté de leur entreprise...

    Réfléchissons à quels élèves nous enverrions, nous les profs, dans cet apprentissage à 14 ans : les plus pauvres, les plus marginaux, les plus faibles, les plus instables, les plus absents, ceux qui arrivent en retard le matin, les plus gênants dans notre ron-ron pédagogique. Aucun pédagogue sérieux ne dirait que c’est une bonne solution (sauf exceptions bien entendu).

    Comment Claude Thélot peut-il dire cela ? Que l’homme de la rue le dise, c’est compréhensible car il estime le collège comme une marche vers le lycée d’enseignement général, lui-même marche vers l’université. Avec cette représentation, évidemment, on se dit qu’il faut évincer ceux qui, à 14 ans, ne suivent pas et conserver les privilèges de ceux qui suivent. C’est une conception aristocratique et non républicaine de l’école. Hélas, beaucoup d’enseignants en restent à l’ancien régime et même parmi leurs représentants syndicaux on en trouve parfois qui en sont au matin du 4 août, ignorants que dans la nuit suivante, il y aura l’abolition des privilèges.

    Claude Thélot, lui, le sait et l’a démontré par des passages entiers de son rapport.
    Alors ? Je m’étonne de sa position. Il est capable de plus de clairvoyance.

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