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Autonomie accrue des établissements et des équipes : Claude Thélot et Jacques Attali y sont favorables. La position du SNES

12 mai 2015

Programmes scolaires : plus d’autonomie pour les enseignants

Claude Thélot
Malgré les réticences initiales, l’expérience des travaux personnels encadrés au lycée a montré la pertinence d’une telle démarche. Cette modalité pédagogique se révèle très féconde tant pour les professeurs que pour les élèves, qui ont appris à travailler en groupe et à mettre leurs connaissances au service d’un projet.

Mais il faut aller plus loin en encourageant les équipes à expérimenter, y compris sur un mode dérogatoire, pour mieux répondre aux besoins spécifiques de leur public.

Pareille autonomie des équipes ne risque-t-elle pas de creuser des disparités entre établissements ?

C.T. : La réussite de tous ne peut plus passer par des règles uniformes. Il faut différencier davantage les voies et les moyens au service d’une unité de but, la maîtrise du socle commun. Dans certains établissements, on peut se concentrer sur l’apprentissage du français et des fondamentaux en mathématiques et en sciences, ainsi que sur le vivre-ensemble.

On peut aussi imaginer des classes de CP ou de 6e avec des effectifs de dix élèves et surtout des professeurs choisis, formés et accompagnés. On est bien loin du compte avec la politique d’éducation prioritaire, même dans sa version récemment rénovée.

Que va changer la réforme de l’éducation prioritaire ?
Bien sûr, la différenciation de moyens se doit d’être équitable et maîtrisée. Et les enseignants doivent se montrer suffisamment responsables pour associer à ces expérimentations une pratique d’évaluation.

Pour que tous les élèves réussissent, je miserais davantage sur un plus grand investissement des équipes locales que sur des politiques nationales. Cela aiderait d’ailleurs les enseignants à regagner en estime de soi et en considération de la part de la nation.

Extrait de la-croix.com du 11.05.15 : La réussite de tous ne peut plus passer par des règles uniformes

 

Sur le compte Twitter de Jacques Attali
Le 11.05.15 vers 13h40

Jacques Attali @jattali

L’axe essentiel de la reforme des collèges, qui donne le pouvoir aux principaux d’adapter 20% du programme, doit être préservé.

 

Voir aussi le point de vue de François Dubet

Etes vous favorable à la plus grande autonomie laissée aux enseignants à travers ces programmes ?

Oui. Les enseignants sont des professionnels, comme des ingénieurs ou des médecins. Je crois que l’on doit exiger d’eux des résultats. Mais il faut leur laisser une certaine autonomie professionnelle, qu’ils revendiquent, dans l’art et la manière d’atteindre ces résultats. Aujourd’hui, on a un système assez incroyable où ils sont soumis au respect rigoureux des programmes et les méthodes. Il faut laisser au médecin son autonomie à condition que le malade s’en sorte, c’est la même chose pour l’enseignant.
En France, on n’a pas de contrôle du résultat mais plutôt des pratiques. Je préfère un système inverse. D’ailleurs, les enseignants nous disent, « une fois dans ma classe, je fais au mieux, je me démerde ». Et ce serait catastrophique que ce ne soit pas le cas. J’ai enseigné, j’ai lu le programme pendant les vacances. A la rentrée lorsque j’ai vu les élèves je me suis rendu compte qu’il n’y avait aucun rapport entre ce programme, le manuel et les élèves. Un professeur ne peut préparer ses cours qu’une fois qu’il a vu sa classe.

Cela ne risque t il pas de créer des diplômes différents selon les enseignants, avec une école qui ne serait plus « la même partout » ?

Rien ne suggère que le diplôme soit différent, c’est le même. Cette réaction est d’une formidable hypocrisie. Si tout les diplômes valaient la même chose exactement partout, pourquoi les gens se battraient ils pour aller dans certains collèges plutôt que dans d’autres ? En réalité, nous savons bien que derrière la « peau d’âne » nationale, il y a des différences considérables. Il ne faut pas avoir de craintes la dessus notamment quand on voit l’état actuel du système.

Extrait de bondyblog.fr du 07.05.15 ; "François Dubet : parler de la fin du modèle éducatif est exagéré"

 

Loin devant les débats d’intellectuels sur les programmes scolaires, jugés anecdotiques par le Snes, les points majeurs de blocage sont l’autonomie et l’interdisciplinarité prévues dans la réforme du collège. Le syndicat craint le syndrome de la réunionite aiguë que va nécessiter la mise en œuvre des fameux enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI). « C’est une réforme extrêmement technocratique, fondée sur la multiplication des réunions cadrées et encadrées par différents coordinateurs censés dire ce qu’il faut faire. » Le Snes s’y oppose, estimant qu’il s’agit d’une autonomie laissée au chef d’établissement et non aux enseignants. Cette autonomie s’inscrit par ailleurs « dans des choix budgétaires contraints ».

Extrait de lefigaro.fr du 13.05.15 : Najat Vallaud-Belkacem tente l’apaisement

 

Une réforme de gestion
"C’est une réforme technocratique fondée sur la multiplication des réunions encadrées par des coordinateurs". Pour F Rolet, la réforme du collège est essentiellement une réforme de la gouvernance des établissements. Elle est peu pensée sur le plan pédagogique. Enfin elle met un terme à une pratique de dialogue social avec le ministère. Technocratique, car l’autonomie vantée par la réforme c’est "celle des chefs d’établissement". Pour R. Hubert la réforme permettra un pouvoir accru de la hiérarchie. La formation elle-même est "phagocytée par la volonté hiérarchique d’imposer de bonnes pratiques". Le Snes voit dans le conseil pédagogique un outil directorial. Finalement, comme le dit F Rolet, "tout laisser au choix c’est pratique pour les principaux. On est dans une logique de gestion".

Extrait de cafepedagogique.net du 15.05.15 : Le SNES annonce une grève "importante" le 19 mai

 

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