> VIII- POLITIQUE EDUCATIVE DE LA VILLE > Délinquance, Violences urbaines > Délinquance, Violences urb. (Actions/Situations locales et académiques) > Les écoles maternelles et primaires cibles des violences urbaines

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Les écoles maternelles et primaires cibles des violences urbaines

15 novembre 2005

Extrait du site « VousNousIls » le 15.11.05 : Ecoles cibles des violences urbaines : "facilité" et "autodestruction"

De nombreuses écoles ont été la cible des violences urbaines, car ce sont des bâtiments publics nombreux et faciles à attaquer, qui symbolisent en outre le savoir et les qualifications dont beaucoup d’émeutiers estiment être privés, selon l’analyse de responsables syndicaux enseignants.

Si les voitures sont les premières visées, si médiathèques, gymnases, lieux de culte ou entreprises ont également été attaqués, les écoles ne sont pas épargnées : une trentaine ont été touchées durant la première semaine des émeutes, essentiellement en Ile-de-France, puis d’autres encore, en régions surtout, avec une sorte de "prédilection" pour les maternelles.

Ainsi une école primaire a été partiellement détruite par le feu le 7 novembre à Bruay-sur-l’Escaut (Nord). Le lendemain, une école était visée près du Havre, puis deux autres dans la banlieue de Brest et deux autres encore en Lorraine.

Mercredi, à Belfort, une maternelle a été partiellement détruite dans le quartier des Glacis. Le même jour à Toulouse, une voiture en flammes a été lancée contre l’école maternelle du Lac, dans le quartier sensible de la Reynerie. On récidivait dimanche dans le même quartier et de la même façon contre la maternelle Didier Daurat.

Entre temps, une maternelle était incendiée samedi à Carpentras (Vaucluse) et une autre dans le centre-ville d’Aix-en-Provence.

Pourquoi s’en prendre aux écoles et notamment aux maternelles ? Présent sur le terrain et à l’écoute des victimes des agressions depuis le début, le syndicat des écoles de la FSU, le SNUipp, analyse la situation.

"Il est difficile de connaître les motivations mais je pense qu’elles sont de deux ordres : d’abord, les écoles constituent les bâtiments publics les plus nombreux, les plus accessibles, les plus faciles à attaquer", a déclaré lundi à l’AFP son secrétaire général, Gilles Moindrot.
"Quant aux maternelles, elles sont en général plus petites et moins gardées que les écoles primaires qui bien souvent ont un gardien à demeure dans les locaux, voire des logements de fonction d’enseignants", a-t-il ajouté.

"Je pense aussi que s’en prendre aux écoles, les institutions les plus utiles dans les quartiers, est du même ordre que s’en prendre aux médecins, aux pompiers, à ceux qui ont les gestes qui sauvent. C’est de l’autodestruction, de l’automutilation. C’est aussi une remise en cause de ce qui est porteur d’espoir quand l’espoir a disparu. L’école c’est le symbole de l’ascenseur social, des connaissances, du devenir adulte, de l’intégration, la qualification... quand on se sent déçu, trahi, on veut détruire ce symbole", a-t-il encore souligné.
"En revanche, il est réconfortant de voir la solidarité immédiate des habitants, des parents et des jeunes aussi qui viennent soutenir les enseignants désolés et les enfants désarçonnés, aider à déblayer, apporter des fournitures. Il ne faut surtout pas assimiler toute la jeunesse, toute la population aux casseurs", a-t-il affirmé.

Gilles Moindrot s’est également félicité de la façon dont les enseignants "n’ont pas craqué" et ont tous voulu faire revivre l’école au plus tôt. Il a dit aussi apprécier la rapidité des municipalités pour les reloger.

En revanche, il a signalé avoir demandé au ministère une aide d’urgence, financière mais aussi matérielle. "Pour l’instant, il n’a pas répondu. Pourtant, ce serait un signe fort", a-t-il conclu

Répondre à cet article