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Journée nationale OZP 2015. Conclusion de la journée, par Marc Douaire :"Six enjeux cruciaux pour la refondation de l’éducation prioritaire"

5 juin 2015

Conclusion de la journée nationale OZP du 30 mai 2015 par Marc Douaire, président de l’OZP.

Notre journée s’intitulait « Réussir la mise en oeuvre de la refondation de l’Education prioritaire ». Les débats et l’ensemble des travaux de cette journée ont démontré que cette refondation était engagée, et , par conséquent, que la refondation de l’Ecole était en marche.
Il est important de le dire tant a persisté une forme de polarisation médiatique sur les seules questions de la carte de l’Education prioritaire et des moyens en faisant l’impasse sur le travail engagé dans les réseaux et les transformations accomplies au bénéfice des élèves concernés.

La refondation doit continuellement mettre en avant cette exigence : tous les élèves peuvent réussir et doit adapter l’organisation du système éducatif à sa traduction dans les faits.
Comment maximiser la réussite des élèves de l’Education prioritaire ?
D’abord par une évolution des pratiques professionnelles et des métiers. L’évolution nécessaire du métier enseignant pour faire face au défi de la réussite de tous implique de travailler avec d’autres enseignants, d’autres professionnels. C’est le sens de notre proposition de situer désormais l’exercice du métier enseignant dans le cadre d’un collectif professionnel exerçant de l’entrée en école maternelle à la fin du collège.

Pour développer cette réussite des élèves, il faut aussi des postes supplémentaires, de la formation initiale et continue adaptée à cette ambition politique, du temps pour le travail collectif (et la mesure prise pour les Rep+ répond à une demande très ancienne des équipes de l’Education prioritaire), de l’appui aux équipes.

Enfin, il convient de rappeler l’importance des partenariats éducatifs.

 

Six enjeux cruciaux pour l’avenir de la refondation  :

Il faut d’abord resserrer les liens avec les familles les plus éloignées des codes et des normes de réussite de l’institution scolaire. Elles ne font plus autant confiance à l’école qu’il faut rendre crédible dans ses missions ; pour y parvenir il est nécessaire de renforcer le partenariat local.

La question du pilotage, à tous les niveaux de l’action, est une question déterminante pour la réussite ou l’échec de la refondation. Qu’il s’agisse du niveau local qui doit partir des besoins des élèves et associer les personnels aux projets et contenus de formation, en évitant le double écueil du laisser-faire et du caporalisme, du pilotage de la politique académique qui ne saurait se réduire à une collection de politiques départementales et, bien évidemment, du pilotage ministériel qui doit veiller au caractère prioritaire de cette politique y compris (et surtout…) dans le cadre de la répartition des moyens d’enseignement ; cette répartition doit réellement donner la priorité au premier degré par rapport au financement des multiples options et structures réservées à la reproduction sociale des élites.

Accompagner et former les équipes des réseaux est indispensable. Les initiatives prises en ce qui concerne la formation des formateurs Rep+ semblent aller dans le bon sens, en s’appuyant sur les ressources locales. Mais il faut mettre la pression sur les Espe qui ne tiennent pas vraiment compte des nécessités de la refondation.

Il importe aussi de reconnaître et valoriser les missions spécifiques apparues tout au long de l’histoire de l’Education prioritaire, notamment celles des coordonnateurs : ces missions ont été crées par l’institution scolaire elle-même en réponse aux problèmes rencontrés sur le terrain. Ces missions ne peuvent se réduire à des activités militants mais doivent bénéficier d’une reconnaissance professionnelle bien plus conséquente.

La prise en compte de l’évolution du métier enseignant doit constituer une obligation pour le ministère de l’Education nationale. Il n’est plus possible de penser l’exercice du métier enseignant comme une pratique solitaire, libérale, avec la garantie du statut de la fonction publique.
Les enseignants, avec des cultures professionnelles, des formations initiales et des exercices différents, doivent désormais se penser comme membres d’un collectif professionnel exerçant sur la durée de la scolarité obligatoire. Il nous faut entrer dans cette perspective, non pas par le biais des dogmes statutaires, mais par la pédagogie, le souci de la cohérence et de la bonne continuité des apprentissages.

Enfin, il convient de garantir la pérennisation des mesures et des moyens, il est important pour tous ceux qui sont engagés d’avoir un cadre stable et des perspectives solides.

 

Pour l’OZP, l’impulsion tant attendue pour l’Education prioritaire, initiée par Vincent Peillon et continuée par l’actuelle ministre semble bien au rendez-vous. La mise en œuvre du principe fondamental « Tous peuvent réussir », la bataille pour une école fondée sur l’égalité des droits, exigent des choix constants, décisifs, parfois peu consensuels, mais qui doivent être assumés et pérennisés par le ministère de l’Education nationale.

Marc Douaire,
président de l’OZP

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