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B* A l’instigation du rectorat, expérimentation d’une 6ème sans notes au collège ECLAIR Les Padule d’Ajaccio

24 juin 2015

Classe sans notes

Collège [ECLAIR] Les Padule
10 RUE P.COLONNA D’ISTRIA , 20186 AJACCIO
Site du collège
Auteur : Dominique MORENO
Mél : dominique.moreno@ac-corse.fr

Un projet innovant intitulé « classe sans notes » est proposé au collège Padule en 6°3. Il s’agit, grâce à ce projet, de travailler plus sur la forme que le fond d’une partie de la pratique enseignante : l’évaluation. Le fond éducatif est garanti à tous les élèves à travers le socle commun de compétences. Une réflexion nationale est en cours, depuis quelques années, sur l’évaluation.

La problématique principale qui émerge de cette réflexion, tient pour fait que la notation alphanumérique ne rend pas l’évaluation plus juste et, surtout, constructive pour la progression de TOUS les élèves. Une frange infime d’élèves profiterait de l’aspect positif de la note. De plus, la note comporte divers biais qu’il est difficile d’atténuer (représentation enseignante des élèves, représentation sociale de la note,…). Parmi ces biais, certains restent plus prégnants que d’autres. L’évaluation se trouve fortement marquée par l’effet Pygmalion (Terail 2002).

Depuis quelques années, sur tout le territoire national, différentes expériences sont menées en faveur du remplacement, ou de l’abandon, de la note. C’est ainsi qu’en 2008, le socle commun adopte le codage couleur comme principe d’évaluation.

Au cours de l’année 2013 – 14, le rectorat de Corse propose à Madame la Principale du collège Padule, de mener une expérimentation sur le thème de la « classe sans notes ». Très vite, des enseignants se portent volontaires pour le projet et une équipe pédagogique se crée. Le cadre d’expérimentation – innovation fixé est : « abandon de l’évaluation quantitative, au profit de l’évaluation qualitative de l’élève ». L’idée sous-jacente consiste en l’abandon de tout codage alphanumérique.

À N-1 l’équipe pédagogique retenue, pour la future sixième « classe sans notes », organise quelques réunions de travail (réflexion sur la classe sans notes, création d’une liste d’items communs aux différentes disciplines, …). Les enseignants créent un ensemble de documents de travail, pour l’année scolaire à venir (création d’une liste d’item forces, etc).

Plus-value de l’action
Néant à ce jour

Nombre d’élèves et niveau(x) concernés
Pour l’année N une classe de sixième, effectif = 22 élèves. Pour l’année N+1, une classe de sixième et une classe de cinquième.

A l’origine
La note est facteur de stress chez l’élève (voire dans les familles). De plus cet aspect quantifié de l’évaluation est trop souvent vécu comme une sanction par l’élève, en oubliant, de fait, toute la partie pédagogique qui a permis de construire le savoir. La note biaise souvent les réelles capacités de l’élève. Autre point, l’enseignant est perçu comme un évaluateur et non plus un pédagogue. L’élève ne voit plus ses progrès et ne voit que la note !

Objectifs poursuivis
Comme l’indique l’intitulé « classe sans notes », la 6°3 n’aura pas d’évaluations chiffrées voire codées. Le but étant de supprimer l’aspect quantitatif de l’évaluation pour ne garder que l’aspect qualitatif. Il s’agit donc de supprimer la note en classe comme sur le bulletin, au profit d’une appréciation détaillée et positive de l’élève.

Description
La classe de 6°3 (classe sans notes) est constituée de façon aléatoire. Aucun profil d’élève n’est sélectionné pour intégrer cette classe. Toutefois une série de biais, inhérente au recrutement d’élèves de CM2 appartenant au secteur du collège, ne permet pas d’avoir une constitution de classe réellement aléatoire. Nous partons du postulat suivant : les élèves n’étant pas directement désignés pour intégrer la classe de 6°3, alors la constitution de la classe est considérée comme aléatoire. Il est à noter que seule la variable « moyenne CM2 » impacte les biais de recrutement. Effectivement, les variables genre, âge, PCS, ne sont pas retenues dans le recrutement des classes de sixième5.
Pour démarrer l’année N, l’équipe pédagogique fixe une série de cinq attendus communs, pris dans la liste des vingt-et-un item-forces relevés à N -1.
Pour cette expérience, la classe témoin sera la classe de 6°5. Classe sensiblement identique (en termes de variables genre, niveau, PCS…) et permettant une comparaison quantitative et qualitative.

Modalité de mise en œuvre
Une classe avec le dispositif est testée (6°3 dite classe sans notes), regroupant 22 élèves. L’autre classe, sans dispositif (6°5) pour comparaison, regroupe 24 élèves. Les deux classes sont sensiblement identiques sur le plan des résultats de CM2, du point de vue sociologique et de l’équilibre du genre dans les deux groupes classes. Une évaluation diagnostique a été proposée en début d’année de sixième, ainsi qu’une évaluation finale en fin d’année scolaire.
Parallèlement, une enquête par questionnaire tente de connaître la représentation qu’a l’élève d’une discipline et du sentiment de difficulté qu’il ressent dans cette discipline. Pour ce faire, quatre questions sont posées. Les mêmes questions pour toutes les disciplines. La passation de l’enquête par questionnaire se déroule en direct et à deux moments de l’année : une première fois en octobre (premier semestre), une seconde fois en mai (second semestre). L’outil de traitement statistique est Tanagra.

Hypothèses de travail :
• 1-Toutes choses égales par ailleurs, pour une classe, l’absence de notes tout au long de l’année, ne limite pas l’avancée dans les apprentissages.
• 2-Une classe sans notes aura un climat de travail plus favorable aux apprentissages, alors qu’une classe évaluée avec notes aura tendance à se focaliser sur la compétition.

Trois ressources ou points d’appui
Au niveau des ressources : le socle commun. Points d’appui : Coopération avec la vie scolaire , le CIO, La prise en compte d’indicateurs du bien être à l’école.

Difficultés rencontrées
Deux principales : Les représentations induites par l’évaluation, tant côté enseignants que du côté des familles. Les problématiques organisationnelles de l’équipe pédagogique (ex : temps de concertation, moyens de rétroaction,...)

Moyens mobilisés
Concertation enseignante (accords Direction – Enseignants).

Liens éventuels avec la Recherche
Etude horizontale et transversale.
Lien avec l’Université de Dijon et l’IREDU.

Evaluation
Motivation, réussite des élèves

Modalités du suivi et de l’évaluation de l’action
- L’action est évaluée à différents moments : début d’année, au cours des deux semestres, puis en fin d’année. Les évaluations semestrielles servent de paramétrage du dispositif.
- Modalités : devoirs communs ; enquête par questionnaire (élèves et enseignants) ; enquête par entretien (élèves et enseignants).

Effets constatés
- Sur les acquis des élèves : Aucun effet ne peut être constaté à ce jour. Se risquer à de telles inférences ne pourrait rendre service au travail et à l’honnêteté intellectuelle de l’équipe pédagogique. Nous attendrons donc N+1 pour dresser des premiers constats. Toutefois, un indicateur semble s’imposer, celui du « bien-être ». La classe concernée par le dispositif apparait, toutes choses égales par ailleurs, comme la classe ne posant pas de problème de vie scolaire (effet mesuré).
- Sur les pratiques des enseignants : Idem
- Sur le leadership et les relations professionnelles : Idem
- Sur l’école / l’établissement : Idem
- Plus généralement, sur l’environnement Idem

Extrait du site Expérithèque : Classe sans notes

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