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La médiation pour lutter contre la violence à l’école ? Compte rendu du colloque de Sciences Po sur le rapport de l’Ecole d’économie de Paris

30 juin 2015

Quelle est la bonne politique pour changer un climat scolaire ? C’est finalement la question qui s’est imposée lors du débat organisé par le LIEPP de Sciences Po, dans le cadre du séminaire organisé par Denis Fougère et Agnès van Zanten. Eric Debarbieux, Benjamin Moignard, Roberto Galbiati, réagissaient à l’étude réalisée par Nina Guyon, Yann Algan et Elise Huillery, sur un dispositif de médiation. Comme souvent en éducation, poser la question de l’efficacité d’un dispositif conduit à poser la question des finalités de tout un système...

[...] A-t-on besoin de médiateurs ou d’enseignants ?

Pas si sur, pense Roberto Galbiati, chercheur à l’Observatoire Sociologique du Changement (OSC) et Professeur au département d’économie de Sciences Po. "Faut-il encourager la médiation ou augmenter le nombre d’enseignants", demande-t-il. "Quel effet aurait la diminution du nombre d’élèves par classe ?" Il souligne aussi une particularité française qui est la stricte séparation au collège entre l’éducatif et l’enseignement. "La république ne parle pas aux familles" ironise -t-il. Mais ce trait culturel pourrait expliquer la différence de résultats entre école et collège.

L’approche des apprentissages...

Benjamin Moignard, directeur de l’Observatoire Universitaire International Education et Prévention (OUIEP), UPEC, soulève une autre question : celle des apprentissages. A coup sur, l’échec scolaire aliment le climat scolaire. Or avec ce dispositif c’est une nouvelle externalisation des difficultés de l’école. "Ne risque-t-on pas avec ce dispositif d’affaiblir l’école qui sans aide extérieur n’arriverait pas à faire face ?", demande-t-il. Finalement les élèves qui ont le plus de difficultés scolaires seraient moins en contact avec les enseignants que les autres. Il invite à sortir du registre criminologique et à poser en premier lieu la question des apprentissages.

Une nouvelle enquête à venir

Délégué ministériel chargé de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire et professeur à l’Université Paris Est Créteil Val de Marne, Eric Debarbieux a une double casquette pour arbitrer ce débat. "Faut-il qu’un enfant soit malheureux pour qu’il apprenne bien ?" demande-t-il , jugeant ce trait culturel du système français "jurassique". Il souligne que le climat scolaire tient à bien des facteurs. L’architecture, la composition sociale, sa position dans l’établissement (53% des personnels de direction jugent le climat de leur établissement bon, 14% des enseignants...). D’où l’importance d’avoir une vue globale des choses et de se positionner au plus près des acteurs. C’est justement ce qu’il va faire. Il quitte en septembre sa délégation pour se consacrer à une nouvelle enquête de grande dimension sur le climat scolaire.

Extrait de cafepedagogique.net du 29.06.15 : Violence scolaire : La médiation est-elle la solution ?

 

Voir aussi site OZP

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