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Pédagogies actives (étude OCDE) : - les enseignants des classes difficiles déclarent y avoir moins recours - "La configuration et la salade" (Cahiers pédagogiques)

8 octobre 2015

La plupart des enseignants adhèrent à une vision constructiviste de la pédagogie : ils perçoivent l’apprentissage comme un processus actif visant à favoriser une réflexion critique et autonome", souligne l’OCDE dans une note basée sur l’Enquête internationale sur l’enseignement et l’apprentissage (Talis), datée de septembre. Portant sur le premier cycle du secondaire, cette étude a été menée dans 200 établissements de plus de 30 pays.

Résultat : dans leur écrasante majorité, les professeurs estiment que leur rôle consiste à aider les élèves à effectuer leurs propres recherches (94%) et à les laisser réfléchir eux-mêmes à des solutions pour résoudre des problèmes pratiques, avant de leur montrer la marche à suivre (93%).

Pourtant, en contradiction avec ces convictions, ces mêmes enseignants déclarent avoir plus souvent recours à des pratiques pédagogiques passives. Par exemple, ils présenteront un résumé de ce qui vient d’être vu, plutôt que demander aux élèves un travail en petits groupes. Autre illustration : près des trois quarts (73%) déclarent corriger souvent les cahiers d’exercices ou les devoirs des élèves, alors qu’ils ne sont que 28 % à les faire travailler fréquemment à des projets leur prenant au moins une semaine.

Pédagogies actives : manque de temps et de préparation des enseignants
Comment expliquer ce paradoxe ? Selon l’OCDE, les pratiques actives peuvent s’avérer plus contraignantes pour les enseignants que les méthodes traditionnelles, du fait notamment des obligations liées aux programmes scolaires et aux horaires. Le manque de temps et de préparation peut détourner les enseignants des pédagogies actives.

Autre constat, les enseignants "indiquant avoir des classes présentant un fort pourcentage d’élèves ayant des problèmes de comportement ou des besoins spécifiques d’éducation tendent à faire un usage moins fréquent de ces pratiques". Autrement dit, soit les enseignants considèrent que les classes difficiles ne se prêtent pas aux méthodes actives, soit ces classes représentent une charge trop lourde pour recourir à ce type de pratiques, analyse l’OCDE.

À l’inverse, quels sont les facteurs favorisant ces pédagogies ? "Un climat positif et des effectifs plus importants de bons élèves en classe", constate l’organisation. Pour autant, un recours exclusif aux méthodes actives n’est, selon elle, pas souhaitable. L’OCDE préconise plutôt une combinaison entre pratiques actives et traditionnelles "pour trouver un juste équilibre entre d’un côté, les contraintes du programme scolaire et de temps et, de l’autre, les convictions des enseignants et la nécessité d’encourager une approche active de l’apprentissage".

Consulter l’étude (4 pages)

Extrait de touteduc.fr du 06.10.15 : Les enseignants prônent les pédagogies actives mais y ont peu recours (étude OCDE)

 

Différencier les pédagogies
La configuration et la salade

Sylvain Connac

Entre la « configuration » des élèves, à qui l’on demande de « faire pareil » que le maître, et la pédagogie de la salade, où l’on se conterait de regarder « pousser » les enfants pour ne pas entraver leur créativité, Sylvain Connac défend l’hypothèse qu’il existe un juste milieu.

[...] L’une d’elle est merveilleusement expliquée par Daniel Hameline sous le nom du Domestique et de l’Affranchi (éditions Ouvrières, 1977). Pour éduquer, doit-on plutôt faire entrer dans une culture, des normes et habitudes ou, au contraire, aider le sujet à émerger, favoriser les émancipations ? Dans les faits, cela correspond à ce que nous appelons ici la pédagogie de la configuration et celle de la salade.

La pédagogie de la configuration voit l’éducateur, et plus spécifiquement l’enseignant, organiser sa classe et ses cours de telle manière qu’ils visent à faire acquérir des pratiques expertes. Pas de place aux tâtonnements et aux recherches, il est principalement demandé aux élèves de reproduire ce qui leur est demandé. Quand on se retrouve dans de telles classes, on observe une posture de l’enseignant bien spécifique : interventionniste, importante et première. Les élèves sont essentiellement dans de l’exécution de consignes, qui sans être expliquées de manière autoritaire, ne laissent pas de place au doute : il s’agit de faire pareil.

[...] La pédagogie de la salade est celle qui sait que, pour sa croissance, une salade n’aime pas d’être tirée par ses feuilles, mais au contraire demande du soin, de la protection, de l’entretien, de l’arrosage patient, de la bienveillance, parfois même de l’encouragement, certains diront de l’amour. C’est en somme une pédagogie du care comme le diraient les anglophones. Dans les classes ou les cours, une pédagogie de la salade se reconnaît aux fortes pratiques d’activités créatives. On demande principalement aux élèves de développer des postures d’auteur de leurs productions, l’enseignant adoptant des dynamiques de soutien et d’accompagnement. Ce qui prime est "l’émergence du sujet", c’est-à-dire le fait que les élèves deviennent petit-à-petit conscients de leurs propres existences, pour ensuite les prendre en main de manière autonome et responsable.

Extrait de cahierspedagogiques.com du 07.10.15 : La configuration et la salade

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