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Le latin au collège : un choix lié à l’origine sociale et au niveau scolaire des élèves en fin de sixième - DEPP n° 37, Octobre 2015 (extraits)

29 octobre 2015

Le latin au collège : un choix lié à l’origine sociale et au niveau scolaire des élèves en fin de sixième

NOTE D’INFORMATION DEPP
DIRECTION DE L’ÉVALUATION, DE LA PROSPECTIVE ET DE LA PERFORMANCE
n° 37 – Octobre 2015

Parmi les élèves entrés en sixième en 2007, un sur cinq a étudié le latin en cinquième.
Les filles, les enfants issus de milieu aisé et ceux obtenant de bons résultats scolaires sont davantage concernés par cette option. 18 % des élèves de cinquième en éducation prioritaire étudient le latin contre 25 % dans les autres collèges publics. Au cours du collège, l’abandon du latin est lié au niveau scolaire des élèves. En revanche, l’abandon au lycée, beaucoup plus fréquent, ne met pas en évidence de profil particulier. Parmi les élèves ayant étudié le latin en cinquième, plus de 96 % obtiennent leur brevet deux ans plus tard. De même, près de 70 % obtiennent un baccalauréat général ou technologique cinq ans plus tard.

[p.2]
À milieu social et niveau scolaire identiques, plus de latin dans les collèges d’éducation prioritaire En moyenne, les élèves scolarisés dans un collège de l’éducation prioritaire choisissent moins souvent le latin que les élèves des autres établissements. En classe de cinquième, 18 % d’entre eux sont concernés par cette option, contre 25 % dans les autres collèges publics et privés. Cet attrait en apparence moins grand pour le latin tient exclusivement au fait que les collèges de l’éducation prioritaire accueillent, par construction, des élèves plus fragiles scolairement. Obtenant des résultats moins bons en fin de sixième, ces élèves font alors moins souvent le choix du latin en cinquième.
Toutefois, à milieu social et niveau scolaire identiques, le constat s’inverse : les élèves choisissent plus souvent le latin lorsqu’ils sont scolarisés en éducation prioritaire. En particulier, les enfants issus de milieu favorisé font plus souvent le choix du latin lorsqu’ils sont scolarisés dans les réseaux d’éducation prioritaire. Ce résultat se vérifie quel que soit leur niveau (FIGURE 3). Les élèves faibles scolairement, mais très favorisés socialement, étudient deux fois plus souvent le latin lorsqu’ils sont dans un établissement d’éducation prioritaire. On peut supposer que de tels écarts illustrent le
rôle joué par le latin dans la stratégie de certaines familles favorisées qui scolarisent
leur enfant en éducation prioritaire à condition de « protéger » son parcours.[...]

[p. 3-4]
[...] Parmi les abandons, on compte ainsi davantage d’élèves en difficulté scolaire, davantage de garçons et d’enfants issus de milieu défavorisé. [...]

Si, dès l’entrée au collège, les latinistes sont globalement meilleurs que les non latinistes, ce constat se vérifie en fait tout au long de la scolarité. En fin de troisième, au diplôme national du brevet (DNB) à la session de juin 2011, 96,3 % des élèves ayant étudié le latin en cinquième réussissent cet examen contre 80,1 % pour les non-latinistes. Cet écart de 16 points entre latinistes et non-latinistes varie en fonction du milieu social.Il est de 5,6 points pour les élèves issus de milieu très favorisé et de 21,4 points pour les élèves issus de milieu défavorisé. [...]

Environ 36 % des élèves étudiant le latin en cinquième se retrouvent cinq ans plus tard en classe de terminale S (FIGURES 5 et 6). Pour les non-latinistes, cette part
n’est que de 13 %. Là aussi, des disparités entre milieux sociaux existent : l’écart entre latinistes et non-latinistes est moins prononcé pour les enfants de milieu très favorisé que pour ceux des milieux défavorisés. S’il est non-latiniste, un enfant d’ouvrier en cinquième n’a que 5 % de chances d’être inscrit en terminale S cinq ans plus tard. Un enfant latiniste de cadre ou d’enseignant a, quant à lui, une probabilité proche de 50 %..

Au baccalauréat général et technologique, 68 % des latinistes de 2008 obtiennent leur diplôme cinq ans plus tard, contre seulement 43 % des non-latinistes. Cet écart de 25 points diffère selon les caractéristiques des élèves : 18 points séparent les latinistes des non-latinistes chez les enfants de cadres, l’écart est de 23 points chez les enfants d’ouvriers. Ces derniers, lorsqu’ils ne sont pas latinistes, obtiennent leur baccalauréat avec un taux de réussite de 38 % contre 61 % quand ils sont latinistes. Pour les enfants latinistes de cadres ou d’enseignants, ce taux atteint environ 80 %.[...]

L’étude montre cependant de façon certaine que toute interprétation hâtive sur les effets du latin dans la réussite des élèves est erronée si elle ne prend pas en compte les profondes différences sociales et scolaires entre les élèves qui choisissent d’étudier le latin et ceux qui font le choix inverse.

Extrait de education.gouv.fr du 28.10.2015 : Le latin au collège : un choix lié à l’origine sociale et au niveau scolaire des élèves en fin de sixième (4 pages)

 

L’analyse et les commentaires parus dans le Café pédagogique :
Extrait de cafepedagogique.net le 28.10.2015 :

- Le Latin : Un choix de privilégiés selon la Depp
- Latin et élitisme : Le débat relancé par la Depp

 

Consulter aussi :

-touteduc.fr du 28.10.2015 : Le latin favorise-t-il la réussite ou sert-il à "protéger" les élèves de milieux favorisés ? (Depp)

-lemonde.fr du 28.10.2015 : Le latin, marqueur de réussite scolaire... et d’origine sociale

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