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Pas de stress spécial en ZEP (Fenêtres sur cours)

3 septembre 2004

Extrait de « Fenêtres sur cours » du 01.09.04 : pas de stress spécial en ZEP

Extrait du dossier « Enseignant : un nouveau métier ? »

Un Travail individuel et collectif

Il est possible de lister de façon plus ou moins exhaustive les différents aspects du métier d’enseignant et d’en mesurer les évolutions mais ce que l’on fait moins souvent, c’est de considérer ce que cela exige du côté du professionnel. Comment le métier est-il vécu ? Deux études se sont penchées sur la question.

Selon Frédéric Saujat, maître de conférence en psychologie, « pour comprendre le travail de l’enseignant, il faut certes regarder ce qu’il fait, mais aussi ce qui le préoccupe ainsi que la distorsion entre ce qu’il souhaite et ce qu’il fait ». L’approche ergonomique que propose ce dernier fait état d’un écart irréductible entre le « prescrit » et le « réalisé », ceci étant « un signe des tensions qui travaillent constamment l’enseignant ». Ainsi, le rapport entre ce que l’on demande aux professionnels et ce que cela leur demande devrait être au cœur des questions de formation. De plus, une des caractéristiques du système éducatif, encore selon Frédéric Saujat, est la multitude des prescriptions avec, par contre, assez peu d’éléments sur le « comment faire », laissant ainsi le souci du réel à la charge des enseignants.

Ceux-ci sont donc obligés d’opérer des compromis entre d’un côté la volonté d’être efficace et de l’autre celle de se maintenir en bonne santé professionnelle. Question équilibres à trouver, Laurence Janot, auteur d’une thèse sur le stress individuel des enseignants, a pour sa part mis en valeur les caractéristiques particulières des personnes ayant le sentiment de maîtriser leur environnement. Il semblerait, tout d’abord, que les enseignants peu ou pas stressés ont une bonne capacité de cloisonnement entre leur vie personnelle et professionnelle.
Autre faculté de ces derniers, celle de mettre en place des actions rationnelles fidèles à leurs valeurs, face à un élément de stress. Ceci dit, outre les ajustements individuels que ces enseignants sont capables de faire, les recours au collectif semblent aussi importants. Laurence Janot a en effet observé que « l’entraide et le sentiment d’une cohérence d’école leur donneraient une perception de maîtrise de l’environnement plus importante ». Ainsi, alors qu’on aurait pu s’attendre au contraire, le niveau de stress en ZEP n’est pas plus élevé qu’ailleurs. Malgré les difficultés rencontrées, la solidarité entre enseignants y serait plus forte et la stratégie collective permettrait donc « une médiation positive à des stresseurs particuliers de type relation aux parents et gestion de classe difficile ». Le rôle positif de l’équipe dans le vécu du métier est donc reconnu et, comme le regrette Frédéric Saujat, « le manque de travail collectif, d’échanges rend le travail de chacun très coûteux ».

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