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Deux articles du Monde, d’Eric Charbonnier (OCDE) et de Marc Gurgan (CNRS, Ecole d’économie de Paris), sur les inégalités scolaires et la ségrégation

18 mars 2016

par Eric Charbonnier (Expert à la direction de l’éducation de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE)

[...] Plus d’autonomie aux établissements
Le troisième levier est de donner la priorité à la lutte contre l’échec scolaire. L’« éducation prioritaire », en France, est censée bénéficier de plus de moyens. Mais, en réalité, la dépense par élève y est inférieure à la moyenne… parce qu’on y affecte les enseignants débutants, dont la masse salariale est plus faible : leur âge moyen y est inférieur de sept ans à la moyenne. Il faut mettre des profs expérimentés face aux élèves en difficulté.
Une autre erreur classique est de réduire les effectifs dans toutes les classes et à tous les niveaux, ce qui coûte très cher. Or, cette réduction n’est efficace que dans les établissements difficiles.

[...] La comparaison internationale montre qu’il n’y a aucune fatalité à ce qu’un système scolaire génère échec et exclusion. Les pays qui ont agi – l’Allemagne, le Portugal, les Pays-Bas – ont obtenu des résultats marquants et rapides. Mais, pour cela, il faudrait sortir du mythe selon lequel toute réforme favorable aux élèves en échec entraîne un « nivellement par le bas » !

Extrait de lemonde.fr du 18.03.16 : L’échec scolaire n’est pas une fatalité

 

Par Marc Gurgand (CNRS-Ecole d’économie de Paris)

L’école française fait difficilement face à l’hétérogénéité des élèves. Les plus faibles d’entre eux connaissent l’échec scolaire : des premiers indices (les difficultés en lecture) à la sanction finale (la sortie sans diplôme), ce sont aujourd’hui 15% à 20 % d’une cohorte dont le destin d’adulte sera très fragile. Ces difficultés sont largement corrélées à l’origine sociale : la nature des stimulations dès le plus jeune âge, la pauvreté monétaire, l’autocensure des familles défavorisées, tout un ensemble de mécanismes sont documentés, et leurs effets se cumulent au cours du temps.

Ces inégalités sociales se reflètent dans la ségrégation scolaire. En Ile-de-France, environ la moitié des enfants de familles défavorisées (ouvriers et chômeurs pour l’essentiel) est scolarisée dans des lycées qui accueillent moins de 8 % de la population totale des élèves favorisés (cadres supérieurs et enseignants). Ceci résulte en grande partie de l’interaction entre la sectorisation et un marché du logement très segmenté, au point que le prix des logements est sensible à l’image des écoles du secteur ! [...]

Extrait de lemonde.fr du 16.03.16 : Faire de l’éducation un marché aggrave la ségrégation scolaire

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