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La Seine-Saint-Denis manque de psychologues pour les adolescents

7 décembre 2005

Extrait de « 20 minutes » du 06.12.05 : Seine-Saint-Denis : des ados en mal de psys

Le malaise des jeunes de banlieue, les psychiatres de Seine-Saint-Denis le vivent au quotidien. Lors de leurs états généraux organisés aujourd’hui à Bobigny - et prévus avant les émeutes -, ils demanderont plus de moyens. « On est dans une situation de crise depuis plusieurs années et les pouvoirs publics n’en avaient pas pris la mesure », déplore une organisatrice. Ces quinze dernières années, le nombre de jeunes suivis par un psy a quasiment doublé en Seine-Saint-Denis (lire encadré).

Pour Tristan Garcia-Fons, pédopsychiatre à Montreuil, l’« autopunition » qui a consisté à brûler dans son propre quartier est un autre révélateur du « désamour inconscient que ces jeunes ont d’eux-mêmes ». Hervé Bentata, qui reçoit les adolescents à l’hôpital de Saint-Denis, précise que « beaucoup d’enfants d’immigrés sont en porte-à-faux avec leur propre histoire et leurs racines, et le fait d’être contrôlés sans cesse par la police accentue leur malaise par rapport à leur identité ».

Les moyens donnés aux professionnels pour faire face à la souffrance restent « insuffisants ». Le département ne compte que onze places d’hospitalisation psychiatrique pour les enfants (à l’hôpital Ville-Evrard de Neuilly-sur-Marne) et quinze pour les adolescents. « Le délai d’attente pour une hospitalisation est de deux mois », souligne le chef de service Bertrand Welniarz. Et pour une simple consultation en centre médico-psychologique, il faut attendre près de quatre mois.

Sophie Caillat

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