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Dans les ZEP du Mirail à Toulouse : investissement des enseignants, pari pédagogique et rôle des familles (Fenêtres sur cours)

8 décembre 2005

Extrait de « Fenêtres sur cours » du 01.12.05 : L’école n’y arrivera pas seule

« Fenêtres sur cours » est le périodique du SNUipp

Peut-on apprécier les résultats de l’école dans les ZEP, surtout du côté des enseignants qui s’y sont beaucoup investis ?

Parmi les enseignants en ZEP, une partie très engagée, sur les plans politique, syndical, associatif, fait un travail de fonds depuis des années. Une autre partie composée de nouveaux enseignants arrivés là par défaut, en début de carrière, se partage entre ceux qui vont tout faire pour partir - ce qui produit un turn-over important dans les écoles - et ceux qui choisissent de rester. En fait, les enseignants ne se posent pas la question des résultats, ils savent que l’école est le seul service public qui reste dans le quartier : s’ils n’étaient pas là, il n’y aurait rien pour aider les enfants.

Les effets de la pauvreté sont-ils « contournables » pour permettre des apprentissages réussis ?

Pour nous évidemment, il y a un réel questionnement sur le plan pédagogique : comment ramener vers les apprentissages des enfants qui ont tant d’autres difficultés ? C’est un pari, une lutte de tous les jours avec, en toile de fond, un désengagement : postes de maîtres « G » non pourvus, manque d’assistantes sociales, d’infirmières... La présence d’enseignants supplémentaires (surnuméraires, enseignants pour les sciences, les langues...) est aussi un réel atout. Le travail de liaison grande section - CP et CM2 - 6ème est aussi très utile pour les élèves et leurs familles. Enfin il faut dire que la disparition des emplois-jeunes est très mal ressentie car certains projets ou fonctionnements ont dû être abandonnés, pour la BCD ou l’informatique par exemple.

Quelles sont les priorités pour l’avenir ?

De nombreux projets de restructuration n’incluent pas d’emblée les écoles. Et puis les familles sont éparpillées ailleurs et je ne suis pas sûre que l’on résolve les problèmes en les déplaçant : emplois, conditions de vie, santé... Si on n’aide pas les familles sous tous ces aspects, on ne pourra pas agir sur les parcours des élèves. L’éducation nationale n’y arrivera pas toute seule, les partenariats institutionnels et associatifs doivent réellement se mettre en place.

Anne Vieu, coordonnatrice « politiques de la ville » à Toulouse pour le « Grand Mirail » qui regroupe 4 zones d’éducation prioritaire.

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