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Le travail en équipe, clé de la réussite scolaire, selon un professeur à Harvard. En France, cela se pratique moins qu’ailleurs (enquête Talis, 2014), sauf en REP+. Les choses bougent cependant (fiche OZP sur les apports de l’éducation prioritaire, 2016)

6 mai 2016

"Les meilleures conditions d’apprentissage possibles sont plutôt rencontrées lorsque les enseignants travaillent ensemble et s’entraident". L’analyse de Pasi Sahlberg, un expert finlandais, professeur à Harvard, dans un magazine québécois, fait évidemment écho à des projets français.

Le système plus fort que l’individu
"Le facteur le plus important pour améliorer la qualité de l’éducation est l’enseignant : c’est un mythe", explique P Sahlberg. Ce seraient plutôt des facteurs externes à l’école, provenant de la communauté et de la famille. Croire à ce mythe entraine des attentes trop grandes envers les enseignants", affirme Pasi Sahlberg, professeur à Harvard, dan un entretien accordé au site québécois L’école branchée. " Un enseignant plutôt faible performe autant qu’un enseignant moyen si son capital social dans l’école est élevé.. La recherche montre que le travail d’équipe et la collaboration entre les enseignants influencent de façon positive l’apprentissage des élèves. Les meilleures conditions d’apprentissage possibles sont plutôt rencontrées lorsque les enseignants travaillent ensemble et s’entraident".

L’analyse de P Sahlberg a d’autant plus de poids qu’il a contribué à la réforme finlandaise qui est devenue une référence pour les systèmes éducatifs européens.

La France mal placée
Mais elle fait aussi écho aux résultats de Talis , une enquête de l’OCDE. Elle pointe justement la faiblesse du travail d’équipe dans le système éducatif français. Plus que les autres, le professeur français ne s’engage jamais dans des conférences d’équipe. Plus que les autres, il ne collabore pas avec d’autres enseignants. Il observe beaucoup moins souvent que les autres un collègue travailler en classe. Il fait beaucoup plus rarement cours avec un autre enseignant.

[...] Les tentatives françaises d’introduire l’équipe
Depuis Talis (2014), quelques efforts ont été faits. Dans l’éducation prioritaire du temps est dégagé pour que les équipes puissent fonctionner. Mais il est contrarié par un autre effet systémique : la rotation rapide des enseignants en REP+.

Au lycée, les TPE ont été une première tentative d’introduire du travail d’équipe de façon très limitée. Au collège, la réforme avec les EPI cherchent aussi à l’introduire et vont dans le sens de P Sahlberg. Mais cette méthode qui impose le travail d’équipe sans lui donner les moyens de fonctionner est-elle la meilleure ? A voir...
François Jarraud

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Le site de P Sahlberg

Talis

Extrait de cafepedagogique.fr du
06.05.16 : L’entraide entre enseignants, clé de la réussite scolaire ?

 

Note du Quotidien des ZEP (QZ) :
La dernière fiche de l’OZP sur les "apports de l’éducation prioritaire au système éducatif français" porte justement sur le travail en équipe. Une analyse précise des textes officiels dédiés à l’éducation prioritaire par rapport à ceux de droit commun nous a amenés à conclure notamment :
"Il faut vraiment attendre la refondation de l’éducation prioritaire de 2013 pour que des textes définissent la possibilité ou l’obligation (l’interprétation varie) de réunions de concertation des équipes dans les REP+. Les références au travail en équipe sous différentes formulations, travail en équipe (au singulier cette fois-ci), collectif de travail, travail collectif, co-enseignement, constituent même un leimotiv de la circulaire du 04.06.14 et concernent de nombreux aspects du dispositif, particulièrement dans le premier degré (en lien aussi avec le plus de maîtres que de classes".

Dans les textes officiels non spécifiques à l’éducation prioritaire, la thématique du travail en équipe reste encore peu présente. Les choses bougent cependant et la circulaire de rentrée 2016 aborde ce thème par le biais d’une collaboration d’enseignants des premier et second degré à l’intérieur du cycle 3 (CM1, CM2, 6è) : dans le premier degré, l’accompagnement et la formation des équipes [les 18 heures] constituent des "enjeux majeurs." Dans le secondaire, c’est l’accroissement de l’autonomie des équipes (dotation horaire supplémentaire) et les EPI qui permettra de développer le travail collectif.

On peut donc affirmer que le dispositif d’éducation prioritaire est vraiment, depuis peu, à la source de cette révolution que constituerait l’institution et l’officialisation du travail en équipe dans l’ensemble du système éducatif."

Les apports de l’EP. Le travail en équipe dans les textes officiels

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