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Réflexions d’élèves de l’ENS sur l’action contre la pauvreté

12 décembre 2005

Un extrait d’un rapport établi par des élèves de l’ENS en octobre 2005 : Mesures et Démesure de la pauvreté en France : Qui sont les pauvres ? Quelles politiques contre la pauvreté ?

par Claire Scotton, Thomas Villemonteix et Mathilde Gaini.

Extrait :

(...)

S’il existe plusieurs modes d’action par les politiques publiques, il semble qu’en matière de lutte contre la pauvreté il faille à la fois agir en urgence et mettre en œuvre des dispositifs avec des effets à moyen et long termes.

En ce qui concerne l’urgence, elle est nécessaire pour résoudre les situations de crise comme la lutte contre le saturnisme chez les enfants, l’apport monétaire pour les retraités pauvres, les logements d’urgence

L’action à moyen et long termes quant à elle a pour objectif d’agir sur la pauvreté structurelle c’est-à-dire la pauvreté héritée, reproduite de générations en générations. L’une des priorités est alors l’éducation des jeunes adultes et des enfants.

Il existe un lien négatif indéniable entre niveau d’éducation et pauvreté. Empêcher la reproduction de la pauvreté passe donc par une promotion sociale par l’école, ce qui demande d’agir dès la prime enfance avec l’accès aux structures d’accueil pour tous (aujourd’hui l’accès aux crèches est plus aisé pour les enfants des familles bi-parentales en activité). Ceci à la fois pour permettre à tous de relâcher les contraintes familiales qui freinent la recherche et la détention d’un emploi mais aussi dans la perspective d’une mixité sociale dont l’impact positif a été largement démontré. Le rapport Hirsch souligne ainsi la nécessité de créer un service public de l’accueil aux jeunes enfants mais
aussi d’encourager la participation des enfants de familles en difficultés aux activités péri-scolaires (activités après l’école, entre midi et deux) et extra-scolaires (centre aéré par exemple).

La mixité sociale est également un enjeu dans l’enseignement primaire et secondaire, notamment à travers la réforme de la carte scolaire, tout en acceptant de mettre des moyens conséquents là où le besoin existe, soit dans les ZEP (cependant ce système de ZEP est aussi critiqué pour avoir un effet stigmatisant) qui devraient bénéficier d’une redéfinition élargie.

La réduction des discriminations négatives dans le système scolaire est ainsi un facteur de réduction de la pauvreté à l’échelle d’une génération.

Pour les jeunes adultes peu ou pas qualifiés il s’agit de permettre l’acquisition de compétences par le biais de la formation continue et de la professionnalisation.
Notons que cette politique d’éducation est aussi une politique de l’emploi indirecte car il semble qu’aujourd’hui la croissance dans les pays riches passe par l’exportation de produits à très forte valeur ajoutée donc demandant de la main d’oeuvre qualifiée.

. Réduction de la crise de l’emploi pour lutter contre la pauvreté disqualifiante, lutte contre les discriminations négatives à l’école pour lutter contre la pauvreté marginale, héritée, semblent bien être parmi les politiques publiques les plus centrales dans la perspective d’une lutte dynamique contre la pauvreté.

Pour les financements de ces politiques on pourrait considérer qu’il s’agit pour une part d’investissements sur le futur, notamment l’éducation et d’autre part il est possible que le chômage soit aujourd’hui keynésien, lié à un manque de demande et donc l’aide à la fraction de la population la plus pauvre s’inscrirait dans une politique de lutte contre les inégalités, facteur de relance. D’autre part on pourrait envisager d’associer les entreprises et les plus hauts revenus dans un projet collectif de société.

(...)

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