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Les réactions des syndicats d’enseignants aux propositions de Robien sur les ZEP

14 décembre 2005

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Extrait de « L’Expresso » du 14.12.05 : Les réactions au plan Robien

Le plan est fraîchement accueilli par les organisations syndicales à l’exception du Sgen-Cfdt. Celui-ci " acte positivement la philosophie de l’ensemble qui repose sur un « réseau de réussite » avec une notion de ciblage". En revanche, le Sgen-CFDT "regrette vivement qu’une fois de plus on ne propose aux enseignants des Zep que des mesures qui excluent totalement la notion de temps. Il faut du temps pour mettre en œuvre des projets, se concerter, rencontrer les partenaires... Les exigences demandées à l’école primaire sont à la fois indigentes, méprisantes pour les collègues (dire qu’un enseignant de maternelle doit faire parler les enfants...) et relèvent du fantasme en ce qui concerne le sujet à la mode sur la méthode globale. Par ailleurs, une fois de plus, la notion de cycle disparaît".

Le Se-Unsa partage l’appréciation positive pour la concentration des efforts sur 250 établissements et la dynamique de projet. Mais estime que "l’addition de mesures ne suffit pas à donner sens à une véritable politique de relance de l’éducation prioritaire dans notre pays.... Ce n’est pas leur nombre qui compte mais leur cohérence et les moyens dégagés pour leur mise en œuvre". Le syndicat relève particulièrement que ces mesures " ignorent l’école maternelle où pourtant tout commence et se joue, parfois très tôt ; traitent de l’école élémentaire sans qu’on comprenne véritablement de quoi elle disposera de nouveau pour mieux faire réussir les élèves" .

Pour le Snuipp " ce dispositif se caractérise par l’absence de mesures en faveur de l’école maternelle et élémentaire alors que chacun s’accorde à penser que la réussite scolaire se construit dès le plus jeune âge".
Pour le Snes c’est un véritable plan de dynamitage de la politique ZEP que propose aujourd’hui le ministre de l’éducation nationale. Ces annonces confirment l’orientation de la loi Fillon et le choix de passer d’une logique territoriale de lutte contre les inégalités à celle d’une individualisation des parcours et de la distinction de quelques élèves « méritants ». Aucun moyen nouveau pour redonner du souffle aux ZEP".

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Le communiqué du SGEN-CFDT : ZEP : A présent, discutons !

25 ans après la mise en place des Zep, le ministre de l’Éducation nationale vient d’annoncer un certain nombre de mesures, prises une fois de plus sans concertation.
Sans entrer dans l’analyse de l’ensemble des propositions dont certaines sont contestables, le Sgen-CFDT acte positivement la philosophie de l’ensemble qui repose sur un " réseau de réussite " avec une notion de ciblage. Le Sgen-CFDT partage également la volonté de mettre en place ces réseaux de réussite qui s’inscrivent " dans une dynamique de projet " sur la base d’ une contractualisation pour 4 ou 5 ans , avec pilotage.
Ces propositions vont dans le sens de nos revendications.
En revanche, le Sgen-CFDT regrette vivement qu’une fois de plus on ne propose aux enseignants des Zep que des mesures qui excluent totalement la notion de temps. Il faut du temps pour mettre en œuvre des projets, se concerter, rencontrer les partenaires...

À ce sujet, le partenariat ne peut se résumer aux seuls parents. Quid des associations périscolaires, de quartiers... ?

Les exigences demandées à l’école primaire sont à la fois indigentes, méprisantes pour les collègues (dire qu’un enseignant de maternelle doit faire parler les enfants...) et relèvent du fantasme en ce qui concerne le sujet à la mode sur la méthode globale. Par ailleurs, une fois de plus, la notion de cycle disparaît.

Enfin, pour le Sgen-CFDT, si des moyens supplémentaires (1 000 enseignants) sont affectés, ils ne doivent en aucune manière provenir d’un redéploiement.
En conclusion, s’il y a des avancées positives, le Sgen-CFDT souhaite désormais débattre de ces mesures avec le ministre, comme il l’a lui-même promis au dernier Conseil supérieur de l’Éducation.

Paris le 13 décembre 2005

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Le communiqué de SE-UNSA : ZEP : avalanche d’annonces composites

Après des années de mise en sommeil, l’éducation prioritaire est l’objet d’une véritable inflation de mesures : le ministre DE ROBIEN vient d’en annoncer 33, dans la précipitation et sans concertation préalable !
Que ressort-il pour le SE-UNSA de ces annonces composites dont certaines sont déjà mises en œuvre ?

Deux bonnes idées tout d’abord : une concentration des efforts dans les 250 secteurs de collège les plus en difficulté et une dynamique de projet avec une contractualisation sur 4 ou 5 ans.

Beaucoup de perplexité ensuite face à un amoncellement de mesures parfois peu opérationnelles ou qui font l’impasse sur certains aspects décisifs :

• elles ignorent l’école maternelle où pourtant tout commence et se joue, parfois très tôt ;

• elles traitent de l’école élémentaire sans qu’on comprenne véritablement de quoi elle disposera de nouveau pour mieux faire réussir les élèves ;

• elles annoncent 1000 enseignants expérimentés supplémentaires dans les collèges mais négligent l’aménagement du service des enseignants déjà en place. Dans le premier comme dans le second degré, ils sont pourtant au contact quotidien des élèves et donc au cœur des dispositifs d’apprentissage ;

• elles apparaissent sans articulation avec la politique de la ville ;

• elles ne seront financées, dans un budget 2006 de pénurie, qu’au détriment d’établissements déjà trop touchés par les restrictions.

L’addition de mesures ne suffit pas à donner sens à une véritable politique de relance de l’éducation prioritaire dans notre pays. Pour le SE-UNSA, ce n’est pas leur nombre qui compte mais leur cohérence et les moyens dégagés pour leur mise en œuvre.

Paris, le 13 Décembre 2005
Luc BERILLE
Secrétaire Général

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Le communiqué du SNES : Dynamitage de la politique des zep

En guise de réponse à la crise des banlieues, c’est un véritable plan de dynamitage de la politique ZEP que propose aujourd’hui le ministre de l’éducation nationale. Ces annonces confirment l’orientation de la loi Fillon et le choix de passer d’une logique territoriale de lutte contre les inégalités à celle d’une individualisation des parcours et de la distinction de quelques élèves « méritants ».

Aucun moyen nouveau pour redonner du souffle aux ZEP, mais un redéploiement des moyens dans le cadre d’un budget programmé à la Recentrage des moyens sur un établissement ZEP/REP sur cinq [NDLR :les coupures dans le texte sont liées à un problème technique sur le site du SNES] (sur la baisse. base de critères qui vont de fait exclure la plupart des établissements) et abandon de tous les autres (près d’un millier !) dans le cadre d’une sortie Organisation de parcours profondément dérogatoires programmée sur trois ans. pour les jeunes en difficulté et tri social menant à l’éviction précoce du collège vers l’apprentissage junior : l’accent mis sur le seul socle commun pour les élèves de ZEP confirme bien le renoncement de ce gouvernement à amener tous les jeunes de milieu populaire à la réussite scolaire et à l’élévation de leurs Accentuation de la ségrégation spatiale et scolaire avec des qualifications. mesures dites d’excellence pour les plus « méritants » et des mesures de relégation pour tous les autres. Le droit de dérogation au secteur de recrutement des lycées pour les titulaires d’une mention B ou TB au brevet ne Au lieu pourra qu’accentuer la ghettoïsation des lycées de banlieue. d’améliorer les conditions d’apprentissage au sein de la classe (rien sur les effectifs qu’il convient de limiter, rien sur le nécessaire travail en groupes restreints...) le développement de quelques projets d’excellence, l’avancement de la découverte professionnelle en 4ème et la généralisation des groupes de compétences dans toutes les disciplines ne seront pas de nature à résoudre les difficultés scolaires des élèves dans ces établissements. Ce n’est pas un entretien ponctuel en février pour chaque élève dès la 4ème (qui pourra de surcroît être réalisé par d’autres personnes que le COPsy) qui permettra Mesures dérogatoires dangereuses pour d’améliorer l’orientation de ces jeunes. les personnels avec un profilage des postes, une remise en cause de la qualification des personnels du 2nd degré et une définition locale de leurs missions et de leurs services qui ne seront pas de nature à renforcer les équipes ni à les stabiliser (rien sur le nécessaire travail en équipe, sur la prise en charge de la pénibilité du travail, sur l’allégement du service ni sur Contractualisation accrue des moyens sur des bases le temps de concertation). par principe peu objectives et renforcement du poids des hiérarchies locales.
Le SNES rappelle qu’il a fait connaître hier ses 17 propositions pour une vraie relance des ZEP. Il appelle l’ensemble des personnels à se réunir dès la rentrée de janvier pour réagir aux mesures annoncées, débattre des propositions du SNES et interpeller le Ministre.

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Extrait de « 20 minutes » du 14.12.05 : ZEP : les mêmes moyens à concentrer

Après l’annonce des « quinze mesures concrètes » (lire ci-contre) de Gilles de Robien, ministre de l’Education nationale, pour réformer les zones d’éducation prioritaires (ZEP), le milieu éducatif reste dubitatif. Pour Bernard Boisseau, secrétaire général du Syndicat national des enseignements de second degré (Snes), « ce plan de renforcement ressemble à un plan de dynamitage des ZEP. Parce qu’au-delà de la myriade de mesures annoncées, aucun souffle nouveau n’est redonné aux zones d’éducation prioritaires. Les moyens d’aujourd’hui vont être redéployés demain vers les établissements les plus difficiles », au nombre de 200 à 250. Ce qui revient, selon lui, à « déshabiller les 750 autres établissements ZEP ».

Patrick Gonthier, secrétaire général du syndicat Unsa-Education, estime lui que le gouvernement « revient aux réalités, sans déclaration à l’emporte-pièce ». Pour lui, la concentration des efforts sur les collèges et lycées en difficulté va « dans le bon sens ». Il est favorable à l’idée de permettre aux meilleurs collégiens d’intégrer un lycée hors ZEP, « tant qu’il n’est pas question de quota, ni de partenariat privilégié ». Une mesure jugée au contraire « catastrophique » par le Snes, qui voit se profiler « un collège à plusieurs vitesses ».

Les deux syndicats craignent une reconfiguration de la carte des ZEP, qui organiserait « la sortie programmée sur trois ans de certains établissements ». Privés du statut ZEP, ils « vont sombrer », prédit Bernard Boisseau, qui aurait préféré par exemple « une plus grande mixité sociale » dans les ZEP avec « une carte scolaire plus équitable ». Laure de Charette

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Un communiqué du SGEN-CFDT des Côtes-d’Armor :
Où va l’Education Prioritaire dans les Côtes d’Armor ?

Après 2 ans dans le département l’Inspecteur d’Académie rencontrait pour la première fois des représentants de l’ensemble des équipes de la ZEP de St-Brieuc mercredi 7 décembre 2005 pour faire le point sur les projets en cours. Pour le Sgen-CFDT 22, c’est symptomatique de la priorité donné à ce dossier par le Ministère et le Recteur.

Il a fallu que les banlieues flambent pour que se pose la question de la relance effective de la politique de l’Education Prioritaire dans l’Education Nationale.
Le dernier Contrat de Réussite de la ZEP de St-Brieuc a été signé en 1999 pour la période 1999-2002. Depuis l’Inspecteur d’Académie a :

  transformé le poste d’enseignant de la biblioZEP (école de la Vallée) en un 1/2 poste d’enseignant supplémentaire de CP

  fait disparaître la formation continue spécifique des enseignants de la ZEP

  fermé des classes pour réduire l’écart de moyenne par classe avec les écoles hors ZEP

  supprimé une décharge de direction ZEP à l’école de la Vallée

  supprimé un poste d’enseignant spécialisé pour l’aide aux enfants en difficulté

  réduit l’aide financière de l’Education nationale à la ZEP

Dans le collège de la ZEP, les initiatives pour prendre en charge les difficultés sont supprimées (arrêt des Itinéraires de découvertes qui permettaient un travail transversal et collectif ) ou freinées par :

  la faiblesse des moyens en formation des personnels alloués par le Rectorat

  l’absence de temps de concertation

  le manque d’adultes (surveillants, agents, infirmiers,...) pour encadrer et accompagner les élèves dans l’apprentissage de la citoyenneté

  un manque de transparence et de dialogue entre la hiérarchie et les personnels sur le terrain.

Pourtant sur le terrain, les équipes du collège Racine et des 8 écoles de la ZEP continuent leurs actions pour les élèves de ce secteur. De nombreuses actions innovantes ont été présentées à l’Inspecteur d’Académie : partenariat pour l’accueil des petits à la maternelle, évaluation et suivi des élèves de GS et CP, conseil de délégué d’élèves en école élémentaire, évaluation par compétences et aide aux devoirs au collège, parcours personnalisés des élèves au collège, ...

Lors de cette rencontre, l’Inspecteur d’Académie a écouté avec attention et encouragé les équipes à poursuivre dans ce sens. Mais il a aussi clairement dit qu’il ne signerait pas de nouveau Contrat de Réussite, il valide le Projet de la ZEP sans prendre d’engagements. Il espère de prochaines directives du Ministère pour relancer la politique de l’Education Prioritaire.

Pour le Sgen-CFDT les paroles d’encouragement, de soutien des Responsables sont nécessaires et même indispensables, mais elles sont contre-productives lorsqu’elles sont suivies de mesures contraires aux discours.

Le Sgen-CFDT jugera la politique de relance de l’Education Prioritaire dans les Côtes d’Armor aux actes de l’Inspecteur d’Académie.

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