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Un nouveau rapport du comité de suivi du dispositif PDMQDC (source Ecole de demain, Unsa)

5 novembre 2016

Dispositif « Plus de maîtres que de classes »

Voici la synthèse de la note du comité de suivi du dispositif qui établit un premier bilan de l’accompagnement du déploiement du dispositif dans des départements rencontrés après trois années de mise en œuvre et qui propose de nouvelles recommandations.

Dispositif phare de la priorité nationale donnée à l’école primaire et à la maîtrise des compétences de base, le dispositif « PDMQDC » a pour objectif « de mieux répondre aux difficultés rencontrées par les élèves et de les aider à effectuer leurs apprentissages fondamentaux indispensables à une scolarité réussie », en renforçant l’encadrement des élèves dans les zones les plus fragiles afin de prévenir, dans un contexte d’enseignement « ordinaire », la difficulté scolaire, et en permettant de nouvelles organisations pédagogiques au sein même de la classe.

Les écoles prioritairement concernées par ce dispositif sont situées dans les réseaux REP+ et REP, mais également, de manière ponctuelle, sur des territoires fragilisés qui rencontrent des difficultés scolaires et sociales significatives.

L’action est prioritairement à centrer sur l’acquisition des instruments fondamentaux de la connaissance (expression orale et écrite) et de la méthodologie du travail scolaire. C’est pourquoi le rapport du comité national de suivi du dispositif de septembre 2015 réaffirme la priorité qui doit être donnée au cycle 2 (classes de CP et CE1) pour l’attribution des moyens.

En 2015, ce sont 2 352 emplois qui ont été consacrés à ce dispositif, dont 1 733 en éducation prioritaire (912 REP+, 821 REP). Pour la rentrée 2016, les services ont affecté 844 ETP supplémentaires à ce dispositif, ce qui porterait le total des emplois à 3196 ETP. L’augmentation des moyens devrait permettre, à la rentrée 2017, de doter de maîtres supplémentaires toutes les écoles élémentaires classées REP et de faire bénéficier de ce dispositif les écoles repérées localement comme relevant de besoins similaires, notamment les écoles isolées sur des territoires fragilisés.

Les départements observés ont mis en place différentes formes d’accompagnement :
– formation annuelle de 3 jours filés (afin de favoriser les échanges de pratiques et de travailler sur des documents que les enseignants utilisent : grille d’évaluation, emplois du temps, séquences en lecture et productions d’écrits, en langue orale et en mathématiques)
– formation sur la construction du nombre
– questions didactiques sur la numération et le calcul au cycle 2
– formation sur l’évaluation des progrès des élèves

- Dans un département, 3 journées départementales regroupent par secteur :
les maîtres supplémentaires et les directeurs d’écoles sur la question du pilotage du dispositif dans les écoles ;
les maîtres supplémentaires, de CE1 et les maîtres E sur les aspects didactiques de l’enseignement des mathématiques et l’articulation du travail entre ces trois enseignants ;
les nouveaux binômes maîtres supplémentaires et enseignants de CP intégrant le dispositif, sur l’apprentissage de la lecture-écriture.

– mise en place d’une formation de formateurs qui a permis de travailler, en relation avec l’Institut Français de l’Education, sur l’inventaire des pratiques et des outils mis en œuvre dans le cadre du dispositif « PDMQDC » et l’identification des difficultés des élèves.

– Formation sur le développement des compétences langagières au cycle 1 ; la compréhension aux cycles 1 et 3 (apports théoriques, outils pour la classe et retour réflexif).

– Visionnage de séquences menées par certains enseignants, filmées par les conseillers pédagogiques. Les moments d’échanges et d’analyses qui en découlent aboutissent à une mutualisation des outils et un échange de pratiques.

L’efficience du dispositif passe par l’organisation de formations communes pour les équipes enseignantes.

– PDMQDC92 est un site dédié dont les objectifs principaux sont :
S’adresser aux M+ et à tous ceux qui souhaitent accompagner les élèves vers la réussite scolaire.
Faciliter le travail de recherche des équipes en centralisant des ressources, dédiées entre autres au dispositif mais pas uniquement
Regrouper un espace institutionnel d’information, un espace de réflexion (de formation) et un espace de pratique pédagogique de mutualisation
Développer l’autonomie et la prise d’initiative des équipes sans être modélisant

Pédagogie du dispositif :

L’objectif premier est explicite : tous les élèves d’une école où est implanté un dispositif PDMQDC doivent être lecteur à la fin du CE1.

Les groupes auxquels le M+ s’adresse sont plus communément constitués selon un principe d’hétérogénéité (de 56 % à 73%). Le dispositif serait donc un dispositif qui répondrait à des principes de prévention beaucoup plus qu’à des principes de remédiation. Dans un cadre de travail ainsi défini le rôle du maître E et du RASED et celui du maître supplémentaire trouvent plus facilement leur articulation et leur complémentarité. L’importance du RASED est à réaffirmer dans le regard d’expert que ses membres peuvent porter sur la compréhension des obstacles aux apprentissages que rencontrent les élèves dans le cadre « ordinaire » de la classe.

Il convient de noter un point de vigilance relatif à la constitution de groupes homogènes, parmi les modalités d’organisation pédagogique. Comme le montrent les travaux de Kulik & Kulik (1982) ; Slavin (1987, 1990), la mise en place de groupes de niveau n’apporte rien ; il n’y a pas de bénéfice significatif sur la moyenne des acquisitions. C’est pourquoi, le référentiel de l’éducation prioritaire valorise la constitution de classes et de groupes de travail hétérogènes qui favorisent les confrontations des démarches, les échanges et la coopération entre élèves.

Évaluation du dispositif :
Après trois ans de mise en œuvre, la DEPP a mis en place, à la rentrée 2016, une évaluation à la fois quantitative et qualitative permettant, d’une part, de mesurer les effets de ce dispositif sur les apprentissages des élèves et, d’autre part, d’analyser l’évolution des professionnalités enseignantes. Il s’agit de mesurer la progression des élèves, sur une année scolaire de CP, en tenant compte des organisations pédagogiques du dispositif, sur les bases du protocole suivant :

Échantillonnage : Plus de 10 000 élèves de CP, 229 maîtres supplémentaires, 519 maîtres de classe, 239 écoles de l’éducation prioritaire et des zones rurales. 4 départements impliqués (Nord, Rhône, Puy-de-Dôme, Haute-Loire).

Méthodologie Pour les élèves : L’évaluation des progrès des élèves s’appuie sur des items en français et en mathématiques. Trois moments de passation sont prévus : en septembre, décembre 2016 et en mai 17.

Pour les enseignants : Une enquête déclarative relative aux pratiques pédagogiques des enseignants de cours préparatoire impliqués dans le dispositif

Préconisations :
Même si, comme cela a pu être observé au cours de l’ensemble des visites du comité, la tentation est grande d’élargir l’intervention du maître supplémentaire à la GS et au CE2, le comité réaffirme la priorité qui doit être donnée au cycle 2, l’accent étant mis sur les classes de CP et CE1 (au sein du nouveau cycle 2 qui se met en place dès cette rentrée scolaire) pour l’attribution de ces moyens, de façon à éviter l’émiettement des dispositifs pédagogiques. Il est permis de s’interroger sur la pertinence d’observations d’élèves conduites par les enseignants supplémentaires en fin de GS pour assurer la liaison GS- CP et constituer les classes de CP, sauf à considérer que les enseignants des classes ne disposeraient pas des éléments nécessaires.

Le comité rappelle que, si l’utilisation des postes maîtres supplémentaires en service partagé entre plusieurs écoles n’est pas proscrite, cette modalité nuit au travail d’équipe. Il recommande donc qu’elle n’aille pas au-delà de deux écoles.

co-intervention

Toutes les équipes d’école disposant d’un dispositif « PDMQDC » doivent pouvoir bénéficier d’apports pédagogiques et didactiques sur des temps de formation continue formalisés :
Organisation du travail en équipe dans la formation du binôme maître de classe/maître supplémentaire pour des regards croisés sur les gestes professionnels ;
Analyse de situations d’apprentissage ;
Organisation de stages d’équipe et d’école ;
Conception d’actions de formations ciblées portant sur l’amélioration des compétences didactiques des enseignants, le suivi du projet des élèves et l’évaluation des pratiques professionnelles induites par la co-intervention et le co-enseignement.

Les premiers résultats recueillis grâce aux évaluations mettent en évidence des éléments encourageants. Le dispositif suscite l’envie. Il semble avoir un réel effet sur le travail collectif. Une nouvelle professionnalité se développe par le travail partagé et les représentations des enseignants sur l’acte d’enseigner évoluent.

Conclusion
Les apports du dispositif « PDMQDC » sont multiples. Les élèves gagnent en confiance et, grâce aux interactions plus fréquentes avec les enseignants, peuvent mobiliser des compétences métacognitives indispensables à la régulation de leurs situations d’apprentissage. Ce dispositif, dans sa double dimension de prévention et d’aide aux élèves, notamment ceux les plus éloignés de la culture scolaire, contribue à la réduction des inégalités, à l’amélioration du climat scolaire et à la réussite de tous. Il concourt également à l’évolution des pratiques enseignantes, change la forme scolaire, favorise l’inter professionnalité, renforce la dimension collective de l’école. Inscrit dans la dynamique des cycles, il implique un pilotage partagé, au plus près des besoins des écoles. Il doit pouvoir faciliter la mise en place d’évaluations partagées en lien avec la recherche.

Extrait de ecolededemain.wordpress.com du 04.11.16 : Dispositif « Plus de maîtres que de classes »

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