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Najat Vallaud-Belkhacem annonce que le nombre de décrocheurs est passé sous la barre des 100 000. Les dossiers du MEN et du Café

15 novembre 2016

Najat Vallaud-Belkacem organise le séminaire "Décrochage, territoire et actions publiques" le lundi 14 novembre 2016 au secrétariat d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche. Pour réduire le décrochage, chercheurs et équipes éducatives ont uni leurs forces lors de l’élaboration du plan décrochage de 2014 et dans sa mise en œuvre.
Ce séminaire est l’occasion de présenter des travaux d’un projet soutenu par l’Agence nationale de la Recherche et de contribuer aux fructueux échanges entre communauté éducative, chercheurs et tous les acteurs mobilisés pour vaincre le décrochage. Cette rencontre entre les chercheurs, les professionnels de l’Éducation nationale et leurs partenaires doit permettre à la ministre d’analyser les résultats de la lutte contre le décrochage scolaire et de signer une convention de partenariat avec l’association C’Possible pour renforcer l’accès des collégiens et lycéens à la culture et au monde de l’entreprise.

Au sommaire du dossier :
Édito
La lutte contre le décrochage : un enjeu de cohésion sociale
Les chiffres du décrochage
Une politique ambitieuse qui se déploie sur tous les territoires
Les outils de prévention contre le décrochage
L’accompagnement et la prise en charge des jeunes sortis sans qualification
Dossier de présentation du 14 novembre 2016

Extrait de education.gouv.fr du 14.11.16 : Tous mobilisés pour vaincre le décrochage scolaire. Séminaire "Décrochage, territoire et actions publiques

 

Décrochage : Le ministère en passe de gagner le pari de la baisse du nombre de décrocheurs ?

Objectif 80 000. Si le grand public a encore en mémoire le nombre de 140 000 décrocheurs chaque année, en 2017, N Vallaud Belkacem parie sur 80 000 décrocheurs "seulement". C’est la principale annonce du Séminaire sur le décrochage réuni à Paris le 14 novembre par le ministère. La seconde c’est la réconciliation apparente de la ministre avec les entreprises à l’occasion de la signature d’une convention avec l’association C’Possible. A quelques mois des élections, N Vallaud Belkacem travaille son bilan.

[...] Mais comment ces succès sont-ils obtenus ?
N Vallaud Belkacem peut présenter un ministère en ordre de bataille avec une série de mesures prises pour la rentrée 2016. Il y a d’abord le droit au redoublement des élèves de terminale et BTS. Selon le ministère l’application de ce droit à la rentrée 2016 aurait permis de faire passer de 59 à 67% le nombre d’élèves revenus passer le bac. Le retour est facilité par la conservation des notes d’examen avec possibilité d’aménager ses cours.

Il y aussi le droit opposable au retour en formation qui permet à chaque jeune qui n’est pas allé jusqu’à un diplôme du secondaire de terminer ses études. Sur ce droit, impossible d’obtenir des informations chiffrées si ce ne sont les 1700 places des 47 structures de rattrapage.

Les pays qui ont fait baisser leur taux de décrochage ont souvent développé une offre importante en formation professionnelle. Là aussi la ministre a agi avec le droit à la réorientation en 2de pro. Mais selon une déclaration à l’Assemblée cela n’aurait concerné qu’un millier de jeunes.

Enfin à cette rentrée le ministère généralise le PAFI, "parcours aménagé de la formation initiale". Il permet aux élèves de prendre un "congé de collège" ou de lycée pour quelques mois, par exemple pour aller en service civique, en gardant un statut scolaire. Sur ce nouveau dispositif aussi pas de chiffre précis. Pour la ministre, "l’école n’a pas vocation à afficher un panneau "toute sortie est définitive".

Enfin cet été a été crée une indemnité pour les raccrocheurs qui leur permet de régler des difficultés économiques. Une étude de la région Ile de France a pu mesurer l’impact du travail salarié chez les lycéens.

Avec cet arsenal de mesures, N Vallaud Belkacem pense pouvoir atteindre les 80 000 décrocheurs soit 20% de moins en 2017. "On a de la marge de progression sur les retours en examen", juge-t-elle. Selon elle seulement 3 élèves sur 10 recalés au bac pro repassent l’examen. Cela fait 40 000 jeunes qui ne reviennent pas. Avec la conservation des notes elle espère ne récupérer 15 000. Les autres mesures permettraient de gagner 5 000 autres jeunes pour atteindre 20 000 décrocheurs en moins.

Se rapprocher des entreprises
C’est dans le cadre de la lutte contre le décrochage que N Vallaud Belkacem a signé une convention avec l’association C’Possible. Cette association, qui recrute de nombreux dirigeants et anciens dirigeants d’entreprises, veut " contribuer à rapprocher les jeunes du monde professionnel, en complément des cours des professeurs. D’une certaine manière C’Possible est un prolongement assez direct des programmes d’enseignement", affiche-t-elle. Selon le ministère elle pourrait apporter 100 000 tuteurs pour accompagner en stage des élèves en difficulté. Il semble qu’on soit encore bien loin de ce chiffre. L’association met en avant les valeurs d’effort et de travail "qui seuls permettent de développer ses dons".

Alors plus concrètement, cette signature a surtout comme effet de montrer une ministre travaillant avec des responsables d’entreprises au lendemain de la fracassante démission des membres patronaux du Conseil national éducation économie.

Des pistes de recherche
Et puis il y a les autres pistes qui se travaillent encore et que la ministre a présenté le 14 novembre. Gérard Boudesseul et Patrice Caro ont présenté leur étude sur les territoires à risque. Ils montrent que face à des situations semblables des territoires obtiennent de bien meilleurs résultats dans la lute contre le décrochage. Ils offrent ainsi des pistes à creuser.

Thierry Berthet (Cnrs) a présenté les résultats d’une enquête menée dans 3 territoires sur la mise en oeuvre des politique de remédiation au décrochage. Sa particularité c’est d’y avoir associé des décrocheurs. Ce qu’il met en évidence c’est que plus les dispositifs sont variés mieux c’est pour les décrocheurs. Une autre constatation c’est que la coordination de la lutte reste à un niveau élevé. Les acteurs de terrain par contre ne savent pas que font les autres intervenants. Enfin, les décrocheurs se heurtent à des discriminations, y compris ethniques, et à des refus de droits. Le territoire reste un lieu de discrimination.

Joël Zaffran a travaillé sur les types de territoires aussi à partir de l’enquête génération du Céreq. Ce qu’il met en évidence c’est que l’insertion des jeunes se passe mieux en zone rurale qu’ne zone urbaine, même en très grande ville. On a là un constat qui prend à rebrousse poil les représentations.

Des nuances
En conclusion, N Vallaud Belkacem met en avant le fait que la lutte contre le décrochage "doit inspirer l’ensemble du système éducatif" et qu’elle n’est pas une parenthèse. Pour elle, l’école bienveillante, l’évolution de l’évaluation, la réforme du collège font partie de cette politique qui vise à accompagner les jeunes les plus fragiles vers le diplôme. Elle en fixe l’impératif économique : chaque décrocheur couterait 230 000 € à la collectivité sur toute sa vie.

Mais tous ces résultats ont leurs limites. En effet si le pays réduit de façon impressionnante son nombre de non diplômés, il reste en tête de l’Europe pour les NEETs, ces jeunes ni en emploi ni en formation, comme le montre une étude de l’OCDE publiée en octobre. Avec 16.6% de Neets on est au dessus de la moyenne de l’OCDE (14.6%), du Royaume Uni (13.6), de l’Allemagne (8.8%) ou des Pays Bas (7.8%). Les succès de la lutte contre le décrochage se fracassent sur le marasme économique... Et cela a des conséquences politiques : les jeunes Français sont aussi parmi ceux qui ont le moins confiance dans leur gouvernement.

Extrait de cafepedagogique.net du 15.11.16 : Décrochage : Le ministère en passe de gagner le pari de la baisse du nombre de décrocheurs ?

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L’escale c’est un temps de pause institué au collège Rep+ des Pyramides à Evry (Essonne). Originalité du dispositif il alterne les décrocheurs "visibles" avec les "invisibles", ceux qui se font si petits que vous ne voyez même pas qu’ils ne sont plus là tout en occupant leur place... Professeure de lettres, Julie Commun revient sur ce dispositif présenté au 8ème Forum des enseignants innovants. " Ce qui est pour nous très positif dans ce dispositif, c’est que cela oblige professeurs et élèves à changer de représentations, ça nous oblige aussi à changer nos pratiques, à travailler autrement".
Lisez l’article...

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Le gouvernement peut aujourd’hui se prévaloir d’être passé sous le seuil européen de 10 % : en 2015, parmi les 18-24 ans, 9,3 % ont quitté l’école prématurément, contre 12,6 % en 2010. Ces données sont toutefois à prendre avec prudence : selon une note du service statistique du ministère de l’éducation, la DEPP, la France est en réalité passée sous la barre de 10 % dès 2013, pour partie en raison d’un changement de méthodologie de l’enquête qui compromet la comparaison avec les années précédentes. Difficile de distinguer, dans cette tendance à la baisse, ce qui relève du changement d’enquête et ce qui relève des effets des politiques menées depuis cinq ans.

Extrait de lemonde.fr du 14.11.16 : Le décrochage scolaire en baisse de 20% depuis 2012

 

Voir aussi sur le site OZP :
L’étude OZP Les apports de l’EP. La lutte contre le décrochage

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