> Enseignement supérieur et Ouverture sociale > Ouverture sociale > Ouverture sociale (Types de documents) > Ouverture sociale (Déclarations officielles) > Chirac voudrait plus d’élèves de ZEP dans les grandes écoles

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Chirac voudrait plus d’élèves de ZEP dans les grandes écoles

5 janvier 2006

Extrait du site « VousNousIls », le 04.01.06 : Egalité des chances : Chirac mise sur les formations d’excellence

Le président Jacques Chirac a proposé mercredi des mesures pour que les élèves issus de familles défavorisées accèdent aussi aux filières d’élite, en s’attaquant au prestigieux sésame de l’excellence à la française que constituent les concours aux grandes écoles.

Quelques semaines après la violente crise qui a secoué les banlieues et alors que l’égalité des chances a été déclarée "grande cause nationale" pour 2006, le président de la République a centré son action sur ce qui compose encore la chasse gardée de la formation des milieux favorisés : les grandes écoles.

Leurs concours d’entrée devront être "revus pour mieux prendre en compte les aptitudes, tout autant que le bagage culturel", a déclaré le chef de l’Etat lors de ses voeux à la presse.

Souvent décriés pour leur exigence en culture générale, celle-là même dont les élèves défavorisés manqueraient, ces concours sont aujourd’hui obtenus par une écrasante majorité d’enfants de cadres supérieurs, médecins ou avocats (62%).

Mais modifier le contenu, la méthodologie ou les modalités d’un concours d’entrée sera une gageure pour des écoles devenues, au fil des décennies, garante de l’excellence, précisément parce que les proportions de reçus sont infimes par rapport aux cohortes de candidats et donc leur difficulté accrue.

Peut-être choisiront-elles donc, à l’image de Sciences-Po Paris, d’organiser plutôt des concours parallèles réservés aux élèves issus de ZEP, en s’imposant ou non des quotas de reçus.

Un rapport de l’Institut Montaigne, espace de réflexion présidé par l’ancien PDG d’Axa Claude Bébéar, a justement suggéré lundi la création de nouveaux concours réservés aux élèves défavorisés à condition d’engranger deux années de formation en alternance ou trois ans de formation à l’étranger.

Mais peut-être les grandes écoles refondront-elles leur concours, dans un processus relevant alors plus de l’"égalité des chances" que de la "discrimination positive".

M. Chirac a semblé en effet soucieux que les élèves de milieux défavorisés n’empruntent pas des chemins de traverse pour poursuivre leurs études supérieures dans des établissements de prestige. Il a donc souhaité qu’ils en passent comme les autres par deux années de classe préparatoire, en modifiant le mode de recrutement de celles-ci.

"Les classes préparatoires devront porter leur taux d’élèves boursiers à un tiers, comme c’est le cas dans les universités", a-t-il assuré.
Quelque 516.000 élèves, soit 30% des étudiants, sont actuellement boursiers, dont 489.000 sur critères sociaux. Les bacheliers issus de milieux sociaux défavorisés ne se confondent pas avec ceux de ZEP, puisque seuls 38 lycées généraux et technologiques sont classés en zones d’éducation prioritaire.

Parallèlement, 52% des 73.147 élèves répartis dans 487 classes préparatoires aux grandes écoles, scientifiques, littéraires ou de commerce, sont issues de familles de cadres et professions libérales pour 5% d’enfants d’ouvriers.

Enfin, le président de la République a souhaité que "les meilleurs bacheliers de France" aient "un droit d’accès garanti aux classes préparatoires aux grandes écoles", autant dire une petite révolution dans le processus de sélection très serré des dizaines de milliers de dossiers de candidatures.

En juillet 2004, 3,3% des lauréats du bac général ont décroché une mention très bien, 0,5% des bacheliers technologiques et 0,5% des lycées professionnels.

Répondre à cet article