> VI- PÉDAGOGIE (Généralités, Disciplines, Actions locales) > ACTIONS PEDAGOGIQUES LOCALES (par niveau et discipline) > Actions locales A L’ECOLE > Ecole (Actions inter ou pluridisciplinaires) > B*Organisation du Temps Scolaire : intensifier le rôle et la place des (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

B*Organisation du Temps Scolaire : intensifier le rôle et la place des parents, développer le tutorat entre pairs à l’école REP Liandon de Cusset, Allier (Journée innovation 2017)

6 janvier 2017

2017E Organisation Pédagogique et Educative du Temps Scolaire : intensifier le rôle et la place des parents, développer le tutorat entre pairs

Ecole élémentaire [REP] Liandon
RUE DU MARCHE AU BLE , 03300 CUSSET
Site du PASI académique
Auteur : COLONNA D’ISTRIA Catherine
Mél : catherine.colonna-d-istria@ac-clerm...

Pour maintenir l’intérêt et éviter la démotivation de tous en Education Prioritaire, changer et diversifier les pratiques pédagogiques sont une nécessité qui passe par une déclinaison de modalités : Différents temps de la vie de l’enfant à l’école (période, semaine, journée), Transdisciplinarité au service de la langue, Co-enseignement, Tutorat par les pairs.
La composition des groupes, ouverts à toutes les classes d’âge ainsi qu’aux élèves à besoins particuliers fait expérimenter une coopération nécessaire. La coéducation permet d’intensifier l’implication des parents. Ce projet, accepté de tous, où adultes et enfants s’engagent, construit une dynamique assurant une meilleure prévention de la violence et de l’échec scolaire.

Plus-value de l’action
Les élèves apprécient le travail en tutorat, ils effectuent les tâches proposées en pratiquant de véritables échanges, ils en parlent aux élèves des autres classes. Les enseignants s’impliquent de plus en plus, l’adhésion des parents et des élèves à ce projet les encourage et les amène à imaginer des modalités d’action au plus près des besoins des élèves et de leur famille. Les parents adhèrent aux actions, ils sont de plus en plus nombreux à participer à celles-ci. Pour exemple, 18 parents présents lors de la première semaine banalisée, 22 lors de la deuxième. Concernant les ateliers parents, 1 parent en septembre, en décembre 4 parents d’élèves en grande difficulté ont une fréquentation régulière (pour certains, deux fois par semaine). Ce projet est basé sur la réorganisation des groupes d’apprentissage sur les différents temps de la journée de l’enfant. II fédère tous les acteurs, les enseignants, les élèves, les parents. Cela engendre une véritable communication entre tous.

Nombre d’élèves et niveau(x) concernés
Classe de CP : 20 élèves Classe de CE2 : 20 élèves Classes de CM2 : 26 élèves Classe ULIS école : 12 élèves SPIJ (Service de Psychiatrie Infanto-Juvénile) : 3 enfants.

A l’origine
L’école Liandon, en Education Prioritaire, accueille une population scolairement hétérogène et ayant pour spécificité une grande mixité sociale. Elle comporte 14 classes dont une ULIS-Ecole. Les élèves de la classe ULIS-Ecole sont le plus possible inclus dans le niveau de leur âge. Cette classe accueille ponctuellement des enfants du SPIJ, non scolarisés. Les rythmes scolaires sont ceux de l’expérimentation Hamon avec le vendredi après-midi libéré. Les journées sont longues pour les élèves : 6 heures de classe, 3 jours par semaine. Le périscolaire amplifie le temps de présence de l’enfant dans l’école (garderie du matin, pause méridienne avec temps d’animations et de restauration, aide au travail personnel en fin d’après-midi). Géographiquement en centre-ville, l’Ecole Liandon est constituée de deux bâtiments indépendants et de trois cours de récréation. De ce fait, les élèves de cycle 2 et de cycle 3 ne se côtoient pas au quotidien. Pour les élèves, changer de cycle donne l’impression toujours inquiétante de changer d’école. Les enseignants des différents cycles ne se voient que rarement, principalement lors des conseils de maîtres et conseils d’école. Cela induit un fonctionnement ressemblant plus à deux établissements, chacun centré sur son cycle avec des rencontres presqu’exclusivement institutionnelles.
Des enseignants s’impliquent fortement pour que le Projet d’Ecole, élaboré à partir des programmes 2015 et du Projet de Réseau, soit efficace et bienveillant, en proposant une scolarité plus active et démocratique. Sont tout particulièrement ciblés les axes 1-2-3-4 du Projet de Réseau : - réduire les écarts de réussite scolaire par la maîtrise de la langue française, - lutter contre le décrochage scolaire, - favoriser la communication entre les membres de l’équipe éducative de l’école et du réseau, - permettre aux parents une véritable implication dans le parcours scolaire de leur enfant.

Objectifs poursuivis
Améliorer les résultats et le climat scolaire (dans une école d’Education Prioritaire) en organisant différemment, en équipe pédagogique, les temps d’apprentissage de l’enfant et en développant la coéducation.

Description
L’action est déclinée dans une école de 14 classes dont une classe ULIS-Ecole en Réseau d’Education Prioritaire. Des enseignants travaillent ensemble pour l’élaboration de séances au service des langages. Ils imaginent et mettent en place, en concertation entr’eux, après observations, mais aussi en réponse à la demande de parents démunis, des parcours particuliers pour des élèves en difficulté. Des partenariats : Le RASED, (Les réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté) procède à l’évaluation de tous les nouveaux élèves de CP. Le SESSAD, (Services d’Education Spéciale et de Soins à Domicile), interrompt ses interventions lors des séances des semaines banalisées pour que les enfants participent complétement au projet. Les enfants du SPIJ, inclus dans l’ULIS-Ecole, sont associés aux projets. Le médiateur de la ville de Paris forme les CM1 et CM2 à la médiation par les pairs.

Modalité de mise en oeuvre
a) L’aide au travail en tutorat - l’aide personnalisée : Deux enseignantes co-enseignent à des élèves de CP et de CM, et pilotent le tutorat par les pairs, - l’accompagnement éducatif : Les groupes sont constitués en structure verticale du CP au CM, après la première quinzaine de l’année qui permet l’observation des besoins par les enseignants. Les élèves en difficulté rejoignent l’accompagnement éducatif (conduit par un enseignant), les autres le CLAS (conduit par un animateur).
Chaque groupe d’élève a un enseignant ou animateur référent. Une évaluation trimestrielle permet de recomposer les groupes selon les besoins de chaque élève. - les ateliers parents : C’est la possibilité pour des parents en difficulté avec le travail personnel à la maison, de travailler avec leur enfant en collaboration avec un enseignant. - l’observation de classe : Elle se déroule début octobre au CP, après la possibilité offerte aux parents par petits groupes d’observer un moment de classe (apprentissage de la lecture). Elle comporte un moment d’échanges qui regroupe parents, enseignante et directrice.

b) Les semaines banalisées L’avant-dernière semaine de chaque période est associée à un thème particulier, (les émotions, l’art postal, autour d’un d’auteur, le conte, les jeux de lettres et de langue…), faisant intervenir les cinq domaines d’enseignement au service des langages pour penser et communiquer. Les élèves sont répartis en trois groupes. Chaque groupe est constitué de CP, CE, CM et ULIS incluant les enfants du SPIJ. Lundi, mardi et jeudi après-midi, les élèves participent à des groupes de travail et effectuent des productions. Le vendredi matin, les travaux sont exposés et les élèves les présentent aux parents.

c) La médiation par les pairs La première semaine banalisée est l’occasion de mettre en place « les messages clairs » qui permettent aux élèves de régler seuls des conflits mineurs, d’élire les délégués au Conseil d’Ecole Enfants qui se réunit une fois par mois et les médiateurs qui sont en formation début janvier. d) La coéducation Les parents participent à l’observation de l’apprentissage de la lecture au CP, à la présentation des productions élaborées lors des semaines banalisées ainsi qu’à des ateliers qui se déroulent aux horaires de l’accompagnement éducatif. Le formateur à la médiation échange avec eux en soirée.

Trois ressources ou points d’appui
L’engagement des enseignants s’inscrivant dans le dispositif, leur volonté d’innover en mettant en place des organisations différentes selon les temps de l’enfant. Le comportement des élèves dans les actions en tutorat (attention et concentration de tous jusqu’au bout de la tâche). La réponse positive de beaucoup de parents à la proposition d’observation ou de participation aux diverses actions.

Difficultés rencontrées
Une préparation matérielle exigeante pour les semaines banalisées. La diffusion de cette expérience dans le second degré dans le cadre du Réseau de l’Education Prioritaire. La mise en place d’un partenariat avec la Recherche.

Moyens mobilisés
- Une équipe de 4 enseignants de cycles différents qui ont choisi de travailler ensemble, - Un maitre E, - Une enseignante du SPIJ, - Une intervenante extérieure (documentaliste au lycée Valéry Larbaud) - La directrice, - Une AED, (Assistant d’éducation), - Les AESH, (Accompagnants des Élevés en Situation de Handicap).

Partenariat et contenu du partenariat
- Le SPIJ), - Le SESSAD, - L’APEESC, (Association de parents d’élèves), - Le médiateur de la ville de Paris, Monsieur Eric Ferrand, - La municipalité de Cusset.

Liens éventuels avec la Recherche
Le projet s’appuie, en les adaptant à une école élémentaire, sur l’organisation des temps scolaires mis en œuvre par le collège Clisthène.

Evaluation
Evaluation / indicateurs
Les élèves : Amélioration des compétences en maitrise de la langue. - Une évaluation diagnostique dans la première quinzaine de l’année (exemple OURA pour les élèves de niveau CP) Amélioration de l’attention - Co-intervention pour observer les élèves Diminution des comportements violents. Amélioration de la bienveillance de tous envers les enfants en situation de handicap. Les enseignants : Un travail en équipe multi niveaux régulier. Les parents : Augmentation du nombre de parents participants aux activités proposées.

Documents Aucun

Modalités du suivi et de l’évaluation de l’action
Évaluation interne :
- dernière semaine de chaque période, réunion de l’équipe pédagogique pour analyser la semaine banalisée, améliorer la mise en œuvre et adapter l’organisation au thème de la semaine banalisée suivante ;
- fin de trimestre pour évaluer l’aide au travail personnel en lien avec la responsable du CLAS pour l’accompagnement éducatif et modifier les groupes d’élèves selon leurs besoins.
Évaluation externe : Les parents s’expriment après chaque action à laquelle ils participent.

Effets constatés
Sur les acquis des élèves : Une amélioration de l’attention sûrement due à l’enthousiasme et l’engagement des élèves. Une amélioration des compétences en maitrise de la langue.
Sur les pratiques des enseignants : Un travail en équipe multi niveaux régulier. La mise en œuvre de diverses modalités de co-enseignement.
Sur le leadership et les relations professionnelles : Des échanges plus fréquents permettent la mise en œuvre de véritables parcours individualisés, adaptés aux difficultés particulières de certains élèves. Des enseignants non engagés dans ce projet participent à ces parcours.
Sur l’école / l’établissement : Une diminution des comportements violents. Une connaissance mutuelle des enfants de cycle 2 et cycle 3. Une amélioration de la bienveillance de tous envers les enfants en situation de handicap.
Plus généralement, sur l’environnement Une augmentation du nombre de parents participants aux activités proposées. Des échanges confiants dans une perspective éducative. Un projet contractualisé avec le SPIJ. Un authentique travail collaboratif avec les responsables et les animateurs du CLAS.

Extrait de expéritheque.fr : Organisation Pédagogique et Educative du Temps Scolaire : intensifier le rôle et la place des parents, développer le tutorat entre pairs

Répondre à cet article